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Nate-Fisher
32 abonnés
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4,0
Publiée le 1 juin 2011
Un film au concept pour le moins atypique. Cleveland vs. Wall Street est à ranger au rayon des "vrais-faux documentaires". Un faux procès qui aurait dû avoir lieu dans la réalité si les accusés (Wall Street) ne l'avaient pas sans cesse repoussé puis annulé. Soit les habitants de Cleveland qui accusent les banques d'investissement de Wall Street d'être directement responsables des saisies de leurs maisons suite à de manipulations d'argent honteuses : les fameux crédits subprimes. Ce procès n'a jamais eu lieu, mais le voila sous nos yeux, avec les vrais protagonistes, les vrais témoins. Comme le dit la voix off d'introduction : un procès de cinéma, dont l’histoire, les protagonistes et leurs témoignages sont bien réels.
Bien que ce film ait toutes les caractéristiques du documentaire, il se suit comme un haletant thriller judiciaire à la progression dramatique parfaitement étudiée. Il faut dire que le système judiciaire américain a toujours été hautement cinématographique, en cela qu'il offre tous les éléments narratifs nécessaires à la construction d'histoires fortes sur le plan émotionnel. Les témoignages, tous accablant, se succèdent et permettent d'humaniser cette guerre économique très obscure. Jamais la crise des sub primes n'aura été aussi limpide, sans qu'elle soit pour autant simplifiée.
Si on peut émettre quelques réserves, notamment au niveau de l'équilibre du temps de parole accordé aux deux camps (sur les 7 témoignages, seul le dernier est en faveur des accusés. Tout à fait légitime certes, mais contestable), on ne peut que en ressortir soufflé, accablé et déprimé face à ces escroqueries sans nom qui voient des hauts de la finance construire leur richesse sur le malheur de pauvres gens. Un film à voir absolument !
Un documentaire qui a le mérite d'exister, et d'enfin faire comprendre aux européens les crises des subprimes aux USA. L'un des seuls documentaire à être sorti pendant cette période de crise et donc de remettre en cause [timidement] le système dans lequel nous vivons. En revanche, la volonté de neutralité s'estompe au fil du documentaire, et d'autres part, il y a trop une vision manichéenne de cette histoire, avec d'un côté les pauvres clients, et de l'autre les méchantes banques profiteuses. Pour avoir un vrai documentaire choc, il aurait fallu d'avantage mettre l'accent sur la politique gouvernementale américaine en matière bancaire, et les lobbying exercés par les plus grandes banques d'investissements pour avoir des législations bancaires réduites, voire avantageuse pour les banques. Ce documentaire est trop "gentil" pour s'attaquer à ce système et semble avoir les yeux plus gros que le ventre, mais il a le pouvoir de faire réflechir sur le système du laisser passer, laisser faire, et surtout de dénoncer un système.
Film pédagogique et efficace pour une réalisation académique. Les militants de tous poils vont adorer : le film démontre grâce à ce vrai-faux procès la vacuité d'une époque et l'irresponsabilité des banques, voire leur cupidité absolue. Parole à la défense ?
Documentaire fort instructif (on comprend enfin ce que sont les fameuses subprimes !) et très bien réalisé : on aurait pu craindre une simple retransmission du procès, mais le réalisateur possède visiblement une véritable griffe de cinéaste. On a beau pencher du côté des victimes du libéralisme décomplexé, difficile de nier que les arguments de l’avocat chargé de défendre les banques font mouche quand son « adversaire » mise plus sur la compassion que sur le droit. Du bon travail qui donne à réfléchir.
Bouzi Bouzouf aime « Cleveland contre Wall Street ». Ce titre curieux (un équivalent français pourrait être « Le Havre contre La Défense ») cache un film concept proposant une simulation de procès : des habitants de la ville de Cleveland qui ont été priés de dégager de leur maison parce qu'ils ne pouvaient plus rembourser les multiples crédits qu'ils avaient sur le dos (parmi lesquels les fameux subprimes), entreprennent une action en justice contre le monde de la finance américain, symbolisé par Wall Street, qu'ils estiment responsables de leur déchéance. Précisons que même s'il s'agit d'un faux procès, ses intervenants ne sont pas des comédiens ; il s'agit de vrais gens, de vrais avocats, de vraies personnes qui se sont fait virer de chez elles, de vrais individus qui sont en rapport, direct ou indirect, avec la galaxie Wall Street. Tout l'enjeu du procès réside dans la question suivante : les acteurs financiers (banques, sociétés de crédit, assurances, etc.) sont-ils la cause de ces expulsions du fait de leurs pratiques et des produits qu'ils proposent, ou la faute incombe-t-elle aux ménages qui, sensibles aux sirènes du rêve américain, ont fait preuve d'irresponsabilité en vivant largement au-dessus de leurs moyens ? Même si le film a le mérite de laisser au spectateur la possibilité de se faire son propre jugement en évitant toute démagogie ou manichéisme grossiers, les débats permettent de constater en tout cas l'absolue saloperie des organismes financiers, prêts à tout pour faire du fric, du fric et encore du fric (falsification des données, attribution en toute connaissance de cause de prêts risqués à des ménages déjà dans la merde, manipulation honteuse de l'inculture économique et de la vulnérabilité sociale de ceux-ci, voire la titrisation, technique chelou). Bref, le film montre bien ce qu'est le libéralisme actuel : un bulldozer parfaitement huilé dans son infamie, qui roule sur les gens pour le compte d'une petite caste de connards malades du pognon.
Jean Stephane Bron prend énormément de risques avec ce film en se permettant de donner sa vision du film de genre: le film de procès. Pari réussi, on ne s'ennuie pas et bien au contraire, on comprend les enjeux des subprimes et les conséquences désastreuses sur la vie des habitants de la banlieue de Cleveland et donc de l'ensemble des banlieues américaines. L'idée de composer le casting avec des personnes ayant réellement vécu cette histoire de l'intérieur renforce la crédibilité et l'emotion qui se dégage de ce film difficile a classer, entre documentaire et fiction.
La ville de Cleveland porte plainte contre 21 banques de Wall Street pour des saisies immobilières excessives. Comme les recours retardent la tenue du procès, le documentaire film un vrai/faux procès avec tous les vrais intervenants. Un procédé fascinant où chacun s'investit pour défendre les restes d'une vie ruinée, ou les intérêts de banques déjà sur la sellette. Un travail remarquable qui met en lumière tout un processus qui lentement a abouti aux drames dont sont victimes tout ces habitants. On est en prise directe avec le concret, loin des explications des médias. Comment de telles situations ont elles été permises ? c'est la grande problématique du sujet.
Bien sûr, le point de vue que défend ce film n'est pas forcément impartial. Mais donner pour une fois la voix aux premières victimes des subprimes, ces pauvres américains surendettés, c'était nécessaire.
Ce film m'a beaucoup plu car il nous montre comment fonctionne la justice aux États-Unis. Et de plus, ce procès nous montre quels sont les cause de la crise financière à travers le combat entre les habitants de Cleveland qui ont des gros problèmes financiers causé par les subprimes, et Wall Street. Ce film nous illustre les grands défauts du modèle capitaliste
fabuleux!film bien construit équilibré il met en lumière la force du militantisme mais aussi ses limites malgré l'injustice patente. Sublime témoignage de ce grand valet du capitalisme sauvage membre du ministère des finances qui "oublie" que le capital n'existe que par le sang et la sueur des peuples dont ils tirent les richesses produites. oui un vrai film politique au sens strict du terme. Bravo à J.S. Bron
Je suis d'accord avec un peu toutes les critiques qu'on lit ici. C'est un docu passionnant, ceux qui n'y connaissaient rien y apprennent beaucoup, ceux qui baignaient dans le milieu peuvent découvrir les conséquences de leur avidité. Mais il y a bel et bien un sentiment de frustration, de "tout ça pour quoi ?"... Je ne vois qu'une utilisation possible à long terme de ce film : pédagogique, en classe ou à la maison, pour initier les jeunes ou les faire débattre sur l'économie, les systèmes, l'excès... Et comprendre une bonne fois pour toutes que les américains ne peuvent pas changer, encore trop jeunes, trop "tout puissants", trop aveuglés. Une dizaine d'autres crises, sur encore 500 ans ou 1000 leur seront nécessaires. Ils sont peut-être les plus riches et les plus actifs, mais ils sont les ados de la planète, non sans preuves...
Un documentaire auquel on s'intéresse, sous forme de jugement qui pousse à prendre parti pour un camp ou l'autre. Cependant beaucoup trop partisan à mon goût: dommage!
La crise des subprimes aux Etats-Unis auront eu des répercussions dévastatrices, dont l'expulsions de millions d'américains dont essentiellement à Cleveland où il ne reste aujourd'hui plus que des quartiers abandonnés, maisons et immeubles barricadés en attendant d'être vendus aux enchères. En 2008, l'avocat de la ville de Cleveland assignent en justice les 21 banques qu’ils jugent responsables des saisies immobilières, mais c'est peine perdue, Wall Street fait barrage et le procès tant attendu ne verra jamais le jour, laissant ainsi des millions d'expulsés sur le carreau. Alors Jean-Stephane Bron, cinéaste Suisse, a eu l'idée de reconstituer un procès fictif avec les véritables victimes, de vrais jurés, avocats, juge, témoins, ainsi que des courtiers et policiers ayant eu un rapport direct avec les expulsions. Une idée très intéressante dans le fond, comme dans la forme, mais qui hélas, a l'effet d'un pétard mouillé. En effet, les années ont passé, les médias nous ont rabbaché sans cesse ce qu'il se passait de l'autre côté de l'Atlantique, Cleveland contre Wall Street (2010) a donc tendance à sentir le roussi.