Franchement, j’attendais vraiment rien de Silent Rage, étrange slasher fantastique avec Chuck Norris. Pourtant, le résultat est pas si mal, en dépit d’un début qui fait un peu peur.
Le métrage a cela de bien d’être honnête avec son spectateur. Rythme efficace, des meurtres, un peu d’érotisme, des bagarres à l’ancienne, Silent Rage est un divertissement de série B qui s’assume totalement et qui se laisse voir comme ça, sans prise de tête et sans chercher à être plus intelligent qu’il n’est. L’histoire est bateau et on est dans un slasher basique dans sa construction, mais franchement on ne voit pas le temps passer et il y a une certaine qualité générale qui le place au-dessus de pas mal de concurrent de l’époque.
Le métrage est visuellement efficace. Les meurtres sont bien mis en scène, un peu dans l’esprit d’un Halloween mais je les ai trouvé meilleur, notamment dans leur simple brutalité. Il y a une ou deux séquences vraiment intenses, et il y a des victimes attachantes aussi ! La mise en scène n’est pas indigente, loin de là, et donne vraiment de la vivacité aux scènes d’action. Le cadre est celui d’une petite ville, et l’on sent que le film n’avait pas un budget dément, mais c’est globalement un produit soigné, doté aussi d’une photographie plutôt sympathique. A noter que le réalisateur est tout de même plus à l’aise avec la dimension horrifique de son film (apparition du méchant, ambiance, angle de vue…) qu’avec la dimension action (combats un peu ternes par exemple).
Le casting est emmené par un Norris monolithique mais qui fait ce qu’on lui demande. Il se fait bien sûr voler la vedette par ce toujours brillant cabotin de Ron Silver, un Stephen Furst qui joue le bon pote sympathique, la charmante Toni Kalem qui n’hésite pas à user beaucoup de sa plastique pour améliorer l’intérêt du métrage mais qui m’a semblé une actrice intéressante, tandis que Brian Libby compose un méchant sans artifice et sans attirail mais assez mémorable quand même.
Silent Rage n’est pas exempt d’invraisemblances et de facilités, mais ça reste un slasher aussi, un genre ultra-codifié. Cela étant, ce qu’on demande à ce genre de films c’est d’être alerte, divertissant, et pour ma part, c’est ce que j’ai trouvé dans Silent Rage. Plutôt classieux dans le registre et pour l’époque, je donne 3.