Le cinéaste suisse en est à sa seconde réalisation, après un premier essai très remarqué, Sous le soleil (à ne pas confondre avec la série télévisée française du même nom). Il avait été récompensé en Allemagne dans la catégorie du meilleur réalisateur au Festival du Studio de Hambourg et au Festival de Munich. Dans cette oeuvre, il aborde déjà le thème de la perte d'innocence et de la conscience corrompue. Odar explique qu'un livre très célèbre l'a énormément marqué dans son enfance. Il raconte : "La lecture de Crime et Châtiment de Dostoïevski à l’âge de 12 ans m’a fasciné. Evidemment, je n’ai pas tout compris à l’époque, mais j’ai pris conscience que le mal est présent en chacun de nous. Cette idée m’a bouleversé et ne m’a jamais quitté depuis. J’aime les histoires qui dérapent, les histoires d’hommes qui succombent à leur côté sombre. J’aime les situations et les circonstances qui amènent une personne à commettre l’inimaginable."
Le scénario de Il était une fois un meurtre se base sur Le Silence, un roman de Jan Costin Wagner, un auteur de polars angoissants mais aussi existentiels. Baran Bo Odar explique son désir d'adaptation de cette oeuvre littéraire : "Ma fascination pour ce roman tient avant tout à ses protagonistes : leur colère, leur désespoir, leur perte. Jan Costin Wagner donne vie à de véritables personnages, ni noirs ni blancs. Exactement le genre de rôles qui m’intéresse ! A mon avis, le bien et le mal n’existent pas. Les monstres n’existent pas, seulement des hommes capables d’actes monstrueux."
Jusqu'à présent, Jan Costin Wagner a écrit cinq polars qui associent sueurs froides et tragédie des sentiments. Il y a donc chez lui un certain humanisme qui le différencie d'autres auteurs de la même catégorie. En plus du Silence (paru en 2009), on lui doit notamment Lune de glace (2006) et L'hiver des lions (2010).
Baran Bo Odar explique que le scénario du film a été mûrement réfléchi avec Jan Costin Wagner : les deux hommes partagent la même vision de ce que devait être l'adaptation cinématographique du Silence et ont donc travaillé en étroite collaboration.
Pour Il était une fois un meurtre, le cinéaste Baran Bo Odar a souhaité mélanger deux genres cinématographiques pourtant bien distincts : le thriller et le mélodrame. Il affirme avoir été plus soucieux de l'état psychologique de chacun des personnages que de l'identité du meurtrier. La production sud-coréenne et le Nouvel Hollywood sont ses deux principales sources d'inspiration.
Le choix de mise en scène relève d'un réel parti-pris. Le cinéaste a voulu limiter au maximum les répliques et les échanges verbaux. Explications de l'intéressé : "D’un point de vue de spectateur, je pense que la qualité d’un acteur tient à sa façon de faire transparaître ses émotions sans avoir à les exprimer avec des mots, à faire vivre ses sentiments en silence. Je n’aime pas les longs dialogues. Mais avant tout, il s’agit précisément du thème abordé dans Il était une fois un meurtre: la stupéfaction, l’incapacité de communiquer, le silence."
Le nom d'Ulrich Thomsen ne vous dit peut-être rien, mais cet acteur danois a déjà une filmographie bien remplie. On a pu le voir dans Festen (1998) réalisé par Thomas Vinterberg. Il a ensuite vu les portes d'Hollywood s'ouvrir à lui. Le bonhomme a pu ainsi côtoyé Pierce Brosnan dans Le Monde ne suffit pas (1999), Sean Penn dans Le Poids de l'eau (2002), Malcolm McDowell dans Company (2004), Orlando Bloom dans Kingdom of Heaven (2005), Timothy Olyphant dans Hitman (2007), Clive Owen à deux reprises dans L'Enquête (2009) et Duplicity (2009), et Nicolas Cage dans Le Dernier des Templiers (2011). Il est aussi retourné sur notre continent pour jouer notamment dans deux films de Susanne Bier (Brothers et , respectivement sortis en 2006 et en 2011).
Katrin Sass et Burghart Klaußner sont des vedettes outre-Rhin et ont tous deux joués dans Good Bye, Lenin ! (2002). Si la première jouissait d'une certaine notoriété avant la sortie de ce film, le second a commencé à se faire connaître grâce à cette oeuvre signée Wolfgang Becker. Depuis, il a obtenu plusieurs prix pour ses performances d'acteur dans différents films. Il a été aperçu également dans The Reader (2008) et dans Le Ruban blanc (2009).
Il était une fois un meurtre a été projeté dans le cadre du Festival International du Film Policier de Beaune. Il y a reçu le Prix du Jury.