Ce qui frappe en premier lieu dès les premières scènes du film, c’est que ce groupe de jeunes amis est très mature pour leur âge. Chacun vit, au sein de son foyer, des moments difficiles : Charles ne s’entend pas avec ses sœurs et trouve refuge dans sa passion, le cinéma. Il se dévoue corps et âme dans le tournage de son court-métrage en Super 8, et attend beaucoup de ses camarades afin de parvenir au résultat attendu concernant son film. Bien entendu, les évènements se passant à Lillian, cette petite ville de l’Ohio, vont perturber ses plans… Jack, le père de Joe ne sait plus s’y prendre avec son fils, depuis la mort de sa mère, Elizabeth ; Alice est seule face à son père alcoolique…
Tous ces adolescents vont néanmoins faire preuve de beaucoup de sagesse, de force, de retenue et de pudeur malgré leurs différents traumatismes, à un âge où l’on est généralement en proie à une rébellion en bonne et due forme. Ils ne parlent ni entre eux (ou alors avec difficulté), ni avec les membres de la famille, de ce qui les tourmente.
Et c’est là que l’on retrouve tout l’esprit de Spielberg. Quand les émotions sont palpables dans les regards, les expressions, jusque dans le silence des protagonistes… Quand les blessures sont non dites, que ce soit par les enfants ou leurs parents (particulièrement les pères de Joe et Alice ici). Il y a beaucoup de justesse dans toutes les scènes où la douleur est visible, suggérée, mais non exprimée,
notamment celle où Joe et Alice tombent en larmes quand cette dernière lui avoue que le jour où la mère de Joe a eu l’accident à la fonderie, cela aurait dû être son père à la place, que la mère de Joe a remplacé car il était trop ivre pour aller travailler.
Les effets spéciaux sont époustouflants, notamment dans la scène du déraillement du train.
« Super 8 », malgré la tension, le suspense et l’oppression qu’il nous fait ressentir, est un film agréable, dont les références à « E.T. l’extraterrestre » et « Rencontres du troisième type » sont visibles et nombreuses. Il y règne à la fois un esprit très jeune mais également très adulte et mature. Certaines scènes sont très touchantes et les jeunes acteurs, Elle Fanning en tête, sont impressionnants de justesse.
Mon analyse complète sur mon blog: reves-animes.com