Ce film est l’œuvre de John Hough, réalisateur qui a surtout connu la gloire pour quelques séries B horrifiques plus ou moins réussies. Ici il s’attaque à un genre très différent, un téléfilm de cape et d’épée adapté, devinez, de la reine de la romance, Barbara Cartland !
Même si sur le papier ce n’est pas forcément attrayant, Le cavalier masqué est un petit métrage qui, tout en prêtant le flanc à la critique pour sa nature de téléfilm évidente, n’est pas honteux du tout.
Déjà car le film dose plutôt bien la romance et l’action. Ok, on sent la patte Cartland dans le registre romance, et c’est à la fois très prude de ce côté-là, tout en restant assez sobre niveau action. Ca ne sort pas des sentiers battus. Reste que Hough trouve un assez bon équilibre. Le film est aussi court et plutôt rythmé de fait, et je ne me suis pas ennuyé. Certains trouveront sans doute que cette rapidité nuit un peu à la première partie, et je ne suis pas loin d’être d’accord avec eux, ça manque de fluidité et c’est un peu elliptique. Mais c’est beaucoup moins problématique dans la seconde partie, et finalement j’ai trouvé ce choix plus judicieux, cela permet de garder de la vivacité, ce qui pouvait facilement manquer dans un film de ce genre.
Le casting est prestigieux. On retrouve notamment le grand Oliver Reed et le jeune débutant prometteur Hugh Grant, ce dernier s’emparant du rôle principale, celui du héros à la Robin des Bois ! Le casting est dans l’ensemble un atout certain, avec aussi une excellente Lysette Anthony. Franchement pour un téléfilm la galerie d’acteurs est prestigieuse, les personnages plutôt réussis bien que dans l’ensemble assez classiques (comment en serait-il autrement dans une adaptation de Cartland ?), donc je n’ai pas de remarques spécifiques à faire qui soient négatives.
Sur la forme c’est sûr, c’est assez téléfilmique. Une certaine limite budgétaire a limité la figuration, la reconstitution d’époque est de qualité un peu inégale, la mise en scène manque de souffle, mais d’un autre côté Hough n’évolue pas non plus sur un terrain qui est vraiment le sien avec ce film en costume. En revanche Le Cavalier masqué reste tout de même assez beau visuellement, avec une esthétique très Harlequin qui devrait ravir les amateurs du genre ! La photographie est belle, mais avec ce petit côté flouté à la David Hamilton, les décors sont beaux, et la bande son, très classique, est tout de même une petite réussite. Ça ne sonne pas forcément très vivant, ça ressemble furieusement aux couvertures de la collection Harlequin, et pourtant ça ne déçoit pas vraiment dans un film en costumes un peu ancien qui garde un charme rétro certain.
Honnêtement je me lance dans ce film je n’ai aucune attente particulière, et je crains même la grosse daube avec le nom de Cartland au générique. Et finalement je me retrouve face à un film de cape et d’épée assez fantaisiste qui rappelle par certains aspects les vieux films des années 50. Rien de mémorable, mais un divertissement plus qu’honnête vu qu’il s’agit d’un petit téléfilm. 3.