Rammbock bénéficie plutôt d’une bonne critique. Je dois dire que dans le genre film de zombis, ça reste tout de même un métrage peu convaincant.
Niveau acteur déjà on ne peut pas franchement dire que ce soit très enthousiasmant. Les acteurs, peu ou pas connus, jouent en effet de manière passable sans plus, peinant à vraiment introduire dans ce film les émotions réalistes, les réactions réalistes, que le film semble vouloir développer. Le principal problème relève en effet des personnages, qui manquent franchement de saveur, et on pour l’essentiel, déjà été vu mille fois ailleurs. En fait le souci du film c’est qu’il cherche l’authenticité, avec des messieurs tout-le-monde, le réalisateur oubliant sans doute que dans le genre zombiesque c’est pratiquement toujours des gens quelconques qui forment la cohorte de héros ! Aussi bonjour les lieux communs.
Le scénario fait le choix du huis clos, qui s’explique notamment par le faible budget. Plutôt une bonne chose en fait, d’autant que le réalisateur se débrouille assez bien avec son concept, mais il y a tout de même de sérieux défauts. D’abord un rythme qui tombe parfois dans la paresse. Pour un film d’1 heure c’est presque inexcusable. Des rebondissements maladroits. Je pense notamment au passage avec Gaby. Des lieux communs, sachant que Rammbock livre un final tellement pompé qu’il laisse sur une mauvaise impression. En clair Rammbock c’est un peu L’Armée des morts version fauchée. Pas de 4*4 pour s’enfuir mais des vélos ( !), pas d’hypermarché mais un HLM, pas de flingues mais des appareils photos ( !), bref, il manque des boulons.
La réalisation est plutôt propre. Le réalisateur filme bien ses zombis, il livre un métrage soigné qui n’en fait pas trop. En effet Rammbock est sobre mais efficace, il n’y a pas d’effets de style intempestif, notamment cette fâcheuse tendance à la tremblote chez certains metteur en scène. J’ai apprécié. En revanche côté photographie et décor il ne faut rien attendre de particulier. Le film dispose d’une esthétique grisâtre, assez déprimante, qui ne manque pas d’effets de ce genre de film, mais qui, du fait du manque cruel de relief de l’histoire et des acteurs, affadi davantage Rammbock, qui aurait gagné à avoir peut-être un peu plus de flamboyance de ce côté-là. Les maquillages sont honorables, les effets horrifiques peu nombreux mais le manque ne se ressent pas vraiment, et la musique très minimaliste complémente l’esthétique dépouillée à l’extrême de l’ensemble.
En fait Rammbock est très dépouillée sur le plan technique, un choix qui peut se légitimer et qui a déjà été utilisé intelligemment dans le cinéma de genre. Le souci c’est que pour réussir son coup, il faut d’excellents acteurs, des personnages solides, une histoire bâtie qui réserve des surprises. Rammbock, sans totalement démériter, n’y arrive malheureusement pas, en tout cas pas suffisamment pour offrir un film enthousiasmant. Autant j’ai beaucoup apprécié Monsters en tant que film de genre à micro-budget, autant Rammbock laisse la désagréable impression de piocher dans les classiques en en faisant une version cheap. 1.5.