Woody aime les femmes, moi aussi, c'est une des raisons de mon amour pour ses films. Ses travellings en voiture, ces femmes magnifiées, l'humour désespéré, le jazz omniprésent, Michael Caine, il y a peu et tout, c'est un film tendre et beau et simple et complexe, sensuel et intellectuel et prenant, qui me tire des larmes de bonheur parce que je ne vois plus beaucoup de cinéma fait de la sorte. New york, moins que dans "Manhattan" où elle est l'héroïne, est encore une fois filmée intensément. C'est l'Amérique intelligente, cultivée, sensible, où le noir et le blanc se confondent dans le gris des murs de Brooklyn. Un film qui fait du bien, à voir, à revoir, en version originale, si possible non sous-titrée, la langue est tellement belle que l'on peut se laisser porter par elle sans même avoir à tout comprendre si l'on n'est pas bilingue. J'avoue ne pas vraiment comprendre la désaffection dont est victime Allen aux Etats-Unis. Pourtant, il filme des Américains, ses racines sont américaines, Cummings est un poète américain, les Marx Brothers sont américains. Mais il y a de l'universalité dans l'Amérique d'Allen, peut-être est-ce pour ces raisons que nous l'aimons tant, ici, en Europe.
Oui, vraiment, "Hannah et ses sœurs" est un chef d'œuvre qui fait du bien à l'âme et aux yeux et aux oreilles et au cœur.