Bon, je comprends assez la déception par rapport à ce Die Hard 5. On reste encore sur un film d’action passable, mais passable pour un Die Hard c’est douloureux tout de même.
Coté acteur il y a pas à dire : Bruce Willis titre son épingle du jeu. Malheureusement pour Courtney, je ne sais pas s’il est appelé à prendre un jour la relève de Willis, mais en l’occurrence il n’est pas au niveau. Il n’a pas le charisme de Willis, sa personnalité manque de relief et à mon avis il aurait été beaucoup plus judicieux de ne pas s’orienter sur un McClane like qui souffrirait forcément de la comparaison. Une erreur qu’évitaient le Die Hard 4 et les précédents, qui mettaient Willis au prise avec des acolytes vraiment différents. Willis lui est donc au niveau, même s’il apparait franchement vieillissant ici. Il peine tout de même à être crédible dans l’action. A noter que pour des fous rires garantis il y a la version doublée québécoise ou Willis a franchement une voix de papy ! Pour le reste les seconds rôles ne sont pas très convaincants, notamment le grand méchant, bien fadasse ici si on le compare aux méchants antérieurs, notamment aux excellents Rickman et Irons. Bref, ici Willis porte à bout de bras le casting à mon sens pas très bien choisi.
Le scénario est faible. Indéniablement c’est un loupé par rapport aux autres films, et cela se ressentait sur la durée très courte pour un Die Hard du métrage. On se doutait que l’histoire allait être brouillonne, peu claire, qu’elle allait forcément recourir aux raccourcis habituels et aux poncifs attendus. On se retrouve avec une histoire faussement alambiquée puisque tout est prévisible, écrite de manière terriblement linéaire comme une production Besson. Sauf que si Besson ne vise pas autre chose que le divertissement pur et dur, Die Hard c’est quand même l’une des meilleures franchises d’action. Heureusement l’action est bien présente, et le spectacle est assuré, mais c’est triste tout de même d’avoir un produit préfabriqué de la sorte.
La réalisation de Moore n’est pas déplorable, loin de là. Certains l’assassine, pour ma part elle reste peut-être un des éléments qui sauve Die Hard 5. Moore a le sens du spectaculaire, de la surenchère (le propre de la saga), et nous sert une mise en scène qu’il faut rapprocher de celle de Harlin sur Die Hard 2. C’est filmé proprement, lisiblement, bref l’amateur d’action sera ravi. En termes de décor je suis en revanche assez déçu que la délocalisation russe ne nous plonge pas davantage dans l’ambiance slave. J’ai connu des films de Lundgren par exemple beaucoup plus typique pour le coup, là on a un peu de mal à se sentir vraiment à Moscou. Quitte à plonger un peu dans les clichés (poupées russes et églises à coupoles) cela aurait mis un peu d’exotisme bienvenu. Quant à la photographie, assez grisâtre, elle n’aide pas franchement à mettre en valeur la capitale russe. Pour le reste les effets spéciaux sont très réussis, avec des cascades et des scènes de destructions spectaculaires. De ce côté là rien à dire, le cahier des charges est remplit. Pour la bande son en revanche on est très loin des standards attendus pour un blockbuster de ce genre. Là on pouvait en plus clairement espérer du lourd, dans un détournement proche de celui d’une fameuse musique nordiste dans Die Hard 3, mais version russe. Bien fait, je suis sûr que ça n’aurait pas été ridicule.
En clair Die Hard 5 c’est la série Die Hard, mais avec juste l’action. Le reste c’est poubelle, visiblement ca encombrait. Bon je suis peut-être un peu méchant, mais il faut l’avouer, on est là face à un banal film d’action, et c’est frustrant. Un peu comme pour le dernier Indiana Jones, on a clairement le sentiment qu’il manque un rouage, que quelque chose à ripé, et autant Die Hard 4 respectait la trilogie antérieure, autant là c’est le contraire. Dommage. Il mérite quand même la moyenne car il est spectaculaire, bien rythmé et relativement divertissant, mais bon…