Injustement critiqué, le Fant4stic de Josh Trank n'est évidemment pas le meilleur film de super héro a ce jour... encore moins le pire. En effet, il est ici question d'une libre adaptation du comic marvel adoptant alors une vision beaucoup plus "moderne" et dramatique. Le film adopte alors un ton plutôt singulier vis à vis du matériel d'origine, une vision beaucoup plus sombre que son prédécesseur, et opte par ailleurs pour un traitement plus ou moins réaliste des événements que subisse la famille de super héros, mais là n'est elle pas le sens même du concept de l'adaptation, chercher a proposer quelque chose de neuf et de raccord à l'époque avec matière bien connu ? Le scénario est ici une relecture des origines de la super-famille, les fans risquent sans doute de grincer des dents face au libertés prise par le réalisateur en matière d'adaptation (la famille Storm, Dr Doom, l'obtention des pouvoirs de chacun, etc.), mais pour ma part, toute idée est la bienvenue si traitée avec justesse, et ici, même si cela apporte peu, cela ne modifie pas non plus l'essence même des personnages. Dans son ensemble, le film est relativement lent et les scènes d'actions rares, chose qui ne correspond pas vraiment a un film qui met en scène des super héros. Lorsque le spectateur se rend au cinéma pour voir un film de super héro, celui-ci s'attend généralement à un film de divertissement, ou du moins à un film qui a pour but de le divertir un minimum par le biais de séquences de destruction massive et d'explosions en tous genre. Ici, Les Fant4stic est une adaptation qui met en avant la découverte, n'ont pas des pouvoirs, mais de l'élément qui va leurs permettre d’accéder a ceux-ci. Le film va ensuite, pour on ne sait quelle raison, sauter le passage de la découverte des pouvoirs, élément cruciale d'une Origin-Story, et directement passé a la mise en place progressive de la bataille finale qui sera d'ailleurs expéditive, représentant alors a peu prés 10 minutes dans le film. Ce que l'on peut reprocher en premier lieu au film, c'est qu'il fait de mauvais choix pour le déroulement de son histoire et en matière de rythme, là ou il devrait prendre son temps, il accélère et inverse. Certes, il ne gère pas a la perfection les éléments qu'il met en place, mais ceux-ci son malgré tous fort intéressant, je m’arrêterais surtout sur le fait que dans cette version, les capacités qu'obtiennent les personnages ne sont pas vue comme des atouts relativement positifs, mais ils sont davantage traités comme une maladie ou quelque chose de terrible pour les affectés. Pour exemple, dans le film de Tim Story, Johnny Storm n'avait qu'un désir, activer ses pouvoirs, alors que dans la version 2015, Johnny est dans l'incapacité de "s'éteindre", du moins, lors de la 1ère scène dans laquelle il apparaît avec ses facultés (meilleurs partie du film d'ailleurs, mêlant tension, suspense et horreur). Ben Grimm en est le plus atteint puisqu'il ne reste de lui qu'un amas de roches et sa voix qui s'en échappe. Tous n'est donc pas a jeter dans cette adaptation, et de loin.
Ensuite, les acteurs, si l'on passe outre le fait que le studio est choisi de rajeunir ses personnages (décision quelque peu inutile), proposent une performance acceptable en général, sans être extraordinaire ni catastrophique... a une exception, Jamie Bell est sans doute le point fort du film avec son interprétation nouvelle du personnage de Ben Grimm. Comme ce fut le cas dans la 1ère version du colosse de pierre, il est le personnage le plus affecté du groupe que se soit physiquement ou moralement. Jamie Bell offre une vision de la Chose plus monstrueuse que son prédécesseur, avec un personnage beaucoup plus torturé, mais qui reste vraiment insuffisamment développé et exploité a l’écran. Il est sans doute le personnage le plus intéressant psychologiquement du film, mais malheureusement trop mise a l'écart par rapport a ses partenaires.
Je pense qu'un second volet serai nécessaire, notamment pour pouvoir développer certains points inexistant dans cet opus, tel que la dimension de famille très chère a l'esprit des comics (la romance entre Reed et Sue ou la rivalités entre Ben et Johnny) ou encore voir les "Fant4stiques" évoluer dans des environnements différents et variés (autre qu'un laboratoire, une base militaire ou une zone négative, qui génèrent un sentiment de film a huis-clos). The Fant4stic est donc un film de super héro plutôt banal qui ne semble pas trouver son publique, assez différent des films de super héro que l'on nous propose actuellement, il ne renouvellera néanmoins pas le genre.