Ah ah, qui a donc envie de rire aux éclats où de contempler des cascades d'effets visuels pendant 1 h 30 ? Parce que franchement c'est ce qui peut arriver de mieux devant cette suite qui ne fait guère beaucoup mieux que son prédécesseur. Sachant que Liebesman était aux commandes, je pensais qu'on allait au moins avoir de bonnes scènes d'action et que celle ci dominerait tellement cet univers grotesque vomit par cet ignoble Leterrier que ça ferait passer la sauce. En vain. Si affrontements il y a, il va falloir nuancer ça : primo, il y a ceux qui semblent être tout droit sorti du Choc des Titans, longs avec une caméra qui gigote frénétiquement sans aucun savoir faire, enfin bref ceux qui sont assommants ou tout juste potables, et qui composent malheureusement la majeure partie de ce à quoi on aura droit du début jusqu'au milieu du film. Et secundo, parce qu'ils sont minoritaires, les moments excitant qui réussissent à augmenter l'intensité un minimum pour qu'on oublie qu'on est assis dans notre fauteuil moelleux au cinéma pendant quelques fractions de secondes qui s'additionnent par vagues successives au cours de la scène dans son entier (notamment dans le labyrinthe des enfers, et le combat pour libérer Zeus). Bon. Mais cette déception mis à part, que doit on considérer comme potable ? Le fait que tout soit second degré et ridicule n'arrange rien à l'affaire, pas plus que Sam Worthington qui avait promis de mieux jouer (tu parles!) et qui nous ressert la même tronche pas possible que dans le Choc des Titans tout au long du film – et ce n'est pas parce que sa coupe change qu'il acquiert l'étoffe d'un héros (non mais n'importe quoi). D'ailleurs pour les acteurs c'est simple : Nesson, Fiennes et Nighy (le seul qui vaille vraiment quelque chose). Le reste ressemble à une bande d'hommes des cavernes grimaçants, notez également une VF minable, ce qui ajoute au ton humoristique involontaire (ou pas?) que prend inévitablement le film. Car de grands instants débiles en veux tu en voilà : Persée tenant à sa merci un minotaure baveux qui lui murmure « je t'aime papa » avec la voix d'un mioche à de quoi vous faire mourir d'une crise cardiaque de rire, entendre tout ces clichés de Star Wars (voir Zeus et Hadès se mettre à envoyer bouler leurs ennemis tels des jedi utilisant la force m'a fait m'écrouler de rire) et du Seigneur des Anneaux déballés à la pelle m'a partagé entre le dégoût et l'ennui mais il faut reconnaître que spontanément ça fait rire...bref. Mais en plus de tout ça, il faut qu'il y ait des éléments pas drôle et agaçants, à commencer par Rosamund Pike qui devrait être sacré la plus grande dinde jamais vue au cinéma en reine Andromède. Pour le fils de Persée, Hélius, ils auraient pus prendre autre chose que ce gosse édenté qui donne plus envie d'être balancé à la flotte plutôt que d'être l'être adoré par papa qui se bat pour lui...Et bien, je crois qu'il ne reste plus grand chose à dire après ça, excepté évidemment la raison unique pour laquelle je n'ai pas (trop) eu l'impression d'avoir perdu mes dix balles : le duel final contre Cronos, grand moment jubilatoire au possible qui jette à bas de façon fracassante ce minable combat contre le Kraken du premier film. Du coup, ça me fait penser à la 3D, qui en vaut la peine rien que pour cet instant épique et dévastateur. Car oui, si je déteste la 3D, j'avoue qu'elle peut avoir son utilité pour la Colère des Titans. Bien entendu ça reste un gadget...quoique je ne sais pas si ce final ultra spectaculaire aurait été aussi jouissif sans la 3D. Pour conclure, autant déclarer que le bien maigre héritage que Leterrier à laissé à Liebesman était trop faible pour que la franchise se relève, et que ce second opus souffre d'un pléthore de défauts même si certains ont étés corrigés vis à vis du numéro 1 (suppression de ces odieux morceaux de rock qui envoyaient le côté mythologique déjà quasi absent à dix pieds sous terre). Ceci dit il le surclasse par son dernier combat titanesque, et c'est peu de le dire.