Malgré qu'il avait déjà été l'auteur de Massacre à la tronçonneuse : le commencement ou encore The Killing Room, Liebesman s'était fait connaître par moi pour son piètre World Invasion : Battle Los Angeles sorti l'an dernier.
Il y a désormais deux ans sortait Le Choc des Titans, navet du peplum moderne, sans bataille et avec une 3D des plus mauvaises. Bref, j'ai appris il y a quelques mois qu'une suite était en préparation, cette information ne me faisait ni chaud ni froid. Je me suis dit : peut-être le verrais-je en DVD. Or il se trouve que puisque Perfect Sense ne passait pas dans mon ciné, que l'envie de voir le nouveau Reitman ou le Mince Alors! de Turckheim n'était pas présente, je me suis lancé dans La Colère des Titans, by Liebesman. Là où beaucoup (dont moi, je l'avoue) s'attendent à un navet, et bien il n'en est rien, puisqu'il ne fait aucun doute que cette Colère des Titans est une réussite par rapport au premier. En comparaison, bien sur, puisque le film en lui même souffre encore de nombreux défauts absolument obscènes (ne parlons ni de beaucoup de dialogues creux au possible ou de personnages - comme le fils au début - ringards à souhait).
Ce qui fait la grande force de cette Colère des Titans c'est que le film parvient à devenir épique à de nombreuses reprises. Certaines scènes, plutôt bien tournées par un Liebesman inspiré, parviennent à déclencher de bref frissons, mais des frissons quand même. Les batailles, qu'elles soient de grande ou de petite ampleur, ne sont pas frustrantes comme celles du premier mais très bien foutues, à la fois épique et bien filmées, les deux allant ensemble. Mais tout ça n'aurait pas eut lieu sans la sublime bande-originale de Javier Navarrete (dont on connaissait déjà le talent avec les cordes mais pas dans le Zimmer-like, voir même du Poledouris-like pour le coup).
Et tout ça fait que, j'ai fini par penser à Conan le Barbare. En aucun cas pour l'intrigue, qui n'a entre rien et rien à voir, mais sur cette mise en scène réussie à la fois épique et parfois glauque, avec une profondeur et des décors se rapprochant au film de Milius parfois. Ce qui confirme le tout restera donc la musique de Navarrete qui rappelle tout de suite les thèmes orgasmiques et orchestrales de Basil Poledouris (RIP). Le tout reste aussi visuellement très beau et très fini, avec de très belles images et des plans parfois très réussis. On regrettera donc ce scénario trop creux pour totalement accrocher même si l'intrigue se suit avec intérêt, et aussi la plupart des personnages sans profondeur et des acteurs pas toujours crédibles même si Worthington commence à se faire une tête qu'on garde en mémoire.
Ce second volet plutôt réussi (grande surprise) amène évidemment à la question suivante : Un troisième volet - comme récemment annoncé - est-il nécessaire ? Oui, à 100%. Une telle évolution en un volet, si elle est rééditée, pourrait poser les bases d'une intrigue et d'un film encore plus réussi et faire de cette saga des Titans, aussi incroyable que cela puisse paraître (je n'aurais jamais dit ça après le premier volet), une saga culte puisqu'elle commence à véritablement se poser une marque de fabrique. La fin, annonçant une suite encore plus Conan ne peut que confirmer mes dires : oui, un trois. Petite note sur la 3D, si celle du un était nulle au possible, celle de ce second volet est agréable et bien utilisée.