Unité de temps : mois de février à 29 jours - Unité de lieu : un petit appartement modeste de Mexico, mais ça pourrait être Bangkok, Rio, Melbourne, Taipei, Barcelone - Laura est gentille, douce, a une vie organisée, mais cantonnée aux quatre murs de son domicile - travail sur ordinateur, rédaction d'articles de presse, coup de fil, prise de rendez-vous - repas vite pris, plats préparés juste réchauffés, consommés sans s'en rendre compte en regardant les programmes télévisés - salon, chambre... pas de cuisine... nouvelles rapides de maman au téléphone, visites du jeune frère - aucune vie sociale - voisins observés à la dérobée derrière le rideau - gestes quotidiens, se masturber, enfiler une chemise de nuit, faire pipi - et le soir, se faire une beauté, sortir et ramener un amant, qui expédie sa besogne - jusqu'à Arturo... Pudeur extrême à se révéler, inventer au besoin, rien savoir des autres - mythomanie - derrière des apparences ordinaires, simples, dérisoires, ténues, infimes, fragiles, sociales, un deuil qui ne passe pas, auquel on survit seulement, en façade... ou pas... pour combien de temps ? jusqu'à quand ? Un film magnifique, cachant une tristesse abyssale, effleurée, avec la lame d'un couteau de cuisine certes, ou assénée avec des claques. Donner/Recevoir. Un regard humain, contrairement à certains "critiques" qui s'empressent de porter un jugement malsain, hâtif, moral surtout, une détresse qui les ont mis mal à l'aise, entrainant de grave erreurs d'interprétation, projection d'intentions supposées sur le réalisateur, qui parlent d'acharnement complaisant là où il n'y a que minutie, patience, douceur, tendresse. Qui confondent crudité, penchants déviants, don de son corps, de sa vie, avec pornographie (synopsis et interdiction très clairs aux - de 16ans, faut pas jouer les prudes effarouchées et outrées). Induisant les autres en erreur, qui vont rater Monica Del Carmen dans une des compositions les plus subtilement bouleversantes et féminines de l'année