Premier long-métrage (très prometteur) de la part de Jason Eisener (à qui on doit l’excellent court-métrage Treevenge - 2008, dans lequel des sapins de Noël prenaient vie afin de se venger de leur génocide hivernal).
Revenons en aux prémices, tout a commencé lorsque les deux compères Tarantino & Rodriguez ont lancés un concours de fausses bandes-annonces à l’occasion de la sortie au cinéma de leur diptyque "grindhouse", comprenant Boulevard de la mort (2007) & Planète terreur (2007). C’est à ce moment là que la fausse bande-annonce de Jason Eisener voit le jour (et gagne le concours). Suite à l’engouement rencontré par public, il décide d’en faire un long-métrage éponyme (c’est exactement la même chose qui arrive à Robert Rodriguez avec son film Machete - 2010).
Avec Hobo with a Shotgun (2011), on retrouve comme son titre l’indique, un héros pas comme les autres, en la personne d’un clochard qui décide de faire régner la justice lui-même, armé d’un fusil à pompe et d’une bonne dose de courage. On obtient au final, une Série B dans le plus pure style "grindhouse", avec une qualité photo si particulière (et que l’on apprécie), une violence outrancière, ordurière et politiquement incorrecte (on échappe pas aux infanticides !), aucune valeur morale et encore moins de compassion, on est véritablement devant un vigilante-movie sans concession et comme on en fait plus (ou alors tellement aseptisé qu’ils en deviennent dénué d’intérêt), où malgré un faible budget, Jason Eisener fait des merveilles et nous amuse durant près de 90 minutes.
Rutger Hauer, révélé grâce à des films tels que Blade Runner (1982) ou Hitcher (1986) n’avait pas su profiter de sa notoriété et a cumulé pendant de longues années, les Séries B sans saveur, toutes exploitées en DTV. Certes, on a pu le retrouver dans des blockbusters tels que Sin City (2005) ou Batman Begins (2005), mais ce n’était à chaque fois que des courtes apparitions. Cette fois-ci, il semblerait qu’il prenne sa revanche, bénéficiant d’un rôle improbable qui le met enfin sur le devant de la scène. Dans la peau du sans abris qui se venge sur tout ce qui bouge, véritable exutoire en plein air, où toutes les raclures de la société y passent (la mafia, le mac du quartier, le pédophile grimé en Père Noël, etc), Rutger Hauer y prend un malin plaisir et nous aussi, car mine de rien, le film est jubilatoire, on venait pour voir un film qui dézingue à tout va et ce, sans aucune retenue, on a été gâté !