C’est donc avec ce troisième épisode, sorti en 1964, que la saga James Bond prend enfin toute l’importance qu’on lui connaît aujourd’hui puisque Goldfinger établit pour de bon la schématique et le « style bondien » qui feront le succès et le mythe immortel de cette saga d’action et d’espionnage. Sans doute le film le plus culte de l’agent secret de sa Majesté, et je pèse mes mots et beaucoup de Bondophiles seront d’accord, Goldfinger est en quelque sorte le « grand classique » de la saga car étant le plus célèbre par son titre et aussi l’un des plus grands succès de l’ère Sean Connery. A Miami, l’agent 007 se voit confié par M la mission de surveiller Auric Goldfinger, un industriel milliardaire obsédé par l’or. Au départ, cette mission se présente comme une simple surveillance mais James Bond se rend très vite compte qu’Auric Goldfinger est un homme qu’il ne faut pas sous-estimer lorsqu’il découvre le corps sans vie de la secrétaire du milliardaire, totalement recouverte de peinture d’or. Rentré à Londres, Bond en apprend plus sur sa mission qui consiste à établir comment Goldfinger réussit à faire passer son or sans qu’il ne se fasse repérer lors du passage des frontières de l’Angleterre. Mais cette mission va se révéler beaucoup plus difficile que prévu où Bond tentera de contrecarrer le plan diabolique que Goldfinger a en tête depuis de nombreuses années. Réalisé par Guy Hamilton, Goldfinger est donc l’épisode phare de la saga James Bond, le plus culte au sein de la mythologie bondiènne. Après un premier épisode dans un style d’aventure/espionnage exotique et un deuxième opus plutôt dans le genre du thriller d’espionnage de la Guerre Froide, ce troisième volet des aventures de James Bond prendrait ici l’identité d’un vrai film d’espionnage british et chic à la sauce bondiènne. Une fois de plus adapté d’un des romans de Ian Fleming, le septième, Goldfinger connu un immense succès à sa sortie en salle avec notamment plus de 6 millions d’entrées en France, l’épisode ayant le plus fédéré de spectateurs français dans les salles avec Skyfall sorti en 2012. Véritable classique de la saga, Goldfinger est l’épisode qui met enfin en place le mythe Bond au cinéma en rassemblant tous les codes de la saga qui ont été inventés petit à petit dans les deux premiers films et surtout dans le précédent, Bons Baisers de Russie qui était tout de même encore incomplet. Mais grâce à Goldfinger, la légende James Bond peut exister car le réalisateur Guy Hamilton et son équipe ont livré le « premier vrai Bond » au Septième Art avec sa propre identité. Avec une intrigue bien menée et suffisamment bien rythmée pour ne pas perdre le spectateur en cour de route, Goldfinger enchaîne les morceaux d’anthologie en établissant les codes récurrents de la saga comme le Gunbarrel qui est toujours présent avec la musique de Monty Norman ainsi que la scène d’ouverture présentant Bond en pleine mission. Mais si le film est devenu aussi culte au fil des années c’est bien grâce à l’introduction du premier générique en chanson de la saga. Sous la voix puissante et majestueuse de Shirley Bassey, la chanson du générique en or massif de Goldfinger résonne encore dans l’esprit des fans comme l’une des meilleures chansons jamais interprétées de toute la saga James Bond ! Ce titre fera tellement sensation que Shirley Bassey sera amenée à chanter les génériques de deux autres aventures de l’espion britannique dans Les Diamants sont Eternels et Moonraker. Après, Goldfinger reste marquant pour l’arrivée du plus populaire et mythique gadget de l’agent 007, l’Aston Martin DB5 modifiée exclusivement pour notre agent préféré avec entre autre siège éjectable, mitrailleuses, vitres par balles et même un dispositif de changement de plaques d’immatriculation. Et grâce à la mise en scène de Guy Hamilton, cette troisième aventure de 007 offre à la saga quelques morceaux d’anthologie avec notamment la fameuse scène du laser où Goldfinger questionne Bond mais aussi la poursuite avec l’Aston Martin en Suisse dans l’entreprise du mania de l’or et surtout la scène de la découverte du corps de Jill Masterson totalement recouverte de peinture dorée, une des scène les plus iconiques de la saga. Goldfinger est donc un pur film de mythologie bondiènne puisque nous retrouvons également la fameuse James Bond Girl qui fera chavirer le cœur de notre héros pendant sa mission. Ici c’est la magnifique Honor Blackman qui prête ses traits à Pussy Galore, l’une des plus séduisantes et inoubliables Bond Girl de la série. Alors certes l’actrice est l’une des conquêtes de 007 les plus âgées mais elle n’en demeure pas moins complexe et se caractérise par un caractère bien trempée et d’un charisme de folie ! L’ex-star de la série culte Chapeau Melon et Botte de Cuir est devenue immortelle grâce à son rôle de James Bond Girl dans le plus culte de tous les épisodes de la saga. Mais ce qui rend le film encore plus mémorable parmi ses personnages c’est du côté des bad guy puisque ce troisième film porte carrément comme titre le nom de méchant principal ! Auric Goldfinger est tout simplement l’un des méchants les plus impressionnants de la saga, brillamment incarné par l’acteur allemand Gert Fröbe, parfaitement machiavélique, qui rend son personnage définitivement culte avec la fameuse réplique « Non monsieur Bond, j’espère que vous mourrez ! ». Malgré une mort qui semble un peu ridicule de nos jours, le personnage n’en reste pas moins un grand méchant bondien : manipulateur, tricheur, assassins et diabolique. Par ailleurs, il s’agit de la seule aventure de l’ère Sean Connery où Bond n’est pas confronté au S.P.E.C.T.R.E., un film que l’on pourrait qualifier « hors fil rouge » qui montre très bien ce que peut être une vraie mission de James Bond à part sauver le monde et lutter contre la puissante organisation S.P.E.C.T.R.E. Ensuite, l’autre méchant qui retient tout particulièrement notre attention est celui d’Oddjob, le majordome/garde du corps coréen muet de Goldfinger, rendu plus que célèbre par son chapeau mortel capable de trancher une tête humaine. Voici l’un des hommes de main les plus redoutables de la saga, avant d’être surpassé en termes de présence physique par Requin sous l’ère Roger Moore. Et puisque nous avons fait un point sur les acteurs, difficile de résister à ne pas évoquer la prestation de Sean Connery qui campe une fois de plus James Bond avec un charisme et une classe dévastatrice ! Dans Goldfinger, l’acteur écossais est au sommet de sa classe et pousse encore plus loin le chic, l’humour macho et l’héroïsme du personnage et réussit à devenir James Bond pour de bon et surtout pour toujours. Pour conclure, Goldfinger est le parfait James Bond et incontestablement l’un des meilleurs volets de la saga où tout est en place pour laisser 007 construire son mythe au fur et à mesure de ses aventures et de l’évolution de sa saga. Même si le film vieillit par moments, il n’en reste pas moins très agréable et plaisant à regarder notamment pour son histoire prenante jusqu’à la fin, sa chanson culte, ses acteurs très investis dans leur personnage et ses scènes cultes qui hantent nos rêves de Bondophiles. Après le gros succès de ce troisième film, nous pouvons dès lors être sûrs que James Bond reviendra, et pour l’épisode le plus bondien de la franchise : Opération Tonnerre.