Alors ce Super 8 ? Mais c'est un super film oui ! Sûrement le meilleur blockbuster de l'été si il n'y avait pas eu X-men : First Class (de toute façon, pourquoi les comparer ? Certains préfèreront la science fiction aux films de comics et vice versa). Trêve de blabla, dans tout les cas c'est le meilleur blockbuster du mois d'août...Commençons : il s'agit d'une poignée de jeunes acteurs qui se débrouillent vraiment bien incarnant un groupe d'ados en tournage amateur de film de zombies. Franchement, Super 8 intéresse dès le début surtout grâce à cette idée, à laquelle s'ajoute une fourchette de thèmes qui s'insèrent parfaitement dans le film (relations père-fils adolescent, les devoirs de la police, notre répulsion instinctive face aux monstres, la volonté de s'accaparer des pouvoirs sur lesquels on a aucun droit, l'amitié malgré une rivalité amoureuse, bref, il y en a plein qui sont certes déjà vu mais ça ne dérange pas plus que ça). La première scène (photographie enneigé très belle) nous informe que l'on se trouve face à un film maîtrisé, intelligent, qui ne se la jouera sans doute pas action effets spéciaux à gogo et qui sait attirer l'attention de manière plus subtile car en effet, on se soucie du héros dès les première minutes. La photographie aux reflets bleutés est très réussie et la façon de film de J.J. Abrams nous amène à nous questionner : ce réalisateur n'a-t-il pas devant lui une arrière qui s'ouvre et qui pourrait l'amener parmi les grands du cinéma ? En sortant de la salle on en est presque convaincu (on se dit quand même que tonton Spielberg a dû passer pour y jeter un coup d'œil...). Super 8 a une telle histoire...certes ce n'est pas le top de l'originalité mais elle nous intrigue, le mystère dans lequel on est plongé pendant plus d'une heure excite notre curiosité sans cesse, avec ces moments flippants qui s'intercalent au sein de la trame principale, car il faut le dire : Super 8 m'a fait sursauter a plusieurs reprises ! Les effets d'ILM sont au top, comme d'habitude ! Pour l'accident du train, IL nous plonge en quelques secondes dans l'apocalypse pyrotechnique, sans blague ! C'est le premier moment impressionnant qui arrive dans le film, et qui justement ne survient pas tout de suite : le réalisateur a eu la bonne idée de nous laisser nous attacher aux protagonistes qui sont des personnages à la personnalité développée et non des pantins vides sans épaisseurs qu'on nous refile en général pour ce genre de production. Après l'accident du train, le film continue, toujours en dosant à la perfection scènes d'amour, d'horreur, de rire (car il ne faut pas oublier que Super 8 est drôle, c'est quand même un hommage aux films des années 80 voyons!), tout en se débrouillant pour mener les différents fils conducteurs sans jamais les emmêler. Cela forme au final un ensemble complexe mais cohérent de thèmes, de morales, de trames secondaires qui donnent une épaisseur remarquable au film. Puis vient le dénouement où, après nous avoir intéressé et captivés au plus haut point pendant une heure et demie, Super 8 devient hallucinant : impossible de détacher les yeux de l'écran quand on voit les gamins courir au au milieu des explosions et du chaos. L'intensité s'accroît sans perdre d'humour jusqu'à atteindre son summum dans l'antre de la créature. Mais après le sauvetage, le rythme faiblit et la tension baisse. J.J. Abrams commet la seule vraie fausse note à ce moment, et tente ensuite de terminer son film proprement sans parvenir à garder la qualité exquise qu'il avait donné à Super 8 pendant sa quasi-totalité. On finit donc par une débauche d'effets spéciaux talentueux et beaux, une happy end convenue (mais touchante), basique avec une morale resservie des milliers de fois, bref, du radotage mais on pardonne parce que réussir à tenir 90% du film aussi bien c'est déjà un exploit. Et puis, je ne révèlerai rien mais il y a une petite gourmandise au générique que j'ai beaucoup apprécié...