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traversay1
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3,5
Publiée le 10 octobre 2013
Pendant dix ans, Denis Villeneuve a été un "produit" essentiellement local, le québecois se faisant connaître, petit à petit, dans les festivals. Avec Incendies, il a pour la première fois embrasé la planète. Il était obligatoire qu'un jour ou l'autre il réalise un film 100% américain avec des stars sur son porte-bagage. Beaucoup se sont brûlé les ailes, et l'âme, à changer ainsi de dimension. Pour Villeneuve, on avait relativement confiance tellement le cinéaste semblait capable d'exporter sinon son univers, du moins son savoir faire. Au vu de Prisoners, le bilan est mitigé. C'est à un film de genre, contraignant, soit le thriller d'angoisse, auquel il s'est colleté. Mais on ne se débarrasse pas aussi facilement des codes en vigueur. Le scénario est bien alambiqué (tiré par les cheveux ?) et semble lorgner vers des sommets inaccessibles (Seven). Péché de gourmandise. Ce n'est pas seulement une affaire de compréhension, c'est aussi une question de rythme et le film cale parfois sur sa durée de 150 minutes. Egalement au débit de Prisoners, une musique agaçante et redondante qui vient souligner les moments de tension. Quant au "coup de sifflet final", oh quelle coïncidence heureuse, il est totalement grotesque. Heureusement, le film a des atouts à faire valoir. C'est avant tout une oeuvre de crise, de stress ultime qui pousse ses personnages dans leurs retranchements avec des comportements plus ou moins limite. Elle est peuplée de questionnements et non de jugements moraux, on appréciera la nuance. On a déjà plus ou moins vu ça au cinéma (Remember Mel Gibson) mais jamais avec une telle intensité et profondeur. La mise en scène de Villeneuve est glaciale quand il le faut (il a prouvé sa maîtrise dans Polytechnique) évitant ainsi une empathie vis à vis de certains caractères, ce qui aurait été une solution de facilité et de démagogie. L'interprétation globale reste à un bon niveau sans tutoyer non plus les cimes. Et oui, Paul Dano, méconnaissable, mérite largement une mention très bien. Prisoners, en fin de compte, est relativement hybride renouvelant le principe du verre à moitié plein ou a moitié vide. On prendra plutôt la première option parce que le film reste bien en mémoire et qu'on ne peut s'empêcher d'avoir foi dans le cinéaste.
Ce film raconte l'histoire de deux personnages qui se lancent à la recherche de deux filles qui ont disparu: le père d'une des deux filles disparues, et l’inspecteur chargé de l'affaire.Le cadre de cette enquête est cette Amérique profonde, pas riche sans être réellement pauvre, qui a probablement voté Trump aux élections, avec ses chasseurs, la religion, le port d'armes, avec ses maisons pas tape à l’œil mais plutôt bien entretenues; le tout est filmé sans complaisance mais sans pathos non plus (ces gens là sont des gens normaux, même s'il y a parmi eux quelques authentiques tordus..). En fait, dans la majeure partie du film, il ne faut pas s'attendre à une course-poursuite effrénée à la "Taken" mais plutôt à l'enquête relativement lente que chacun va mener séparément et à sa propre manière. Le film aborde la question du bien et du mal; et nous laisse à voir le fait que l'horreur (le kidnapping des deux filles, qui ont disparues et donc peut-être mortes) peut amener des personnages, qui normalement ne sont pas néfastes, à franchir la ligne rouge...Pour parler de l’enquête, celle-ci repose beaucoup sur l'intuition, l'observation des comportements anormaux, les petites paroles entendues un peu par hasard, que sur un raisonnement rigoureux; cela peut être une faiblesse (ce n'est pas forcément le travail qu'on attend d'un policier) mais aussi une force (en réalité, dans une enquête où il y a peu de preuves, pas de corps, que peut-on faire d'autre?)...Enfin, le film parvient à faire douter de bout en bout sur l'identité du tueur (il y a deux ou trois suspects, mais il est difficile de se faire une idée sur qui est le coupable) et sur le devenir des deux filles; et c'est précisément ce que j'attends d'une enquête policière...La fin est très bien, inattendue, et montre qu'en fin de compte le mal absolu existe réellement, et n'est pas qu'une question de point de vue ou de circonstances...Donc en définitive un bon film...
Prisoners est un bon thriller qui se repose plus sur l'interprétation de ses acteurs que sur son scénario qui, finalement, ne se compose de rien d'original ni de surprenant. Si l'histoire reste classique, le film puise aussi sa force dans son ambiance froide, sombre et tendu. Au final, même si Prisoners pèche par quelques facilités, des clichés, une fin un brin décevante, son efficacité n'est pas à remettre en cause.
Un poil déçu, c'est le sentiment que j'ai éprouvé en sortant de la salle de ciné. Une enquête pourtant passionnante avec des personnages fort bien construit, une intrigue trépidante et bien menée, une musique bien senti... Bref on tient tous les bons ingrédients mais c'est trop lent, ou alors trop long... A l'image du film ''Zodiaque'' qui est du meme genre, on se prend a soupirer par moment. Les aficionados du genre y trouveront leur compte, les autres c'est un peu moins évident.
Un bon thriller, porté par d'excellents acteurs, Hugh Jackman prouve une fois de plus que sa palette ne se limite pas à incarner Wolverine, sa descente aux enfers parait plus que crédible, ainsi que la folie qui s'empare de lui, causé par un chagrin et une colère qui transpirent de son personnage, Jake Gyllenhall semble lui un ton en dessous, desservi quelque peu par un personnage mollasson. L'intrigue est quant à elle on ne peut plus prenante, glauque et sombre à souhait, un peu à l'image de "Gone baby gone" mais là où les deux métrages s'éloignent ostensiblement, c'est au niveau du rythme, c'est très lent et très long et malgré un scénario habile et marquant, l'ensemble n'apparait pas plus palpitant que cela, un peu dommage car on trouve parfois le temps long, en revanche, le climat est ténébreux et vraiment maitrisé. Il est également intéressant de pouvoir faire fonctionner ses méninges grâce à une intrigue fouillée et qui ne laisse que peu d'indices sur le ou les coupables, n'oublions pas non plus les cas de conscience qu'impose ce métrage aux spectateurs, toujours à l'image du premier long de Ben Affleck. On a donc affaire à un bon thriller, sombre et dérangeant mais qui manque cruellement de dynamisme, à voir en tout cas, pour les acteurs, le climat et la réflexion générale qui met le spectateur en émoi.
Un bon thriller, un bon casting, une bonne histoire, une bonne image à l'écran, et une bonne ambiance. Tout est bien dans ce thriller de qualité, qui fait le travail pour jouer sur la tension, l'énigme, les questions, tout l'aspect malsain autour de l'investigation, mais c'est pas non plus un chef d'œuvre du genre. C'est un bon thriller, on passe un bon moment devant, du début à la fin, mais il manque un petit truc pour le hisser parmi les plus grands.
Dans l'univers impitoyable du thriller psychotique, Prisoners trouve une place très honorable. Tout est présent pour contribuer à la réussite du film, qui se laisse voir sans une once d'ennui, qui intrigue, interroge, captive et qui se révèle finalement plus profond qu'il y parait d'abord. L'oeuvre vaut avant tout par sa construction méticuleusement élaborée, sur un suspense constant aggravé par des fausses pistes, des personnages assez complexes et donc peu prévisibles... La mise en scène est d'une froideur efficace et on plonge vite dans l'ambiance lourde, pesante, de cette petite ville US endormie dans sa banalité grisâtre, son ennui quotidien. Je trouve que le film doit énormément à Jake Gyllenhaal qui campe avec une simplicité terriblement efficace le rôle d'un flic qui se révèlera à la fois efficace et plutôt humain. Il est confronté au caractère trop entier, mal dégrossi, impulsif et violent du père d'une fillette disparue. Hugh Hackman incarne avec une certaine réussite ce personnage assez peu sympathique malgré l’acharnement qu'il apporte à la recherche de sa fille. Tous les moyens, jusqu'aux moins supportables, aux moins avouables, seront bons pour tenter de la retrouver. Cette quête obsessionnelle et sanglante ne me l'a pas rendu sympathique et je me demande si finalement, il n'est pas plus déséquilibré que l'auteur de l'enlèvement lui-même. Inutile de chercher beaucoup plus loin quant aux profondeurs et aux intentions de l'opus. Réussi film à suspense, bien mis en scène et bien joué, il n'ouvre cependant pas à une réflexion quelconque sur la violence, pourtant omniprésente dans l’œuvre. Peut-être, là-bas, la vit-on comme une fatalité sur laquelle il est inutile de s'interroger...
Une enquête intéressante mais qui stagne un peu trop, et un côté trop sombre sont les points faibles de ce film mais Prisoners reste tout de même un bon thriller avec de très bons acteurs notamment Hugh Jackman au sommet de son art.
Le scénario ou plutôt le postulat ayant été maintes et maintes utilisés, on ne peut pas dire que le film de Denis Villeneuve croule dans un premier temps sous l'originalité. Mais une fois ses marques posées, ce thriller poisseux et intense réussit parfaitement à sortir des sentiers battus en se montrant souvent surprenant dans ses rebondissements, notamment dans sa résolution finale. Le réalisateur québécois peut aussi s'appuyer sur un excellent casting. Paul Dano est étonnant en suspect attardé, Hugh Jackman réussit à faire oublier son statut de star sexy (oui, c'est possible mesdames !!!) en se fondant dans la peau d'un père dont on ne sait pas s'il se laisse guider entièrement par la douleur et/ou par l'instinct, Jake Gyllenhaal en flic avisé est pas mal non plus même si un peu moins mémorable. spoiler: Melissa Leo dans la séquence la plus oppressante et forte du film par contre est inoubliable, viscéralement détestable dans le rôle d'une garce ignoble.
Malgré sa durée assez importante, on ne voit pas le temps passer devant le cauchemar éveillé qu'est ce film.
Et bien, quel film…Je n’avais pas ressenti un tel malaise devant un thriller depuis le "Myster River" de notre vieil ami Clint Eastwood : connaissant sur le bout des doigts les ficelles du genre, Denis Villeneuve nous livre une histoire poignante qui arrive à nouer le ventre et à nous serrer la gorge grâce notamment à une intrigue bien ficelé prenant son temps pour tout nous dévoiler, rendant le visionnage aussi difficile à encaisser que l’incertitude aliénant les pauvres parents protagonistes. Oui car Villeneuve nous propose aussi une incroyable exposition de personnages aux caractères bien trempés, très humains en fin de compte (ce qui est finalement assez rare dans ce genre de film) parmi lesquels nous pouvons assez facilement nous identifier (voir les scènes de face-à-face entre l’inspecteur Loki et Keller Dover, l’un essayant à tout prix de retrouver la fille et son ravisseur tout en comprenant la réaction des gens ; et l’autre, impuissant, rageant de toutes ses forces contre ceux qui sont censés lui rendre la chair de sa chair et qui n’y arrivent pas !). Et c’est justement cette infime pincée d’humanité savamment dosée qui rend si spécial "Prisoners" et lui évite le piège de tomber dans le drama le plus larmoyant et pathétique qui soit. Et que dire de la prestation flamboyante de Hugh Jackman et Jake Gyllenhaal si ce n’est qu’il se pourrait bien qu’on les retrouve tous les deux nominés aux oscarsl. Très bonne bobine de suspense, certes un peu longue (la même chose avec 15 minutes de moins était tout à fait faisable), "Prisoners" arrive à nous prendre à parti dans cette nouvelle démonstration de lutte entre le Bien et le Mal, que se soit d’un point de vue large (la police contre le criminel) ou d’un point de vue personnel (dois-je basculer de l’autre côté pour enfin obtenir ce que je recherche ?)