Le dernier film gagnant à Gérardmer 2010 que je voulais voir. Et il fait incontestablement partie des meilleurs. N'ayant pas vu assez de films pour en nommer un qui s'en approcherait, je dirai que c'est un savant mélange de Dorothy (sans le fantastique) et des Chiens de paille (sans le couple). On suit donc une citoyenne lambda, terrorisée par l'Homme violent, qui va se ressourcer sur une île paysanne. Mais cette île abrite une communauté qui n'aime pas les étrangers et qui aime régler ses problèmes toute seule. Dis comme ça, ça semble bateau. Mais les personnages sont très bien joués, la violence est vraiment jusqu'auboutiste, et le réalisateur frustre vraiment le spectateur en inhibant les réactions de la pauvre amie maltraitée jusqu'au seuil du tolérable (ce qui est assez osé, mais qui porte bien ses fruits : on jubile quand elle en vient à rendre les coups). La facture technique est impeccable, le féminisme est flagrant, et le dénouement inattendu permet de dépasser ce féminisme pour en arriver à une scène contemplative touchante de l'amitié féminine. On ajoute à ceci de vrais moments de bravoure (la scène énorme de l'amie suçant le couteau phallique que son mari brandit contre elle), et on obtient un film qui sera relativement peu connu et dont les immenses qualités resteront oubliées des plus grands. C'est vraiment dommage, ça...
Blood Island est un "Rape and revenge" tout à fait atypique, tant le propos du réalisateur Jang Cheol-soo est dense.
Le film ressemble davantage à une fable féministe d'ampleur qu'à un revenge-movie habituel.
Blood Island démarre sur les chapeaux de roues : Bok-Nam, une jeune femme victime de violences et d'humiliations quotidiennes, nourrit le souhait de s'évader à Séoul, loin de son île natale.
Elle sollicite l'aide de Hae-Woon, une amie d'enfance peu désireuse de protéger Bok-Nam.
C'est que Hae-Woon a peur, victime d'une brutalité masculine omnipotente, qui l'oblige à garder le silence.
Les tensions s'accumulent, d'abord relativement bénignes, vont crescendo jusqu'au drame.
On assiste alors à un déferlement de violence, d'une puissance et d'une froideur inouïe (dialogues quasiment inexistants) comme si la jeune femme décidait de libérer d'un seul coup la haine canalisée.
Glauque et choquant, Blood Island l'est certainement : il dévoile en effet une condition féminine déplorable et, à l'instar de l'excellent Memories of Murder, dresse un portrait peu reluisant d'une Corée, encore en proie à de forts dysfonctionnements socio-politiques. Ici, ce n'est pas tant l'appareil judiciaire qui est visé quoique la satire peut se lire en filigrane dans certaines scènes, mais davantage l'inégalité hommes-femmes dans des sociétés archaïques et dépassées.
C'est là que réside toute la densité du film. Bok-Nam se retrouve confrontée à une haine qu'elle va exacerber dans une deuxième partie sanglante et viscérale, sans toutefois jamais tomber dans une complaisance putassière.
Le film n'est pas exempt de défauts (manichéisme outrancier, cabotinage de certains acteurs, dernier quart d'heure peu convaincant) mais s'assume comme une fresque satirique diablement efficace et terrifiante.
certes l’histoire est bien , je dis bien l'histoire mais de la a lui décerner le grand prix de gerardmer faut pas pousser quand meme ,ah ou est le temps ou le festival d'avoriaz nous pondez des merveilles !!!!!!!!!!!!!!!
Pour peu qu'on aime le gore et la culture asiatique ce film est une petite merveille. En effet, il ne s'agit pas ici de simplement faire défiler les scènes de meurtres bien trash mais au contraire de monter une intrigue autour de cette pauvre fille dont on en apprend de plus en plus au long du film. La grande réussite du film étant d'ailleurs qu'on se prend à vouloir l'aider si bien qu'on est satisfait de la voir trancher tout ce qui passe et que l'on se surprend à trouver ça normal. De plus, la fin est simplement remarquable et fait le lien entre les différents éléments tout en nous glissant une petite leçon de morale qui ne fait pas de mal.
Alors que l'affiche et le titre du film laissent présager un énième film d'horreur bourré de violence racoleuse destinée uniquement à satisfaire les fantasmes sadiques, il en est tout autre. Certes la violence est présente, choquante puisque d'une brutalité extrême et dérangeante (on évoque dans ce film les sujets les plus tabous), mais 'Bedevilled' prend rapidement une dimension psychologique en traitant le sujet de la maltraitance faite aux femmes sur un fond de vengeance. Jang Cheol-soo parvient admirablement à surprendre - et ainsi choquer encore plus violemment - en contrastant les deux parties de son film (la première commençant comme un drame, puis enchaînant sur la seconde qui tourne au thriller horrifique) à la manière du 'Audition' de Miike. Les deux actrices principales sont excellentes et arrivent étonnamment bien à rendre crédibles certaines scènes qui le sont peu. Une bonne surprise.
Je ne m'attendais pas du tout à ce genre de film .... Blood Island fait directement pensé à de l'horreur avec sa jackette assez significative ! Pourtant pas vraiment puisque le film nous plonge dans la société coréenne avec la différence de traitement entre les hommes et les femmes. Le film est très intéressant car au delà de ça il nous pousse dans beaucoup de réflexions sur l'égalité des sexes ....
Young-hee Seo est une actrice attachante , je suis fan , très belle performance de sa part , son mari et sa famille sont des démons ... Un film a voir .
mine de rien, beaucoup de thèmes dans cette plongée au milieu de l'absurde et de l'horreur. la violence conjugale bien sur, mais aussi la pression psychologique sur le plus faible, la pédophilie, le témoin qui se tait par peur... malgré quelques incohérences lors des scènes sanglantes, ce thriller est intelligent dans sa construction et son message.
Ce film est un Chef d'oeuvre et pas besoin de remake. MAITRISE du cadrage, BEAUTE formelle, scénario pas original mais d'une SUBTILITE qui ferait frémir n'importe quel réalisateur attentif au contenu descriptif... L'ultime scène est absolument divine pour qui apprécie le cinéma. Métaphorique, puissant, ce film est un CHEF d'OEUVRE... :-) 5/5
Et encore un film tordu pour nos amis coréens. Préalablement il ne faut se fier ni à l'affiche, ni au titre, ce n'est pas un film d'horreur bien crado ou un slasher sanguinolent (quoique en dernière partie...). « Blood Island », seul film en date du dénommé Jang Chul-Soo, est un mixe curieux mais plutôt habile entre le drame humain, le thriller sombre et le rape and revenge. Comme à l'accoutumée avec les coréens, on pose calmement le cadre, on fait monter la tension puis on balance sans prévenir la sauce à grand renfort de scènes chocs dénuées de retenue, quitte à parfois desservir un peu le réalisme du propos (le dernier quart d'heure est une boucherie parfois à la limite du grand-guignol). Jouant à fond la carte cathartique, en filmant le lent pourrissement psychologique puis la vengeance d'une jeune fille souffre-douleur d'un village insulaire peuplé d'irréductibles pécores sinistres, le réalisateur réussit un exercice de style original et marquant en utilisant des thèmes comme le machisme, l'amitié puis la lâcheté. L'atmosphère à la fois glauque et désespérée (les coréens ne sont pas de grands optimistes) est habilement mise en scène et l'actrice Young-Hee Seo livre une excellente prestation. On regrettera simplement que le film ne démarre réellement qu'au bout d'une bonne quarantaine de minutes, minutes durant lesquelles on se demande si on regarde le bon film.
Pas un simple film d'horreur: Si vous vous attendez à une explosions d'émoglobine a la Saw et bien vous vous trompiez ce film est plus un drame qui montre la vie d'une femme batue et seule très bon film que je recommande 17.5/20
j'ai beaucoup aimé ce film certes qui vous met progressivement mal à l'aise mais l'histoire est forte émotionnellement, le jeu d'acteur est saisissant de réalisme et de justesse ( à condition de le regarder en VO STFR, en version française aucun intérêt pour ce genre de film, le plaisir est largement amoindri, c'est à vous de voir) je suis content d'avoir vu ce film qui nous plonge dans un univers vraiment très spécial et original, cela nous change bien entendu de beaucoup de produits cinématographique actuellement. La réalisation est impeccable, la fin est douloureuse, attention à une scène assez perturbante et choquante en plein milieu quand même bon voyage à toutes et à tous, et au final ce film deviendra culte avec le temps, mais il l'est déjà parait il ...( si vous avez aimé ce film, vous aimerai aussi, certainement: "j'ai rencontré de diable", attention gros coup de cœur et claque dans ta gueule aussi)
Intéressant, je m'attendais plutôt à un film d'horreur en inspectant la jaquette mais j'ai suivi un drame pendant les 2/3 du film. J'y vois une critique très juste de la société moderne, coréenne en particulier (enfin j'imagine) mais qui s'applique aussi avec un tout petit peu moins de pertinence à notre société occidentale. Ça aurait été plus le cas 20 ans auparavant mais rappelons que la Corée du Sud malgré son essor économique de l'après guerre n'est réellement sortie de la dictature que depuis 30 ans, et puis c'est pas la même culture à la base mais on en arrive tous au même point.
Les nombreux sujets évoqués ou explicitement décrits dressant le constat irrité de la piètre moralité de cette société maladroitement dissimulée derrière le masque faussement vertueux de Monsieur et Madame Tout-le-Monde sont très brièvement présentés dans le contexte, c'est à dire "à la ville". [C'est chiadé comme phrase, j'ai bien fait d'y mettre un terme]. Le personnage de Hae-won incarne comme une victime formatée puis gangrenée par le système qui semble vouloir fuir pour un temps ses pairs, ses problèmes et sa pitoyable existence. Cette première partie est ennuyeuse mais nécessaire pour comprendre la métaphore.
Partant se ressourcer sur l'île isolée de son enfance elle retrouve exactement les mêmes problèmes, en tant que spectatrice cette fois. Sauf que dans la version insulaire c'est brut et sans euphémisme parmi les autochtones un peu bourrus voire carrément débiles (manque d'éducation, consanguinité). En fait on comprend beaucoup mieux comme ça si on pense à faire le rapprochement avec la première partie du film.
Et puis ben forcément, jalousie, convoitise, ce genre de nouveaux ingrédients ajoutés à la sauce, l'équilibre fragile est mis en cause et les évènements vont prendre une tournure tragique. C'est évidemment la fruste pedzouille qui va faire la leçon à la petite citadine bien propre sur elle qui a refusé de lui tendre la main au bon moment, comme elle l'aurait fait à la ville, amie d'enfance ou pas. Qu'elle crève sous ma fenêtre mais qu'elle me foute la paix ! Non mais j'ai déjà assez de problèmes comme ça : je capte pas le réseau avec mon portable !
Pour le reste, mieux vaut le découvrir soi même.
Très bonne interprétation des deux actrices principales, en particulier celle qui fait Bok-nam. Tous les autres rôles sont de moindre importance, heureusement parce que ça joue très mal par contre. Magnifiques paysages dont on profite un peu. Et une ambiance que j'ai apprécié (ouais, j'aime quand ça fout mal à l'aise et dans ces décors là c'est presque agréable) Je trouve cependant que ça pêche par quelques invraisemblances gênantes, des évidences plus ou moins éludées pour pas trop compliquer non plus et une fin logique par rapport au scénario mais beaucoup moins dans le ton, sauf la dernière image en guise de clin d'oeil lourd d'interprétation. Je suis que y'avait moyen de faire un montage différent en bricolant un peu le script et le finir magistralement. Ça fait sauter de points !
Blood Island (Bedevilled), film coréen réalisé en 2010 par Jang Cheol-soo s’est vite fait un nom auprès du festival du film fantastique de Gérardmer 2011 ou il obtenu le grand prix ainsi que 10 nominations comme le prix du jury, le prix de la critique internationale, le grand prix du meilleur long-métrage ou encore la caméra d’or au festival de Cannes. Ainsi rien que par tout ceci, ce film dispose de certains atouts pour le moins visible, lors du visionnage de ce film assez particulier. En effet, fort de leurs talents pour les films de fantômes avec un style qui leur est propre, parfois très bon et irréprochable (Dark Water), parfois absolument vain et raté (Ring), mais depuis peu surfant sur le succès « Torture-porn » en Amérique, les asiatiques comme la Chine ou le Japon se lance quelquefois dans le slasher ou le gore à l’état pur en exerçant une certaine violence physique doublé de petites touches qu’ils affectionnent particulièrement comme la violence psychologique accompagné d’une très légère dose de poésie, juste ce qu’il faut pour émouvoir le spectateur malgré cette extrême violence, Blood Island est de ces films-là. (Le film J’ai rencontré le diable est aussi un bon exemple du récent changement d’orientation des asiatiques concernant les films d’horreurs). Doté d’un scénario assez bon pour traiter d’un tel sujet, l’on est dans la peau de Hae-Won habitante de Séoul venant rendre visite à une amie d’enfance, Bok-Nam sur un petit d’îlot. Mais elle va vite remarquer que son amie se fait régulièrement humilié par son amie, battue et le fait que sa fille assiste à l’humiliation permanente de sa mère n’y changera rien. Elle va alors sombrer dans la folie. Les acteurs sont vraiment bons à l’image des deux personnages principaux que sont Young-Hee Seo et Sung-Won Ji Seo respectivement dans les rôles de Bok-Nam et Hae-Won. Pour une fois contrairement à un Ring 2 ou d’autre film asiatique on nous assaille de noms typiquement japonais, et ça rend la chose moins vite compréhensible pour nous les français. La photographie typiquement japonaise reste correcte et les plans sont assez bien travaillés. Certaines scènes sont assez malsaines comme la violence que subit gratuitement cette enfant par son père ou les multiples viols et humiliations que subis Bok-Nam. Cruel, touchant, extrêmement violent et gore et psychologique, ce Blood Island s’annonce aussi bon qu’on le prétend avec une bonne ambiance et de bons acteurs.