Avis sur Attaque au Cheyenne Club

La carrière de Gene Kelly réalisateur (en ne tenant pas compte bien sûr de ses coréalisations avec Stanley Donen qui ont donné le brillant "Un Jour à New York" et surtout le légendaire "Chantons sous la pluie" !!!) n'est pas particulièrement restée dans les mémoires et ce n'est pas forcément un tort car il a mis en scène aucun film qui mérite d'être retenu.
"Attaque au Cheyenne Club" ne va pas contredire cela. C'est loin d'être un film désagréable en soi car ce n'est jamais déplaisant de voir deux vieilles grandes stars cabotiner ; même si à ce petit jeu là, Henry Fonda semble plus à l'aise que James Stewart. Mais une fois qu'on connait l'idée de départ, il est difficile de ne pas deviner d'avance les divers rebondissements qui vont émailler l'intrigue ensuite.
Bon, je vais faire une confession. Si j'ai regardé ce film, ce n'est pas tant parce que je suis très fan des deux acteurs principaux mais parce qu'un de ses extraits détournés donne un des moments les plus drôles du film de Michel Hazanavicius "La Classe américaine". Oui, je sais que c'est un prétexte très faible mais néanmoins véridique.

On le sait peu mais le fameux Gene Kelly a tourné quelques films en tant que réalisateur dont Attaque au Cheyenne Club western moyen qui n'a pas grand chose à nous offrir malgré une histoire pas mauvaise. Après avoir fait un héritage qui s'avère être en fait une maison close un brave cowboys se trouve totalement désappointé mais finalement il aidera les pensionnaires de cette maison ; Gene Kelly réalise correctement ce film mais malgré son sujet cela reste bien sage (je ne parle pas d'érotisme mais d'un style qui aurait du être plus dramatique en montrant les conditions de ses travailleuses du sexe devant faire face souvent à des hommes brutaux mais le ton est ici léger et les filles sont béatement contentes) et seul la fusillade finale apporte un peu de dynamisme à ce film. Niveau casting on a droit à 2 gloires d'Hollywood et si Henry Fonda se porte bien par contre James Stewart semble un peu trop âgé pour son rôle.

Evidemment, j'ai regardé le film uniquement à cause de La Classe américaine qui en a prélevé la majorité de ses scènes avec James Stewart et Henry Fonda, et il est très difficile de le regarder sans se réciter les répliques du film de Hazanavicius et Mezerette. Et heureusement d'ailleurs, car Attaque au Cheyenne Club est un western poussif d'un Gene Kelly perdu en dehors des studios dans lequel ses deux stars vieillissantes veulent faire bonne figure face à la libération des mœurs et aux discours politiques du cinéma des années 70 qui s'annonce.

Petit western sympathique, au ton de comédie la plupart du temps , qui peine toutefois à trouver ses enjeux . On apprécie surtout de retrouver ensemble pour la dernière fois deux monstres sacrés du cinéma américain .

Une comédie douce – amère réalisée par l’immense Gene Kelly qui entre la comédie musicale et le western apparait faire le grand écart. D’un côté James Stewart, humble et vertueux, en type maladroit pas franchement habitué à parler aux femmes, et de l’autre Henry Fonda qui joue les benêts (faussement) radieux. La reconstitution de la ville, une fourmilière bouillonnante tant dans les rues que dans les saloons, est plutôt réussie. Le tout est pimenté par une bagarre générale, un duel (astucieux) au pistolet et une fusillade enlevée. On aurait aimé un peu plus de « folie ». Sans prétention, cela se laisse regarder en souriant, guère plus.
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Ce n'est pas forcément un très très grand film, mais c'est un western très agréable qui a le mérite d'être drôle (et peut-être même moderne en questionnant aussi nos moeurs). En jouant sur la déconnection entre le personnage campé par James Stewart, humble cowboy qui se retrouve soudainement propriétaire fortuné d'une entreprise qui est un peu éloignée de ses moeurs on obtient un bon mélange de comédie des vieux films d'Hollywood et des western de cette époque. C'est assez agréable je trouve. Le problème est plus au final le titre trompeur en français qui donne l'impression d'un western classique et musclé ... alors qu'on est plus dans une comédie.