Derniers Avis : Armadillo - Page 3

Une expérience rare : un documentaire de guerre tellement bien filmé qu'on dirait un film d'action sauf qu'aucun auteur de films d'action ne pourra jamais imaginer une telle réalité... Cette guerre est un cul-de-sac absurde.

Sans jamais juger ceux qu’il filme, Janus Metz se limite à la captation de scènes presque irréelles, une impression que renforce le parallèle entre monde virtuel (les jeux vidéo que prisent particulièrement les soldats) et les événements tangibles du terrain. Mais c’est aussi la forme du documentaire qui le fait ressortir du lot : en effet, le réalisateur opte pour une mise en scène polymorphe, différente selon qu’il est au sein des affrontements ou à l’intérieur du campement pour les séances de débriefing ou les moments de répit (les tours de motos dans la cour ou la baignade dans la rivière), se saisissant en tout cas des codes fictionnels (pas de témoignages ni d’interviews, mais des dialogues) et semant du coup le doute chez le spectateur.
De la même manière qu’Ari Forman inventait une forme, Janus Metz dynamite les règles inhérentes au documentaire, en créant une porosité porteuse d’ambigüité entre fiction et réel. Les compositions de Uno Helmersson participent également à la subjugation que ne manque pas de procurer Armadillo, film choc qui bouscule le spectateur en faisant vaciller ses certitudes et naître des questions demeurant sans réponses.

Brillante première réalisation de la part du cinéaste Janus Metz qui nous offre ici un documentaire comme on en a rarement vu à l'heure d'aujourd'hui. En suivant pendant six mois un bataillon de soldats Danois, il s'est immiscé au coeur du conflit Afghan, dans la province d’Helmand, dans le Camp d'Armadillo. Entre les longues attentes et les combats où le risque est à son apogée, l'ennemi invisible aux yeux de tous sème sans cesse le doute. A la manière de Jarhead (2006), on vit au jour le jour avec eux leur progression, leur défaite, leur victoire, leur peine comme leur moment de joie. Le réalisme y est saisissant, les images que nous ramène Janus Metz y sont stupéfiantes, on s'y croirait ! Une qualité photo remarquable, un montage efficace pour au final, nous livrer une incursion impressionnante et ultra-violente, on est réellement bluffé. Présenté en compétition officielle durant la Semaine de la Critique lors du 63ème Festival de Cannes, le film remporta le Grand Prix, une récompense amplement méritée !

Ce documentaire, réalisé comme un film, est une belle réussite.
Il parle de la guerre mais pas seulement. Ce documentaire montre aussi le regard des hommes vis à vis de ce qu'est la guerre. Comment elle peut autant changer un homme au point qu'il n'ait plus de repère, qu'il n'ait plus qu'une seule envie: être en Afghanistan pour se battre. Quand ils reviennent chez eux, ils ont le regard vide, pensent certainement à l'Afghanistan et semblent se trouver incompris par les gens qui les entourent, ceux qui ne sont pas là-bas et ne peuvent comprendre.
Jason Mets signe là un très beau documentaire, filmé avec brio. Les images sont belles, les dialogues intéressants et le tout, fait réfléchir.
Il montre la violence de la guerre, ses conditions. Il ne juge pas, ou plutôt le fait mais avec une grande subtilité; en montrant juste les images qu'il a filmé et qui nous permettent de mieux comprendre ce qu'est la guerre et ses conséquences sur les hommes.
On sort de ce film, un peu changé, pas grandi juste différent.

Les questions mais pas de réponses, c'est ce qu'essaye de développer Janus Metz dans son docu/fiction où tout est vrai, tout est montré sans jamais rien dire au spectateur, a part peut-être avec l'utilisation de thèmes musicaux pas très fines (tristesse , joie..). Certaines images sont impressionnantes et lors de combats on est embrouillé exactement comme le sont les soldats. Un film intéressant..

Je suis sorti de la projection avec le sentiment d'avoir assisté à qlq chose d'important. Dans le marigot ambiant de doutes et d'auto suffisance sur l'action journalistique (les deux peuvent cohabiter), Armadillo incarne le modèle même du témoignage à la fois distancié, net dans son intention, et à cause de cela fort, véritablement fort. Jamais à ma connaissance on a montré de manière si tranquille l'immense arnaque que représentent tous ces soldats coincés en Afghanistan. Suivis par une caméra qui devient un acteur à part entière, on voit ces jeunes types jouer à la guerre comme à un jeu video, s'amusant entre eux, s'impatientant d'aller au combat, se congratulant pour la grenade qui éclate quatre talibans, ces petits bonhommes barbus engagés eux mêmes dans un harcèlement sans fin. Un film documentaire ne peut dire autre chose que ce que la réalité révèle, alors dans ce cas ces images du quotidien nous prouvent que si les guerres sont faites pour transformer l'histoire, celle-là ne s'arrêtera pas avant longtemps. Des politiques de tous bords ont dit un jour, voilà la zone de conflit entre occident et islam, elle est ici dans ces montagnes, sauf que personne ne peut ni ne veut arrêter ce bras de fer passionnant, viril, et qu'à la fin d'Armadillo les soldats n'ont qu'une envie, se réengager pour une nouvelle mission tant l'aventure est belle. Le plus sinistre est que les militaires danois, qui ont accepté l'intrusion aussi intime d'une caméra dans leurs rangs, n'ont probablement pas compris ce qu'elle pouvait révéler...

Pour le spectateur non avertis, "Armadillo" pourrait apparaître comme une fiction au style réaliste, au même titre que "Bloody Sunday" par exemple. Et pourtant c'est bien de l'inverse qu'il s'agit, un documentaire qui bouscule les barrières stylistiques entre la réalité et la fiction. Exercice cinématographique périlleux, car pouvant facilement desservir le caractère véridique du film, mais Janus Metz relève le défi avec brio, et réussit un film choc autant sur la forme que sur le fond.

Sur la forme d'abord, le film est réellement construit comme une fiction, ainsi les scènes parlent d'elles-mêmes et se répondent les unes aux autres, sans voix-off ni interviews explicatives. Pour ponctuer ses images, Janus Metz préfère utiliser la musique, comme vecteur d'émotion. Les scènes elle-mêmes semblent tout droit sorties d'une fiction. Les plans sont pour la plupart sublimes avec un magnifique travail sur la lumière (y compris en post-prod), des cadrages soignés (tout en étant réelles, certaines scènes ont sans nul doute été mises en place), et l'absence de regard vers la caméra. Par un habile travail de montage, les séquences se découpent comme dans un film classique comme si elles avaient été tournées sous plusieurs angles. Mais un tel radicalisme stylistique ne nuirait-il pas à la véracité du film ? Oui et non, en fait. Il est vrai qu'il vaut mieux être avertis de la réalité des faits qui se déroulent sous nos yeux, sans quoi on croirait regarder une fiction très habile. Mais cette distance avec la réalité créée dans la tête du spectateur est sans doute voulue par Janus Metz, quand on regarde de plus près le propos du film.

Car, en effet, sur le fond, "Armadillo" met en avant de jeunes danois qui partent en Afghanistan pour vivre "une expérience", pour "l'aventure", pour se confronter à une guerre qu'ils ne connaissent que par le biais de la fiction ou des jeux vidéo. On comprend alors mieux les intentions de mise en scène de Janus Metz, de nous montrer la guerre comme la voient ces soldats. Le réalisateur les filme dans leurs longues journées d'ennui reclus dans leur camp, dans leurs rapports difficiles avec les populations, dans leur paranoïa qui les gagne à force de se confronter à un ennemi fantôme, dans leur rapport à la mort de certains de leurs compatriotes, dans leur attente d'action. Janus Metz filme en fait tout ce qui se passe dans la tête de ces jeunes soldats, même s'il n'est pas toujours facile au simple spectateur d'appréhender toute cette psychologie. Et c'est surtout vrai lorsque l'action tant attendue par les militaires arrive enfin au détour d'une patrouille de surveillance, au cours de laquelle quatre talibans vont trouver la mort. S'ensuivent un "dépouillage" de cadavres et un "débriefing" plutôt borderline. Difficile de comprendre l'euphorie qui gagnent les soldats, lorsqu'on n'a pas vécu une telle situation. Neutre, Janus Metz ne défend ni ne condamne les faits mais laisse toute fois la place à quelques explications de la part des deux points de vue, et c'est peut-être la partie du film où le message est le plus explicite. Le reste du temps Janus Metz laisse aux images le soin de s'expliquer par elles-mêmes, même si par son montage, et certaines scènes "orientées" sans être "dirigées", exposent clairement ce que le réalisateur a voulu faire passer.

Sans aborder un sujet novateur, Janus Metz apporte néanmoins un regard nouveau sur le thème délicat de l'impact psychologique de la guerre. En dramatisant à outrance son film, il a su tirer le meilleur des deux supports, documentaire et fiction, le poids de l'information et le choc des images pour l'un, l'émotion et le rapprochement aux personnages (bien que relatif) pour l'autre. Une claque psychologique et une leçon de ciné.

Film Docu excellent, me rappelle des souvenirs..... rentré d'afgha en 2010.
Juste la réalité présenté en concentré sur 1h40.

Je vais commencer par le début, on nous montre des gens ordinaires, dans des familles ordinaires (on nous assène au passage de la musique metalcore absolument atroce, mes oreilles en souffrent encore), puis voilà l'heure du départ, oh c'est triste, et le réalisateur a eu l'idée géniale de mettre de la musique triste (bravo, sans ça, j'aurai pensé que c'était la fête).
Là j'ai su que j'allais détester.

Et tout le film est comme ça, sans aucune subtilité.
Déjà c'est un mauvais documentaire parce que son réalisateur, (je ne sais pas ce qu'il a fait avant, et je m'en fous totalement) se complait à filmer quelques paysages pendant 10s pour au final ne rien en faire, (j'y reviendrai), qu'il dit lui même qu'il a fait son film comme une fiction (bien joué, c'est tellement une fiction que je n'y ai pas cru une seule seconde), il ne veut pas faire d'interview (sans doute pour renforcer le côté fiction).
Son film est d'une banalité affligeante. Certaines critiques ont dit que le film n'a rien à envier à Démineurs (ce qui en soit n'est pas une qualité, mais bon), sauf que Démineur outre sa mise en scène voulant faire documentaire et que Armadillo c'est l'inverse (passons), Démineurs avait un propos plus original sur la guerre.
Mais après tout est on obligé de faire de l'originalité ? Non pas trop.
Sauf que le réal dit aussi qu'il savait avant de partir ce qu'il voulait car il connaissait le sujet. Pourquoi faire un documentaire alors ? Fait une fiction, certes ça n'aura pas l'étiquette documentaire, mais au moins on pourra avoir de la mise en scène, ou alors il n'a pas eu le budget pour faire sa fiction à cause de son histoire totalement banale.
Ce film n'apprend rien du tout et possède la finesse d'un éléphant. Que ça soit dans son choix des musiques, dans son montage ou même dans la manière de filmer.
D'ailleurs, une chose qui fait qu'il est dur d'y croire c'est la présence de la caméra qui est ignorée. Alors oui il y a des documentaires où la caméra ne fait pas partie du film. Sauf que là on va en Afghanistan, voir des populations totalement tourmentées par la guerre, et ils voient un mec avec une caméra et ne la regardent jamais. Pardon, mais normalement on est intrigué par la présence de cet outil, non là il est ignoré. Du coup on peut se poser la question, y a t'il eu répétition avant de tourner la scène ? Est-ce du chiqué ?
Dans un fiction on ne se pose pas la question d'où est la caméra, est ce que les protagonistes la voient etc.
Par contre dans un documentaire il faut résoudre cette question.
Autre scène qui est étrange question crédibilité on voit un mec téléphoner au loin, on entend ce qu'il raconte et ce que lui dit la dame à l'autre bout du monde, mouais, j'ai pas vu de perchiste prendre le son dans le champ. Étrange. Et pire dans un raccord on approche de 20m, on se trouve dans le gros plan et la conversation diminue comme si de rien n'était.
En fiction je veux bien, mais en documentaire ? pardon de douter de la véracité de ce film.
D'autant qu'à la fin on voit un mec sous la douche (vous savez le cliché de la douche purificatrice) mouais, vous n'allez pas me dire que ça n'est pas factice.

Après le film n'est que banalité, on montre des soldats abrutis avec une musique au violon dans le fond comme le ferait n'importe qui.

On pourrait se dire, le réalisateur puisqu'il filme des paysages Afghans qui sont très beaux pourraient aborder une sorte de point de vue du pays en lui même, montrer l'absurdité du conflit dans un décor aussi beau. Sauf que non ces plans sur le paysage sont justes gratuits et inutiles.
J'ai l'impression de voir les mauvais films hollywoodiens qui se passent dans des lieux magnifiques, mais non ils filment les gens qui se racontent des trucs merdiques dont on s'en fout.

D'autant que l'on peut se poser la question du message du film. Personnellement je n'y ai rien vu d'antimilitariste, les soldats sont un brin ahuris oui, mais ça n'est jamais condamné par le réalisateur, ni même par sa musique lourdingue. Le conflit, personne ne va critiquer ce conflit (ben oui, il ne faudrait pas que les gens ne s'engagent plus dans l'armée), par contre lorsqu'un soldat danois est blessé, on montre bien l'hélico au ralenti avec la musique de merde fond.
Le mieux reste lorsque les soldats posent à la fin et on raconte ce qu'ils deviennent. Qu'on ne vienne pas me dire que ce film est antimilitariste.

Non seulement le film ne comprend pas le statu du documentaire, en plus il est bête, lourd, complaisant et inutile, tout en se moquant de la population qui se fait massacrer par les occidentaux et les talibans. Fantastique non ?
Et le plus chiant c'est cette esthétique, je ne sais pas si c'est le matériel vidéo qui fait ça, mais c'est affreux. Le mec essaye de donner à son film un air de grand film alors on soigne un peu la mise en scène (en faisant poser les personnages, pardon mais c'est plus un documentaire après), sauf qu'au final ben c'est raté quand même.

Bref à éviter, et en plus c'est chiant.

Ce film, c'est presque une certaine forme de journalisme puisque Janus Metz met sa vie en danger pour suivre ces soldats danois. Il rend compte de la réalité de leur combat, sans jamais prendre parti, il relate des informations. D'un autre côté, la façon dont il filme, et la façon dont le montage a été fait, donne l'impression d'avoir à faire à une fiction ; la musique va également dans ce sens. Au final, on est nous-mêmes absorbés dans cette guerre, et les scènes de combats en sont d'autant plus effrayantes : ce sont de vrais soldats, qui tirent à balles réelles, vraiment blessés, et qui ramassent de vrais cadavres. Le film ne dit rien sur le conflit lui-même, on ne sait pas à quoi sert vraiment cette guerre ; j'ai le vague ressenti de ne pas savoir non plus vraiment à quoi sert ce film, malgré ses qualités évidentes...

Armadillo est un documentaire de qualité. Même si le sujet se compose simplement de ses images abruptes, le film arrive à laisser parler certaine d’entre elles pour nous dire réellement quelque chose. L’ambiance du documentaire est travaillée de façon à ce que la sensation d’être devant une fiction soit omniprésente. Le réalisateur Danois Janus Metz réussi donc un coup de maitre en nous plongeant au quotidien de ces soldats. Evidemment le film est inégale, il y aura des passages très lents et d’autres plus mouvementés, on ressort donc du film pas si bouleversé que cela, mais tout de même avec une certaine maturité et un œil nouveau sur le sujet. De plus Janus Metz appui fort sur un point, il marque fortement la jeunesse des soldats. En répétant volontairement des scènes ou l’on voit ces jeunes plaisanter entre eux, se disputant dans la boue pour le plaisir ou encore même lever son arme sur son camarade juste pour s’amuser, on voit bien l’insouciance obligatoire qu’un soldat doit avoir pour pouvoir s’engager ou bien un réel problème majeur militaire ! Armadillo est donc l’un de ces rares documentaires qui laisse les images parler d’elles même et donne surtout au spectateur le choix de porter sa propre conclusion sur ce qu’il vient de voir…

"Pour vous c'est du cinéma, pour eux c'est la réalité". Le danois Janus Metz part donc avec son équipe filmer les jeunes recrues de l'armée retranchées dans le camp "Armadillo" situé en Afghanistan. Si ce documentaire pour le moins assez spectaculaire , est particulièrement barbant au début avec sa musique hard et ses images vues et revues (adieux de la famille, passages en revues de films pornos dans l'attente d'une offensive quelconque...) est doit on le reconnaître construit d'une façon particulière, à savoir établie telle une fiction. Or c'est la réalité du front qui se déroule sous nos yeux. Et certaines scènes sans être choquantes au point maximal, font froid dans le dos et arrivent de façon inattendue ce qui en fait la force principale du film avec les nombreux témoignages des soldats. Il est remarquable par ailleurs de noter que Metz et son équipe ont dû rédigé leur testament durant leur séjour montrant leur dévouement exemplaire à la réalisation de ce docu.

Excellent film, très propre et serein. Efficace. Les problèmes de cette guerre sont bien expliqués... Ses frustrations aussi...

La première réalisation du Danois Janus Metz repousse un peu plus les frontières entre fiction et réalité . Et pourtant c'est bien ici de réel qu'il s'agit puisque c'est un documentaire qui suit les militaires volontaires Danois en Afghanistan pendant 6 mois . Le film remplit entièrement sa tâche : à savoir nous montrer le quotidien de jeunes gens partis au combat comme on partirait à l'aventure ou comme on brancherait sa console de jeux . Le constat est amer et choquant mais Metz choisit de ne pas prendre prendre parti , illustrant seulement les faits et laissant au spectateur la faculté de juger ce qu'on lui montre . Et c'est là que la notion de "documentaire" prend tout son sens ! Une réussite !

C'est effectivement un documentaire très réaliste qui montre des gamins, des soldats, etc. J'ai quand même été un peu gêné par le côté emphatique du documentaire (la musique, la scénarisation, ...). On sent que le réalisateur a un message, une gravité à nous communiquer - un peu trop intello pour être honnête. Je n'ai pas complètement partagé sa vision, ces trouffions (que je respecte) ne me semblant pas les mieux placés pour illustrer un nième discours sur "la guerre c'est mal et c'est moche et ça tue et c'est vilain"...