"Super 8", dernière oeuvre du créateur de Lost, scénariste d'"Armageddon" mais encore auteur d'un terrible blockbuster qui enleva tout le charme de la saga "Mission Impossible", J.J. Abrams, récent roi des blockbusters hollywoodiens, est un film charmant sur la première longueur, mais décevant et frustrant sur la dernière. Partant avec de bons sentiments, celui par exemple de rendre hommage avec finesse et avec toute la naïveté des enfants au film de genre des années 50, style Hammer, ou encore celui de gérer habilement un certain suspens pas inintéressant dans la première partie du film, le réal plonge poutrtant dans une banalité artistique et scénaristique décevante. Il emprunte beaucoup à "E.T.", on voit d'ailleurs que Spielberg, dont le nom prend plus de place sur l'affiche, est incontestablement le co-pilote. Le garçon ressemble étrangement à Eliott, les lumières, l'ambiance est très similaire et la fin confirme toute l'analyse... Il reste que le début du film est attachant, intéressant, les courtes scènes de "stress" sont bien faites, l'accident aussi spectaculaire que le crash dans le pilote de "Lost", l'histoire des enfants et leurs parents peu originale mais attachante... La fin... bâclée, trop prévisible... Au lieu de s'émanciper des codes du genre, Abrams tombe en plein dedans. Le film s'enfonce dans les scénes spectaculaires, presque inutiles, et offre un dénouement surréaliste. Lui qui réussissait à nous envouter doucement au début avec ses longueurs et son suspens, il casse le rythme et termine à grande vitesse sur une scène puérile, peu crédible. Gentil extra-terrestre oblige... Dommage donc, une seule partie est à retenir (avec aussi le petit film low cost de la jeune clique, en entier, bourré de références, drole et attachant, inscrit intelligemment dans le générique), l'autre est un condensé de "Lost", "E.T.", autres blockbusters et films pour enfants. Après, aurais-je perdu mon optimisme d'enfant ? Peut-être, en attendant, la fin de "Super 8", je n'y crois pas.