En ce début d'août, il nous a enfin été possible d'aller voir en salles obscures la dernière production signée Spielberg. Suite à de nombreuses vidéos faisant monter le buzz, on était sérieusement en droit de se poser de multiples questions, notamment quant à la provenance et à l'allure de ce fameux monstre. Alors, comment s'est ressenti Super 8, annoncée comme production de l'été ?
La première chose qui en ressort est cette ambiance bonne enfant. Centré sur des héros d'une dizaine d'années, Super 8 parvient non sans mal à instaurer une ambiance et un contexte de découverte, de joie et de complicité. Se rapprochant clairement d'E.T., gros succès hollywoodien, Super 8 tend à rapprocher les fans des années 80, en balançant à l'écran de nombreux clins d'œil (Halloween, la nuit des masques, Star Wars, Evil Dead). En passant, Abrams impose sa petite marque de production, à travers la musique de Michael Giacchino (déjà à l'œuvre sur Lost), la présence minime de Greg Grunberg (le pilote du vol 815) ou les apparitions des mots LOST sur le tableau des disparitions. Une habitude, presque un Toc, pour Abrams.
En plus de l'ambiance très caractéristique des films du genre (Les Goonies), un humour de masse parsème le métrage. Humour appréciable, toutefois, puisque dans la veine de nos jeunes héros, tantôt grossier tantôt moqueur, qui permet une ancrée plus lourde dans la peau des personnages. Le jeu d'acteur n'est pas trop mauvais, même si l'on peut regretter quelques clichés (le garçon et la fille finissant ensemble, le père qui décide de se racheter envers son fils, le groupe d'enfant composé du binoclard et du geek).
Le principal point noir reste encore la durée du film. En effet, à force de péripéties toujours plus racoleuses, cela tire en longueur et un ennui se fait ressentir à 30 minutes de la fin. Fin, d'ailleurs, un peu bâclée, avec une volonté de clore le film plus rapidement, pour en finir une fois pour toute. De même, le dénouement final, bien que beau esthétiquement, reste fortement prévisible et aurait pu prendre place bien avant dans le film. De plus, il est permis de se questionner à propos de la bande-annonce diffusée pour allécher le spectateur, qui n'a, somme toute, servis à rien puisque les angles de caméra changent et que l'image finale n'est même pas reprise dans le film.
Alors même si l'on vient de passer un assez bon moment en compagnie de Joe Lamb et de ses amis réalisateurs en herbe, un soulagement est éprouvé lors du générique, durant lequel la surprise de découvrir le film des jeunes enfants est agréable.
Super 8 en en deçà de ce que l'on pouvait en attendre mais reste fidèle aux valeurs qu'il tente de diffuser (les joies de la jeunesse avec, entre autres, le premier amour, l'aventure, la famille). Un pop-corn movie qui se laisse regarder, le calme avant la tempête de grosses productions qui arrivent...