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    Bi, n'aie pas peur !
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    ninilechat
    ninilechat

    71 abonnés 564 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 14 février 2012
    Est ce que le premier film de Phan Dang Di, que j'ai vu il y a quelque temps en projection de presse, et qui va sortir le 14 mars, réconciliera le public français avec le cinéma vietnamien? Pas sûr. Bien qu'il ait été primé un peu partout, à Cannes en 2010, ainsi qu'à Vancouver, Stockolm, et en 2011 au California International Film festival

    C'est une famille vietnamienne d'aujourd'hui, vue par l'oeil d'un petit garçon d'une dizaine d'année. Ça, il n'a pas peur, Bi! (Phan Thanh Minh). Il court partout, libre comme l'air; sa famille vit dans un quartier d'Hanoi près du Fleuve Rouge, quand subitement la ville laisse la place à la campagne; Bi joue là, il se cache dans les roselières où, apparemment, les hommes vont s'enduire de boue. Il joue aussi dans une usine de glace, espèce de cathédrale du froid dans une ville surchauffée, en pleine saison des pluies..... Les images sont toujours surprenantes et travaillées.

    Bi vit dans une belle maison, meublée à l'occidentale; c'est une famille bourgeoise, avec une bonne à demeure. Dans cette maison, le grand père (Tran Tien), qui a passé toute sa vie à l'étranger pour ses affaires, se désintéressant de sa famille, revient pour mourir (on peut lui supposer un cancer de l'estomac.) Distant, élégant dans ses chemisettes de lin, il fait peur à tout le monde, sauf à Bi qui passe beaucoup de temps avec ce mystérieux vieillard. Bi est encore un coeur simple! Mais Phong (Nguyen Ha Phong), son fils (le père de Bi donc) le déteste et va mettre toute son application à ne pas le rencontrer, ne pas le croiser, ne pas le voir. Il est vrai qu'il rentre fort tard à la maison, où il ne prend jamais ses repas, ses soirées se passant à s'imbiber de bière avec ses copains dans un bouge assez lugubre, et chez une jeune masseuse dont il est amoureux. Ce qui semble laisser la très jolie maman (Nguyen Thi Kieu Trinh) assez indifférente. Elle soigne son beau père avec beaucoup de dévouement et de tendresse. Il y a enfin la très, très jolie tante (Hoa Thuy), presque vieille fille, tourmentée par ses pulsions sexuelles, qui se résoud à un mariage de convenance tout en rêvant à un jeune lycéen rencontré dans le bus....

    Le charme très vietnamien du film tient à ses non-dit, à l'ambiance de mystère qui enrobe chaque personnage. Son côté moins vietnamien, c'est qu'il contient des scènes de sexe extrêmement explicites.... ce qui explique qu'il n'ait été projeté au pays qu'en version censurée. Et puis, cette vision assez peu idyllique de la famille choque les vietnamiens; un grand père, surtout malade, reste un objet de respect, et il semble inadmissible que son propre fils le rejette.... Le film ne propose pas de morale. Il n'exalte pas les beaux sentiments. Il montre, c'est tout....

    Tel quel, c'est un beau film, qui, comme Vertiges présenté il y a un an grâce au même producteur et distributeur français, Acrobates films, nous décrit la société vietnamienne d'aujourd'hui. Mais, est ce que le scénario ne sera pas jugé un peu mince pour intéresser le spectateur "non-vietnamophile" français? Je m'interroge.
    La_Mort_Dans_L_Oeil
    La_Mort_Dans_L_Oeil

    28 abonnés 248 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 18 mars 2012
    oui, Bi n'aie pas peur ! serait la face B de Vertiges, à coup de faux raccords désarmant de charme, d'embardées aqueuses et abstraites Tsai Ming Lianguesque. Par la médiation du regard ingénu d'un enfant joueur, curieux, qui interroge les grands au sujet des feuilles, s’immisce partout, on accèderait à l'envers du raffinement. Très peu d'explications sont fournies, mais c'est tout le contraire du non-dit ; on git au cœur de tous les secrets. Trop anciens, adultes et mystérieux pour la compréhension d'un petit garçon au joli minois irrésistible qui continuera son bonhomme de chemin, ses explorations, vastes et labyrinthiques, comme l'immense usine de pains de glace, le chaud et le froid, la présence hiératique et trouble du gros monsieur tatoué. Ce que n'a pas compris la censure Vietnamienne en coupant les scènes de sexe frontales, de masturbation, spoiler: ou le jeune footballeur qui pense s'isoler pour aller pisser dans les joncs mais qui baissera son maillot de bain face caméra.
    Et beaucoup de corps dénudés par une chaleur étouffante et moite qu'on s'échine à décharger en permanence par tous les moyens : toilette intime, douche, ventilateur, souffle dans les roseaux, bières fraîches, glaçons, fruits juteux, corps couverts de boue lavés par un rideau de pluie tropicale. Et de désirs contrariés : la tante vieille fille qui se résout à un mariage de raison alors qu'elle n'a d'yeux que pour le jeune étudiant en chemise blanche ; l'épouse délaissée par un mari qui retarde chaque soir son retour au foyer en allant se réfugier dans un salon de massage ou s'alcooliser sans fin dans la rue, et qui reporte son dévouement sur le grand-père malade. L'érotisme suinte, dégorge de partout, comme ses pastèques qu'on éventre avec une sauvagerie d'enfant ; les douleurs intenses, à se tordre l'estomac, ressemblent à s'y méprendre à des orgasmes puissants soulevés comme par des vagues de fond....
    betty63
    betty63

    21 abonnés 428 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 2 août 2014
    J'aime cette période de l'enfance où l'on peut galoper partout et nulle part pour découvrir le monde sans tout comprendre mais avec émerveillement ! Et ce film traduit très bien, à travers Bi, ce monde fabuleux. Les désirs de chair, dans la chaleur moite, ne font que s'exacerber et si Bi passe au travers comme un frais petit nuage, il en va différemment pour ces adultes qui ont du mal à se contenir. Les émotions sont bien traduites et j'attends un autre, prochain ?, long métrage de ce réalisateur vietnamien. Bravo et merci !
    traversay1
    traversay1

    3 570 abonnés 4 860 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 15 mars 2012
    Il y a si peu de films vietnamiens qui parviennent sur nos écrans qu'il est tentant de chercher entre eux des analogies et des ressentis communs. Ainsi, Bi, n'aie pas peur ! (sortie 2012), comparé à Vertiges (2011) ne peut-il pas être considéré de la même trempe. Moins abouti, pas aussi troublant. Pourtant, la sensualité, la poésie du quotidien, l'innocence (celle du jeune Bi) en sont des composantes essentielles. Mais ce ne sont que sensations éparpillées dans un récit opaque, description du dysfonctionnement et du manque d'amour dans une famille de Hanoi. Comme si le scénario se refusait à adopter une ligne claire en multipliant les symboles (le bloc de glace) dans une langueur narrative parfois pesante. Vertiges était bercé par un érotisme raffiné. Bi se démarque par des scènes de sexe éruptives et brutales en contrepoint de pulsions brûlantes (d'où le bloc de glace !). Où veut véritablement en venir le réalisateur, Phan Dang Di, scénariste de Vertiges (tiens, tiens) et qui signe là son premier film ? Difficile à dire mais il n'est pas interdit de prendre un plaisir, relatif, à l'accompagner dans son mystérieux cheminement.
    Bertie Quincampoix
    Bertie Quincampoix

    103 abonnés 1 830 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 25 novembre 2014
    Un petit film à la lenteur assumée et aux nombreux non-dits, qui vaut surtout pour sa nationalité vietnamienne, rareté dans le paysage cinématographique mondial. C'est avec plaisir que l'on suit le petit acteur de 6 ans ultra-curieux de son environnement. Le réalisateur se concentre tout particulièrement sur les corps – qu'ils filme parfois avec un grand érotisme – et les éléments naturels liquides (l'eau, la pluie, la glace, l'urine, la transpiration...) qui semblent le fasciner. L'ensemble reste cependant assez impénétrable.
    anonyme
    Un visiteur
    3,5
    Publiée le 18 mai 2012
    Une jolie tranche de vie en terre chaude et humide au sein d'une famille modeste, l'occasion pour Phan Dang Di de poser son regard sur les différentes générations qui y cohabitent. Sentiment mitigé pour ma part à la fin de la séance, le film est court et pourtant le temps semble parfois un peu long, Bi n'aie pas peur versant quand même un peu trop dans le mélodrame contemplatif pour réellement impliquer son spectateur. Heureusement, on arrive quand même à se prendre d'affection pour ces trois générations qui s'entrecroisent. Bi, le petit garçon, porteur d'espoir et d'insouciance, est attachant et apporte avec sa spontanéité un peu d'optimise à l'histoire. Le père, complètement perdu, en pleine crise identitaire, se perd entre boisson et désir pour une jeune et belle masseuse alors qu'arrive dans son foyer son propre père, en fin de vie, luttant pour s'offrir quelques joyeux moments, en compagnie de son petit fils particulièrement, avant de partir pour de bon.

    S'il y a bien un élément du film qui surprend par son omniprésence et son traitement, c'est l'eau, tant elle tisse au fil des minutes un cordon entre chaque habitant que l'on croise, et plus spécifiquement entre chaque membre de la famille de Bi. Mise en scène sous toute ses formes, liquide, vapeur ou solide, elle devient un élément narratif moteur des sentiments exprimés par les images et le ressenti que nous en avons. En ce sens, le film est véritablement intéressant, c'est vraiment dommage que Phan Dang Di ne parvienne pas à trouver son rythme de croisière et qu'à force d'hésiter entre la poésie, le drame social ou l'oeuvre très brute, voir brutale, il se perde dans son propre cheminement. Mais bon, on pardonnera volontiers ces quelques égarements à un réalisateur qui propose là son premier long métrage, avec beaucoup de fougue, de passion et une maîtrise évidente.
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