Dans son genre Resident Evil, cinquième du nom est un bon film, qui joue la pure carte divertissante avec une belle maitrise. De ce point de vue c’est surement le meilleur de la saga.
Coté acteur on retrouve donc Milla Jovovich, qui assure toujours autant dans le rôle titre. Elle n’a certes pas besoin d’en faire des masses, mais coté charisme, charme fétichiste, et présence à l’écran elle se débrouille royalement, et semble vraiment prendre du plaisir à jouer son personnage. Autour d’elle gravitent quelques-uns des personnages féminins clés de la saga, à commencer par Sienna Guillory, de retour, ou Michelle Rodriguez. Globalement ca tient plutôt bien la barre de ce point de vue. Kévin Durand est un peu fade, mais dans l’ensemble je dirai que les seconds rôles tiennent la barre, même s’il y a une surrexposition très nette de Jovovich, sur laquelle repose l’essentiel du travail des acteurs. Les autres gravitent surtout.
Le scénario a un mérite : il en termine avec les pseudos-histoires ! Ici plus de références au jeu, plus de tentative de s’illustrer en Mad Max like, la dimension horreur jusqu’à lors assez mal exploitée disparait pour se concentrer sur l’action (sanglante parfois), et au final c’est ce qu’aurait du être depuis le début cette saga qui porte assez mal son nom. En fait Anderson s’amuse comme un fou en multipliant les combats, avec en trame de fond un univers SF post-apocalyptique. Il ne faut pas chercher beaucoup de volume à tout cela, surtout que le filon commence à être sacrément épuisé en cinq films, mais à la limite c’est ce qui fait la force de ce métrage, qui est ultra-nerveux, multiplie les scènes de bravoure, et n’a pas de limite dans l’excès ! A noter les multiples références aux précédents épisodes, dont une qui avait donné lieu à un des meilleurs passages du 1.
La mise en scène d’Anderson est à la hauteur. Il commence quand même à être rodé en la matière, et ca tient la route. C’est toujours très lisible, surtout les combats qui décoiffent, il ne manque pas d’introduire un peu de grandiloquence qui lui est chère, et il exploite bien les décors. En gros je n’ai pas grand-chose à reprocher de ce point de vue. La photographie est plutôt pas mal. Elle n’est pas d’une grande originalité, mais a une certaine élégance, qui reflète son budget honorable, et restitue assez bien l’univers de SF déshumanisé du film. Les décors quant à eux sont à la hauteur. Ce film m’a paru, mais c’est peut-être une impression plus qu’une réalité, être le mieux doté de ce point de vue. En tout les cas, c’est une réussite. Alors reste les effets spéciaux. Honnêtement ce Resident Evil est généreux, et, tant au niveau de la quantité que de la qualité, c’est indéniablement le meilleur du lot. Quelques passages sont spectaculaires (la créature qui apparait lors de la course poursuite avec la Rolls en jette), et le film dégage une réelle générosité de ce coté là. Autant je me souviens du 1 qui restait quasiment dans le minimalisme, autant là Anderson se lâche pour notre plus grand bonheur. Peut-être un poil trop d’ailleurs, car il y a un combat sur la fin qui dure trois plombe, et finit tout de même par devenir un tout petit peu lassant ! Le budget a été très bien utilisé. Enfin la bande son reste sur le terrain habituel de la saga, rien de plus à dire.
En conclusion je dirai que ce film a un mérite : il va à l’essentiel. Anderson est conscient qu’il ne peut guère rebattre les cartes au cinquième film, et du coup il prend la direction de l’efficacité pure et dure, et sous une trame élimée, il se concentre sur l’action non stop, l’explosivité à tous les étages. Utilisant habilement son casting solide et particulièrement la redoutable Milla Jovovich, il propose un film violent, nerveux, et finalement divertissant. C’est peut-être un plaisir coupable, mais c’est tout de même un plaisir, et ca ne se refuse pas, surtout que Milla (mais ses consoeurs aussi au demeurant) est tout de même très séduisante.