Une fois de plus, un blockbuster réussi pour James Mangold !
Lui qui a commencé sa carrière plutôt tranquillement, commence à faire un nom dans le cinéma Hollywoodien, notamment après les superbes 'Logan' et 'Le Mans 66'. Mais ici, il succède autant à l'aura de Spielberg qu'à celle du 4e film.
De mon point de vue, le défi de ce film était de réussir à ne pas faire pire que le 4e film de la saga. Eh bien, force est de constater que c'est largement réussi.
Ne montons pas non plus sur nos grands chevaux, on est pas non plus sur le film ni le blockbuster de l'année.
A vrai dire, j'espérais peut-être un tout petit peu mieux de James Mangold après ses succès précédents je dois bien l'admettre, mais je m'attendais surtout à bien pire de la part d'un 5e opus de cette franchise malheureusement vieillissante.
Vous l'aurez compris, je vais pas mal comparé ce 5e opus au précédent.
Rentrons un peu plus dans le détail.
Indiana Jones et le Cadran de la Destinée est bourré de bonnes idées et jonché de quelques petits problèmes.
Mais, pour autant, il constitue une bien meilleur fin pour Indy que le 4e opus, à mon avis.
James Mangold parvient à ressortir d'une commande probablement avide d'argent et peu inspirée du studio, un film qui respecte et rend hommage à la saga, sans pour autant plonger dans les sables mouvants de celle-ci.
D'abord, évidemment, concernant le professeur Jones : Ce n'est un secret pour personne, Harrison Ford n'a plus 40 ans, Indiana Jones non plus, et le film en joue, cette fois, très bien. Non seulement car, dans les scènes d'action, l'acteur n'apparait jamais vraiment si fatigué (Sûrement grâce à la mise en scène de M. Mangold), mais surtout car le film tourne autour de ce facteur sans jamais être cliché.
Il explore d'autres recoins du personnage en nous montrant un Henry Jones vieillissant, qui a perdu sa fougue aventurière d'antan et veut juste vivre une retraite paisible.
C'est l'un des enjeux du film, qui rend notamment l'introduction du personnage interprété par Phoebe Waller-Bridge intéressante. De plus, ce même personnage vient faire le lien familial présent dans tous les films et rappeler l'idée qu'Indy n'a jamais bon pour les liens familiaux et qu'il perd constamment le peu de famille qu'il a.
Ainsi, la filleule Helena accompagnée par son jeune acolyte Teddy, forme un duo symbole d'une jeunesse fougueuse, qui fait comme Indy, mais pour les mauvaises raisons. Alors, Indy joue aussi son rôle dans l'intrigue, de mentor qui force pour que ces jeunes s'assagissent. Ainsi, les personnages sont entremêlés, et jamais à sens unique.
Même si son caractère est presque outrageusement fougueux et un peu irritant par moment, Helena est, dans cette nouvelle tentative de passation de pouvoir, un personnage bien plus intéressant que le fils interprété par Shia LeBoeuf dans le 4e.
Au niveau des péripéties, on est servis, presqu'un peu trop, et la première partie de celles-ci n'est qu'un enchainement de courses-poursuites dans des villes développées, ce qui peut être surprenant tant Indy a l'habitude de s'éloigner de la civilisation au cours de la saga. De la même manière, on ne compte plus le nombre de fois où les héros se font rattraper par les méchants allemands qui n'ont qu'à leur pointer un pistolet sur la tempe pour reprendre de l'avance, au point où on finit par se demander pourquoi l'un de nos héros n'a pas juste gardé un flingue avec lui.
Mais même dans ces scènes qui tendent à se rapprocher de la scène d'action classique, une petite touche vient rappeler qu'on est bien devant un film Indiana Jones
(Le cheval dans New York notamment)
.
D'un autre côté, l'exploration sous-marine est sympathique car jamais fait auparavant. J'aurais presque voulu qu'elle soit plus longue, mais le budget effets spéciaux aurait sûrement d'autant plus explosé.
La fin, quant à elle, est étonnamment inspirée. Bien que peut-être un peu maladroite par moments, elle finit par être une conclusion intéressante aux différents arcs du récit.
J'ai vraiment eu peur que l'on se retrouve dans le futur ou au temps des dinosaures, mais l'arrivée à Syracuse est tout à fait pertinente. De même, on passe proche de voir Indy disparaitre ici, mais, heureusement, le fort tempérament d'Helena vient ici empêcher Indy d'encore perdre le peu de famille qu'il lui reste. Cette idée est même plutôt intéressante : Là où Indy a toujours échoué dans ses liens familiaux, il ne réussit ici que parce que sa filleule (soit sa famille) l'aide à cela.
En conclusion, on est pas ici sur le meilleur travail de James Mangold, mais sur une commande dont il parvient néanmoins à retirer le meilleur de ce qu'il a entre les mains, créant un récit fidèle à la saga, qui s'adapte à son temps et étend la mythologie de son personnage. On dirait bien que Mangold est à l'heure actuelle l'un des meilleurs faiseurs de blockbusters d'Hollywood, à l'instar de Denis Villeneuve, ou dans une moindre mesure, Christopher McQuarrie.