Tous ceux qui sont emballés par la performance de Woody Harrelson, n’ont pas vus beaucoup de ses films. Depuis, même avant Tueurs nés, tout le monde sait qu’il excelle dans les rôles de gars borderline. Le policier, ripoux, raciste, mauvais père de famille, que nous sert le réalisateur, c’est l’habituelle descente aux enfers dans le white trash, que nous a habitué le cinéma américain depuis quarante ans au moins. Rien de nouveau sous le soleil, et la leçon de mise en scène, tourne à vide sur elle-même, tout simplement parce que le personnage principal n’est pas vraiment intéressant, moi je l’ai déjà vu mille fois. On ne comprend plus si le sujet c’est la ville de Rampart ou le ripou qui vit à Rampart, et qui voit son monde s’écrouler autour de lui. S’attaquer à Easton Ellis et faire un truc aussi clinquant, une photo chic, un bel emballage hyperréaliste comme le serait une toile pop art, pour moi c’est passer un peu à côté. C’est son choix, mais la forme écrase le fond. C’est trop léché, visuellement trop beau, et ça a finit par m’ennuyer sérieusement. Et les seconds rôles, je les trouve beaucoup plus intéressants, bien que moins développés, que se soit l’avocate nympho, ou le clodo joué par Ben Foster. Reste qu’il y a des moments de grâce, quand il est confronté à ses femmes et ses filles ; ils sont lumineux. Je pensais que ça bougerait plus, c’est peut-être pour ça que je suis un peu déçu, c’est une sorte d’étude de mœurs, qui se joue entre polar, ou thriller, mais pas trop.