Un film assez simple que Chromosome 3, pas désagréable, mais qui n’a rien non plus de vraiment marquant. Ça se laisse voir, mais ce n’est pas un grand film du réalisateur, on évolue dans une série B un peu plus fine que la moyenne, mais assez plate.
Heureusement on pourra quand même compter sur l’interprétation, qui est de qualité. Bien sûr celle d’Oliver Reed, qui n’est pas le premier venu, et livre une prestation charismatique, froide, mystérieuse, collant bien à son personnage. Sans être sa meilleure prestation, c’est tout de même du solide, et autour de lui de bons acteurs, tout du moins investis par leurs rôles, se démènent comme de beaux diables ! Art Hindle est sobre et efficace, Henry Beckman fait une apparition sympathique, Samantha Eggar compose une folle plutôt attrayante.
Le scénario est un peu lacunaire quand même. Certes l’idée est originale, et plutôt bien traitée, mais l’ensemble ne convainc pas pleinement. Il y a finalement peu de spectacle, les explications ne sont pas des plus claires, parfois c’est un peu invraisemblable aussi, bref, on sent un film à potentiel mais traité de façon un peu trop maladroite, qui ne parvient jamais complètement à exploser et à retenir l’attention. Maintenant je serai malvenu de dire que ce n’est pas assez accrocheur, car j’ai tenu les 1 heure 30 sans déplaisir particulier, mais en sentant un manque de tranchant.
Formellement ce n’est pas la mise en scène de Cronenberg qui retiendra le plus l’attention. Le film joue davantage sur sa photographie, son ambiance pour franchement marquer. Le réalisateur, s’il se débrouille plutôt bien dans l’ensemble, notamment pour le final, déçoit un peu dans les scènes d’attaques, peu nombreuses et pas très bien maitrisées, un peu brouillonnes. On notera d’ailleurs qu’il n’y a pas beaucoup d’effets horrifiques, et que les modifications corporelles dont est un spécialiste Cronenberg ne sont pas très nombreuses non plus. Musicalement c’est moyen.
En fait Chromosome 3 me donne le sentiment d’être un laboratoire, une sorte d’expérimentation pour le réalisateur, qui mettrait en place ses obsessions, ses idées, pousserait ses recherches, mais sans forcément vouloir les rendre très accessibles à son lecteur. Ça reste assez brouillon, pas très poussé, il aurait fallu plus pour emballer réellement la machine. Je donne 3.