Après un premier volet mythologique raté ("Le choc des Titans"), voici venir la suite, "La colère des Titans". Pour le coup, Jonathan Liebesman ("World Invasion : Battle Los Angeles") succède au français Louis Leterrier, auteur du premier opus. Si techniquement, "Le choc des Titans" a été fortement décrié à sa sortie (le film avait été converti en 3D en quelques semaines à la demande de la Warner suite au succès d"Avatar"), les producteurs ont tout fait pour éviter pareille mésaventure cette fois-ci. Rassuré sur la qualité du spectacle, le spectateur peut donc prendre place sans craindre le pire. Pas tout à fait en vérité ... Si "Le choc des Titans" nous avait offert son lot d'aberrations (Pégase en noir - ce qui est encore la cas ici, ce qui relève d'une certaine logique finalement, la coupe militaire de Sam Worthington, le kraken - issu de la mythologie Nordique ...), sa suite nous étale un panel d'anachronismes : le héros affronte donc un Minotaure (Thésée), trois Cyclopes (Ulysse), une Chimère (Bellérophon), un Titan (Cronos, expédié en deux coups de cuillère à pot) ... Pour les amateurs de mythologie, nul doute qu'ils trouveront là matière à discussion ... En dehors d'une relation père-fils, le scénario apparaît lui aussi bien mince, ne posant aucun enjeu valable et ne prenant pas le temps d'impliquer le spectateur. Mais le vrai problème qui apparaît rapidement, c'est que l'on ne sent aucune réelle implication de Sam Worthington (à l'expression aussi diversifiée que Dwayne Johnson ou Steven Seagal ...) dans ces batailles mortelles préfabriquées, pas plus qu'il ne semble avoir été motivé à l'idée de s'entraîner pour le rôle (dix ans plus tard, l'ancien héros s'est laissé pousser la tignasse - ce qui est une bonne chose pour la crédibilité du film - mais ne semble plus aussi enclin à retirer sa chemise, pas plus qu'à se retrousser les manches ...). Si l'intrigue n'est qu'un remake du premier et que le film n'invente rien visuellement, cette suite vaut surtout pour sa débauche d'effets spéciaux réussis, quelques plans en 3D offrant même une réelle utilité. Au final, comme la plupart des blockbusters américains, "La colère des Titans" a sacrifié son intérêt scénaristique et artistique sur l'autel de la quintessence des effets numériques. Comme beaucoup d'autres avant lui finalement ...