Teinté de nostalgie, ramenant aux blockbusters des années 80, quelque part entre E.T.et Les Goonies, Super 8 prend le chemin du pur divertissement, avec son lot d'émotions, d'innocence, de transition entre l'enfance et le passage à l'adulte, et évoque l'amitié, les premiers émois amoureux. Et cela avec simplicité et fluidité, sans longueurs, avec une certaine maîtrise. J.J. Abrams signe un film de S.F. sans complication, sans surenchère d'effets spéciaux, et pose sa trame de façon linéaire. Certes les références sont là (Spielberg en est le producteur), mais servent de champ d'action, et non de copier-coller, encore moins de parodie quelconque.
Mais surtout, l'intelligence de ce métrage est de ne pas évoquer les événements de manière trop pragmatique, d'éviter de s’éparpiller dans des explications volontairement démonstratives, chercher le pourquoi du comment, ce qui aurait pu nuire à la direction scénaristique de l'intrigue. Laissant ainsi à chaque spectateur se faire sa propre déduction de la morale de ce conte fantastique.
L'idée de faire un film dans le film, la succession des événements en découlant, ainsi que de présenter un extra-terrestre sous un autre aspect intentionnel
(un alien dont l'objectif est de repartir chez lui, et non coloniser la Terre)
, font de Super 8 un opus S.F. frais, différent, et nanti d'une certaine poésie.