Nous y voilà, Indiana Jones 5. Un film qui me faisait peur bien sûr, car le 4e opus m’avait beaucoup déçu déjà, et là, en plus, Ford est super vieux, le wokisme a gagné du terrain, Disney est aux commandes avec un nouveau réalisateur, le fan service semblait envahissant… Ca partait mal ! Sans compter que le film a bidé au ciné, ce qui n’était pas rassurant non plus. Eh bien au final, c’est plutôt une assez bonne surprise. Pour ma part je dois dire déjà que si les effets numériques du métrage sont assez moches, comme ceux du 4, il y en a beaucoup moins ! Du moins, on sent plus de dur dans les décors, des scènes d’action plus réalistes également qui évitent les délires nanardesques limite j’ai même cru voir des effets « à l’ancienne » comme des accélérations à la Benny Hill (est-ce un compliment, oui et non !). Visuellement le film est plus propre que le 4. Dommage que la photo reste un peu trop ocre, mais côté décors, ambiance, le film est assez propre et la mise en scène de Mangold est assez lisible aussi. Il ne surdécoupe pas trop son métrage, ce qui permet d’apprécier l’essentiel des scènes d’action notamment. Pour ma part, si l’on excepte des effets numériques moches, on est dans l’esprit des premiers films. Il aurait fallu un grain de pellicule plus apparent pour retrouver mieux l’ambiance des originaux. A souligner le rajeunissement de Ford, plutôt très convaincant.
Le scénario est correct. Clairement, il y a qques lenteurs. Le flashback du début aurait sûrement pu être plus court par exemple. Pour le reste, l’intrigue est assez basique, les gentils changent de lieu, les méchants débarquent, les gentils s’échappent et ainsi de suite. Le tout saupoudré d’une pointe d’humour, d’une pointe d’émotion. Honnêtement, c’est parfois un peu fadasse, c’est lisse, beaucoup de choses sont par ailleurs empruntés aux films précédents, un fan service un peu lourd. Toutefois, il ne faut pas nier que les motivations du méchants sont intéressantes, que le final est très convaincant pour conclure la saga (quoiqu’il aurait pu être plus émouvant encore), que la vision d’Indiana Jones dans les années 60 est intéressante. Par ailleurs l’humour n’est pas envahissant et le wokisme non plus ! Pas de couplet chiant de la femme forte par exemple !
Les personnages sont un peu alimentaires, mais globalement sauvés par l’interprétation. Ford est vieux, et il faut avouer que le réalisateur et les effets numériques font beaucoup pour le faire oublier, mais pas toujours (il est très lent dans certaines scènes). Toutefois, on sent qu’il est toujours là, qu’il se fait plaisir, le personnage évite le grotesque, même dans la première partie du film où le héros est un peu déconstruit ! Toutefois, si le film s’en sort bien, c’est grâce à une Phoebe Waller Bridge très convaincante. Elle est entrainante, on sent qu’elle est complice avec Jones et cherche à le remuer comme une fille pour ainsi dire ! Elle aurait sans doute été une héritière convaincante d’Indiana Jones, même si seule, je doute qu’elle aurait eu le charisme et les épaules pour porter une aventure. A ses côtés un jeune acteur dont je redoutais qu’il soit insupportable. Mais non. Quoiqu’un peu tête à claque et doté de compétences surprenantes qu’il apprend en 2 secondes (pas très crédibles !), il est un peu le deus ex machina du film lorsque le scénario est à la peine, mais l’acteur est correct et le personnage pas tête à claque ! Toutefois, Mikkelsen est le meilleur argument du casting. Méchant tout trouvé en nazi, il apporte son charisme, sa classe, sa froideur, et comme je l’ai dit, ses motivations sont intéressantes. Pour le reste, il y a quelques caméos un peu ridicules et un Banderas discret, plus présent sur l’affiche qu’à l’écran !
Très sincèrement, je redoutais le pire avec ce film. Si on n’est pas au niveau de la trilogie originale, ce film d’aventure est néanmoins très supérieur à l’insupportable Uncharted et au très mauvais Indiana Jones 4. Il a été fait avec de la bonne volonté, cela se sent. C’est une honnête conclusion à la saga. 3