Un groupe d'enfants venu tourné un film assiste à un terrible accident aux répercussions terrifiantes. La première partie du film est parfaite. Il y a du rythme, de l'émotion, et une démonstration du talent incroyable des enfants acteurs. Elle Fanning en tête mais toute la bande est impressionnante. Cela n'en fait pas pour autant un film pour les jeunes. Au contraire. D'ailleurs, si "Super 8" a bien un lien avec le cinéma de Spielberg, c'est avec "Jurassic Park". Les deux films ont été vendus comme des divertissements grand public à leur sortie. Or, c'est tout à fait faux. "Jurassic Park" est conseillé à tous sauf aux enfants. "Super 8", même s'il est moins violent, reste quand même conseillé à un public averti. Il y a certaines images choc. Rien d'impressionnant à priori sauf quand on se rend compte par la suite qu'on a osé vendre ça à des enfants. J.J. Abrams avait pourtant voulu faire un hommage au cinéma de tonton Steven, que l'on avait appelé cinéaste de l'enfance. Un peu consternant, je trouve. Et en réalité, "Super 8" n'est pas vraiment un hommage à Spielberg, c'est plutôt une oeuvre à référence à ses films. C'est comme ça que l'on a présenté "Super 8". Et moi ? Je ne vois qu'une seule scène sortie d'un Spielberg. Celle où le bus est attaqué en pleine nuit, qui n'est évidemment pas sans rappeler une scène identique dans "Le monde perdu". Malgré tout cela, Abrams arrive à faire un film personnel, riche et vraiment très très agréable avec une double histoire : celle du film dans le film et l'arrivée d'une créature inconnue. "Super 8" propose aussi pas mal de temps de frissons, vraiment surprenants. Comme "Jurassic Park". Mais aussi des ressemblances au fameux film de dinosaure. La créature s'échappant de sa cage au début du film, ça ne vous rappelle rien ? Et l'humain qui perd le contrôle de ce qu'il avait dans les mains ? Tout fait penser à "Jurassic Park", je vous dit ! Et finalement, après une première partie tout à fait réussie et prenante, comprenant tout ce qui fait un bon film de science-fiction dramatique sans tomber dans le pathos, la qualité s'écarte. Quand arrive la rencontre entre les enfants et la créature, le film perd de sa superbe et c'est un dénouement trop rapide qui intervient. Alors qu'une bonne vingtaine de minutes en n'aurait pas fait de mal, l'histoire se conclue trop rapidement, sans explication, et sans la puissance émotionnelle promise entre les deux espèces. Bien dommage pour ce qui aurait pu être le blockbuster SF parfait et devenir une nouvelle référence. "Super 8" n'est alors qu'un très bon film au lieu d'être un chef d'oeuvre. Frustrant mais pas non plus catastrophique, loin de là. On aurait juste aimé que Abrams achève son film de plus belle manière. Une sensation d'inachevé inévitable, bien que mineure. Ceci dit, et magré tout le négatif que j'évoque plus haut, j'aime beaucoup ce film, spectacle impressionnant de maîtrise dans ses points les plus importants. En conclusion, Abrams signe là son... "Jurassic Park". Comment ça, je l'ai déjà dit ?