Avis sur Les galériennes

Un film ma foi bien moyen que ces Galeriennes, qui traite d’un sujet grave mais avec fort peu d’allant.
Heureusement le film peut compter sur un casting tout à fait correct, même si les interprètes ont tendance à être, un peu comme le film, assez fades. On a des actrices, adolescentes, qui font preuve d’un certain naturel, et qui parviennent souvent à rendre la teneur de leurs personnages, voir pour l’héroïne surtout une réelle ambiguïté, mais malgré tout il est difficile d’être totalement transporté par les interprètes, qui restent trop hermétiques. Le casting masculin beaucoup plus restreint ne présente pas d’intérêt particulier car en plus les personnages sont très clichés (même si ceux des jeunes filles n’échappent pas non plus à ce problème).
Le scénario aborde une thématique qui a des proximités avec Jeunes et jolies ou Sleeping Beauty, mais dans un style nettement plus réaliste et simple. Le film aurait pu y gagner en puissance, d’autant qu’à l’occasion de quelques trop rares scènes il montre une belle efficacité, et le film évite de surcroit l’écueil du métrage racoleur. Néanmoins il y a de gros problèmes qui contrebalancent ces bonnes choses. D’abord un rythme très lent, et un film qui ne décolle pas vraiment avant la 50ème minute, où l’on entre réellement dans le vif du sujet. Les Galeriennes a beau recourir à de la musique jeunes, montrer quelques actrices en lingerie pour se donner un côté un peu moins lisse, et montrer les dessous d’une société polonaise assez méconnue, malheureusement ça ne tient pas, et l’ensemble ressemble presque plus à un documentaire Arte qu’à un vrai film. C’est très démonstratif, le film s’avère beaucoup trop poli de manière générale, et a beaucoup trop recourt à la facilité pour convaincre. J’ai déjà vu des épisodes de séries pour ados plus pertinent sur le sujet ici traité.
La réalisation n’est pas mauvaise, mais comme pour le scénario la dimension démonstrative est très prégnante, et la manière de tourner continuellement avec la caméra à l’épaule donne un sentiment minimaliste assez lassant. Si d’un autre coté la réalisatrice évite le racolage facile comme dit au début de cette critique, et sait faire preuve d’une suggestivité intéressante, cela ne suffit pas franchement pour adhérer. Quant à l’esthétique du film elle est comme le cinéma polonais en général terriblement déprimante ! Je ne sais pas pourquoi mais le cinéma polonais me parait terriblement triste, chagrin, tant dans ses histoires d’ailleurs que dans l’esthétique des films, et ici, tant par les décors, qui sont ceux d’une ville assez déconfite, aux murs tagués à forte connotation industriels, que par la photographie, glaciale et relevé de ci de là de couleurs criardes, on évolue dans un monde déprimant. C’est d’ailleurs plutôt une réussite, mais faut avouer qu’entre le relatif hermétisme du jeu des acteurs, le scénario lent sur un sujet grave, et l’atmosphère glaciale, le film n’est pas très attractif. La musique rock et dynamique casse un peu cette réalité, mais pendant seulement de courts intervalles.
Les Galeriennes n’est donc pas une bonne surprise. Plutôt prometteur par son sujet, par le regard aussi différent d’une réalisatrice polonaise, j’espérai plus, mais au bout du compte on se retrouve avec un film qui esquive la réalité de son sujet, préférant s’acheminer vers des simplismes, des clichés, et une fadeur que révèle d’ailleurs la courte durée et la lenteur du métrage, alors qu’il y avait tout de même à dire et à montrer. Je lui donne 1.5 pour les quelques qualités soulignées.

Ce film voudrait nous montrer les durs choix que l'on peut faire quand on passe du stade enfant à celui de l'adolescence, notamment chez les filles. Ceci dit, il reste un peu trop de style "amateur"; Je pens qu'il aurait pu être mieux filmé et avec un meilleur suivi des acteurs. Bref, je n'ai pas été emballé...