"Je ne m'attendais à rien, et je suis quand même déçu"
Jamais un blockbuster d'été n'aura connu de tels déboires ...
Un réalisateur viré du tournage, absents pour la majorité des scènes clés, un montage massacré de 30 minutes, un producteur beaucoup trop présent, un tournage éclair (1 mois) ...
Josh Trank, pour son deuxième film, a tout simplement été le fantôme de son oeuvre, l'étranger d'une réinterprétation qui partait pourtant relativement bien. Changement d'origine, de contexte, d'ambiance, on sent ici la volonté d'émancipation des premières adaptations, qui n'avaient guère brillé par leur qualité.
Malgré les circonstances de production catastrophiques, il convient tout de même de justifier la médiocrité du film.
Tout d’abord concernant les décors ....
Le film a globalement 2 décors, une sorte de complexe pseudo scientifique prolétaire, digne d’un gymnase désaffecté sponsorisé par IBM, et une planète rocailleuse sans âme, parsemé de lac de kryptonite, sublimé d’un ton sombre et fluo, d’un goût sans pareil …
Et si les décors ne desservent pas le scénario, c’est surtout que l’histoire est aussi plate et insipide qu’une chanson de Fauve.
Car Monsieur le producteur, si vous pouviez délaisser vos billets au profit d’une leçon de cinéma, le film aurait pu briller de quelques qualités !
Les acteurs sont embourbés dans une soupe de clichés, tartinés de médiocres liens, censés nous faire pensés à une quelconque complicité. La romance entre Sue et Redd, le lien familial entre Sue et Johnny, le traitement du méchant Von Doom, tout est survolé ou inexploré …
Et si le début relatant l’enfance de 2 protagonistes brille par une bonne photographie et une pincée d’ambition (sans doute le réalisateur faisait encore acte de présence, avant d'être envoyé en heures de colle par le producteur), le passage à l'âge adulte nous propulse dans des scènes randoms, montés par un stagiaire qui trouvait les ellipses temporels très “tendance”. Ainsi, aucune montée dramatique, aucun attachement aux personnages, juste un cliché de trame narrative.
Et lorsque les enjeux et la menace entrent en scène, nous sommes déjà en train de méditer sur le nombre de sièges vides nous entourant dans la salle de cinéma. Un méchant qui déteste l’humanité alors qu’il est en proie à une dépendance informatique, source de toute fermeture sociale et humaine, qui veut détruire une planète avec ce fameux laser bleu qui pointe vers le ciel, trés swag depuis ces dernières années, pour enfin terminer sur un combat final chorégraphié par un Gilbert Montagné en kimono.
Et non content de nous avoir fait subir 90 minutes de somnolence visuelle, le film nous meurtrit d’une scène finale affligeante, clairement discutable en 2015 …
Vous l’aurez compris, les 4 fantastiques n’ont de fantastique que l’intitulé de cette “oeuvre”, menée par 4 trous du cul : un producteur avide de talent, un réalisateur qui se fait marcher dessus, un monteur aveugle, et un compositeur comptant davantage sur ses banques de sons que sur son talent.
A bon entendeur.