Un reboot qui semblait maudit depuis son annonce (l'existence du film n'est dû uniquement qu'à la volonté de la Fox de conserver les droits des personnages en vue d'un cross-over avec les X-Men pour faire comme les copains des studios Marvel). On pouvait néanmoins se dire que cela ne pourrait être pire que les deux précédentes moutures très enfantines de Tim Story qui ont non seulement ridiculisé la franchise (aaargh, pauvre Doom/Fatalis, encore que le choix de Julian McMahon n'était pas le plus mauvais pour le personnage) mais aussi condamné un potentiel film sur le Surfeur d'Argent (et par-là même Galactus, un des meilleurs vilains Marvel, qui était réduit à un simple nuage de poussière où l'on discernait à peine un visage).
Et, heureusement, ça ne l'est pas, c'est même mieux, beaucoup mieux...du moins pendant à peu près 1h15. Car, pendant cette première partie, le film va se révéler comme une des meilleures "origin story" de super-héros du genre offrant un mix diablement convaincant des différentes variantes des comics et surtout le nouveau quatuor (Miles Teller, Kate Mara, Jamie Bell et Michael B. Jordan) qu'on attendait au tournant du fait de leur jeunesse fait oublier en un clin d'œil ceux des deux films précédents (sérieusement, c'était qui déjà ?).
L'amitié entre Red Richards et Ben Grimm, l'amourette naissante du premier avec Susan Storm, la naissance de liens entre toute cette petite bande lors de la construction d'un téléporteur transdimensionnel et, bien sûr, l'obtention, la découverte de leurs pouvoirs et ses conséquences, notamment les conflits moraux des différents membres sur le comment (et pour qui) les utiliser, tout est (pratiquement) réussi ! Même le personnage de Victor Van Doom est passionnant et respecté (avec quelques allusion à la Latverie) dans sa relation avec Richards et Sue Storm. Pour être franc, au bout d'1h15, on trépigne comme un gosse et on se prend à rêver avec un grand sourire que ça y est, Josh Trank a enfin réalisé LE film des 4 Fantastiques !
MAIS (oui, un gros MAIS) alors que le grand méchant entre enfin en scène, le film va devenir complètement schizophrène et offrir une des pires séquences de combat final qu'il ait été possible de voir : expédiée à la va-vite (même pas vingt minutes), aux enjeux caricaturaux (on nous amène le couplet "on est plus fort à quatre" de la pire des manière) et visuellement pas bien glorieuse, Josh Trank réussit le tour de force de faire pire que le final du premier film de Tim Story (décidément le pauvre Doom n'a jamais de chance quand il passe à l'action, c'est toujours à ce moment qu'un film se plante).
On préférera fermer les yeux sur ce ratage final et ne retenir que le parcours quasi sans-faute qui précède pendant 1h15. On se prendra même à imaginer une éventuelle suite qui offrirait enfin à ces 4 Fantastiques (qui le sont vraiment, dans tous les sens du terme) un combat digne de leur potentiel.