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Le charismatique Hugh Jackman nous livre ici l’une de ses plus belles performances en incarnant Keller Dover, un père de famille (marié à Grace, tenue par Maria Bello) accablé, anéanti et rongé par la colère suite à l’enlèvement de sa fille Anna. Les jours s’enchainent sans la moindre information concernant l’auteur de cette tragédie et Keller s’impatiente. En effet, Keller n’est pas de ceux qui restent les bras croisés à s’apitoyer sur leur sort, mais de ceux qui outrés par l’inefficacité des enquêteurs, feront justice eux-mêmes.
Le sulfureux Jake Gyllenhaal, interprète avec ingéniosité l’inspecteur Loki, un homme calme et perspicace au regard pénétrant qui ne peut que fasciner. Lorsque Jake s’agite, ses mèches de cheveux se rabaissent devant ses yeux, ce qui provoque chez nous une réjouissance indescriptible. Si vous êtes observateurs, vous pourrez remarquer que l’acteur s’est approprié un tic au niveau des yeux (il cligne étrangement des paupières).
Le talentueux Paul Dano tient ici le rôle d’Alex Jones, un jeune homme attardé mentalement qui sera séquestré et torturé par Keller, étant persuadé que celui-ci est coupable du kidnapping d’Anna. Grosses binocles et cheveux gras, Paul Dano est enlaidi à souhait et a réellement l’air d’un psychopathe.
Mélissa Léo, qui est une actrice que nous apprécions n’est malheureusement peu crédible dans le rôle d’Holly Jones, une ploucarde malfaisante. En effet, Mélissa frise le ridicule en incarnant un personnage stéréotypé qui manque profondément d’authenticité.
Tout au long du film, la tension est palpable et le suspense est haletant. Nous sommes immédiatement saisis par cette atmosphère pesante et lugubre, valorisée par la musique sinistre de l’islandais Johann Johannsson.
Jusqu’à présent, PRISONERS semblait avoir toutes les capacités pour nous servir une fin surprenante et mémorable. Hélas, ce ne fut guère le cas. Lorsque la clé du mystère est dévoilée, celle-ci s’avère fort décevante, étant emplie d’invraisemblances et d’énigmes non élucidées. La noirceur du film se volatilise dès que l’ultime vérité est mise à nue, ce qui est fort déplaisant.
PRISONERS, réalisé par le québécois Denis Villeneuve, est un thriller au dénouement final qui frustre par sa conventionalité, mais qui séduit par un Hugh Jackman bluffant et un Jake Gyllenhaal saisissant.
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