Jon Turteltaub ne nous avait pas bien convaincu avec ces deux Benjamin Gates. Avec Last Vegas nous propose de faire connaissance avec le quatuor de Brooklyn composé de Billy (Michael Douglas), Paddy (Robert De Niro), Archie (Morgan Freeman) et Sam (Kevin Kline). Une fois les présentations faites, on retrouve les 4 amis près de 60 ans plus tard lorsque le dernier célibataire de la bande, Billy, se décide enfin à faire le grand pas, en faisant tout simplement sa demande en mariage pendant l’enterrement de son boss. Un film pas inoubliable, mais qui a la mérite de faire passer un moment agréable, sans prise de tête, avec des gags qui marchent, et un casting de plus fous. Pourtant pendant quelques instants, on a l’illusion d'avoir affaire à une copie de Very bad Trip, juste le temps désenchaîner les blagues dont certaines sont hilarantes et les clichés attendus et prévisibles. Mais c’est à l’orée de la fête tant attendue que le ton du film change. La folle comédie devient plus intime et plus personnelle sur fond de vieux contentieux non réglés sans être moins enthousiasmante. Et ça fonctionne avec le public, et on le doit à ces quatre légendes du cinéma, qui savent ne pas se prendre au sérieux avec talent et finesse mais aussi se parodier avec beaucoup d’auto-dérision. Michael Douglas est fidèle à lui-même dans ce rôle de playboy tombeur de ces dames, Robert De Niro est touchant en veuf bourru, plein de colère et de rancune, mention spéciale pour Morgan Freeman, formidable grand-père flashy et plein de vie surtout sur la piste de danse et enfin, Kevin Klyne est méconnaissable en mari ennuyeux qui souhaite remettre du piquant dans sa vie. L’alchimie entre les 4 acteurs fonctionne à merveille et notamment cette vieille rivalité entre Paddy et Billy magistralement arbitrée par Archie et Sam. Mais c’est à peu près tout ce qu’a le film à offrir. En somme, on retiendra une interprétation incroyable des acteurs, des gags vraiment savoureux, suivi de caméos imprévisibles. Last Vegas est un film plein de bons sentiments, qui ne dégage malheureusement pas assez de puissance et d'empathie pour en faire une pièce maîtresse. Mais on ressent beaucoup la volonté de faire quelque chose de fort, se distinguant des autres comédies un peu lourdes, et ça marche. Heureusement que notre quatuor est aussi charismatique qu’impliqué car grâce à leur performance commune de premier ordre, on ne peut s’empêcher d’avoir de la sympathie pour nos 4 papys qui font plus que de la résistance.