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Estonius
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3,5
Publiée le 5 octobre 2020
Il serait peut-être temps de réévaluer une belle partie de ce cinéma populaire de l'immédiat après-guerre. Ici pas de tête d'affiche mais d'excellents acteurs, il faut voir Milly Mathis en patronne bouchère, la chanteuse de swing Irène de Trebert dans une de ses rares apparitions au cinéma, Claire Maurier sexy à souhait, Duvales, Bernard et Tissier fidèles à eux-mêmes autant dire excellents. Et en prime, on a droit à Anny Flore sur scène, C'est léger, c'est vaudevillesque, assez amoral, ça ne se prend pas au sérieux et il y a un même un poil d'érotisme. Au passif on notera le mauvais jeu de Jacques Torrens qui dénote dans cette bonne distribution et une certaine confusion dans le scénario. Un bon petit moment de cinéma popu !
Le début du film est un rien confus tant il se disperse, et on tarde à en comprendre le fond du sujet où à identifier les personnages déterminants. Ce coquin d'Anatole est un personnage parmi de nombreux autres dans cet improbable vaudeville d'Yves Mirande. Il est un garçon boucher qu'un quiproquo fait prendre pour le jeune fils et employé du commerce, riche héritier qui s'ignore. Le vrai coquin du film est sans doute son réalisateur Emile Couzinet, qui n'hésite pas à glisser quelques grivoiseries plutôt audacieuses en ces années 50 (ainsi ce très visible tableau de femme nue au dessus du canapé où reçoit une cocotte). L'intrigue, dont l'enjeu est la fortune putative, lorgnée par quelques uns ou quelques unes, du fils Paufilat n'est pas particulièrement astucieuse dans son genre théâtral. En revanche, elle est traversée par des personnages (et des comédien-nes) particulièrement colorés qui font tout le sel de la comédie. En premier lieu, le personnage de Duvallès, extravagant huissier "au service du ministre des finances" le jour et conseiller fiscal et margoulin le reste du temps! Il est l'instigateur d'un imbroglio cocasse qui se dénoue dans la plus exubérante désinvolture. En résumé, le film est une rareté sympathique réalisée par un maître du nanar impertinent.