Le réalisateur, né en 1973, était trop jeune pour avoir connu l'époque stalinienne, il a donc effectué de nombreuses recherches, en compulsant films et livres sur la vie sous Staline.
Le réalisateur aborde des genres très différents au sein du même film : le drame bourgeois, la comédie noire ou le burlesque, qu'il a traité avec réalisme. Comme il l'explique : "Tout était déjà présent dans le superbe scénario d'Andrzej Bart, que j'ai eu grand plaisir à retranscrire. Il fallait seulement que je fasse très attention de ne pas détruire cet effet. Par ailleurs, (...) j'ai traité l'histoire avec sérieux par de très nombreuses recherches".
Lorsqu'on le brocarde leader du nouveau cinéma polonais, Borys Lankosz se sent "un peu gêné face à de telles affirmations. J'ai discuté récemment avec quelqu'un qui se souvenait de l'époque durant laquelle la vraie École Polonaise de Cinéma était en train de se former. Et ceux qui étaient alors concernés par cette appellation ne devaient pas se sentir très à l'aise non plus. Le plus important pour moi est de préserver ma stabilité et de rester calme face à cette grande attention qui m'entoure".
L'abstraction est ce vers quoi tend le film. Pour atteindre cet objectif, le réalisateur a misé sur l'environnement : "C'est mon parti pris. Je n'aime pas vraiment le cinéma de la réalité sociale, qu'on appelle encore parfois "engagé". Les costumes et les décorent me procurent un sentiment de liberté loin de l'actualité".
Le réalisateur fait des films pour le public, et ne le sous-estime pas : "Je juge le public comme plus intelligent qu'il ne le paraît. La question de la responsabilité envers le spectateur est pour moi essentielle. Je me sens avant tout spectateur et je tiens beaucoup à la satisfaction de celui qui me consacre deux heures de son temps dans une salle de cinéma. Je fais mon possible pour avoir de bonnes histoires, et bien les montrer".
Lorsque les personnages vont au cinéma voir un film, il s'agit de La Jeunesse de Chopin (1952) d'Aleksander Ford.
Au festival du cinéma Polonais de Gdynia 2009, Tribulations... a reçu le Prix de la meilleure actrice, de la meilleure photographie, de la meilleure musique, du meilleur second rôle, le Prix de la critique et le Lion d'or, c'est-à-dire le Grand prix du festival.
Il s'agit du premier long-métrage du réalisateur Borys Lankosz, davantage auteur de documentaires.