36ème long métrage Disney et quel long métrage ! Celui qui a assurément sauvé Disney après des années 80 en berne. Et quoi de mieux que de reprendre, ce que Disney avait délaissé depuis La Belle au Bois dormant en 1959, que le conte de fée : Hans Christian Andersen, conteur danois rendu célèbre par Le Vilain petit canard, La Princesse au petit pois ou encore La Petite fille aux allumettes va être choisi. Si Disney avait déjà repris, dès 1931, Le Vilain Petit Canard en court-métrage, c'est avec un autre de ses contes, sans doute le plus connu d’entre eux, que les studios vont jeter leur dévolu et qui était resté dans les cartons depuis pas mal d'années, La Petite Sirène.
Pour le reprendre, un genre va être particulièrement privilégié, où le chant et la musique ont beaucoup d’importance, c’est celui de la comédie musicale. Avec l'aide du compositeur Alan Menken et d'Howard Ashman, des chansons tel que Partir là-Bas, Sous l'océan en passant par Embrasse-là, deviennent cultes. Et là, jackpot! La nouvelle ligne « musicale » des studios Disney est lancée, prenant tout au long des années 90 avec les nombreux succès qu'on l'on connaîtra.
Mais c'est aussi l'histoire qui change radicalement. On donne à voir quelque chose de plus moderne et moins vieillot que les Disney Princesses précédents. Les personnages sont en phase avec la nouvelle décennie qui commence : Ariel est une fille rebelle qui s'oppose à son père Le Roi Triton et qui veut décider de sa vie toute seule. Elle veut avoir des jambes et pas une queue de sirène! 1er doublage à privilégier où Ursula, la méchante pieuvre sexy magnifiquement doublée par Micheline Dax et Sébastien le crabe par Henri Salvador dont les chansons résonnent dans nos têtes apporte du souffle à ce film, souffle qui a disparu aujourd’hui, RIP à eux. Chaque personnage du film est fort, touchant comme Polochon et Le Roi Triton ou drôle comme Euréka et a quelque chose à prouver sous l'eau et sur la terre. Et les sœurs d’Ariel dans tout ça ? Si nombreuses et tellement peu utilisées, les pauvres ! Enfin, visuellement le film vaut largement le coup d’œil. On retrouve tout ce qui a fait le charme des Disney précédents avec une pointe de technique en plus : la vie sous-marine, magnifiquement recréée avec des effets d’eau et de bulles bien maîtrisés. La scène de la tempête en est l’exemple le plus frappant.
Si bien des Disney, après les aventures d’Ariel, l’on surpassé dans le cœur du public (Aladdin, Le Roi Lion…), La Petite Sirène reste le 1er film d’un nouvel âge d’or des studios qui a pu redonner goût des Disney aux spectateurs mais aussi de l’émerveillement, du plaisir. Et ça marche même adulte ! Oui, oui !