Chongqing Blues était sélectionné en "Compétition officielle" lors du Festival de Cannes 2010.
Après Beijing Bicycle et Shanghai Dreams, Chongqing Blues est le troisième film de Wang Xiaoshuai à avoir le nom d'une ville dans son titre. Ses films se déroulent souvent dans un cadre urbain car il a lui-même vécu dans des grandes villes : « La ville de Chongqing est très singulière. C’est une des principales villes de la province du Sichuan, dans l’intérieur de la Chine. Elle est très représentative de la Chine contemporaine, pleine de vie mais qui elle est restée ouvrière et modeste. Avec ses grands immeubles H.L.M., c’est une ville plus populaire, à l’atmosphère particulièrement chaleureuse. »
Le « blues » du titre est une référence au brouillard permanent qui s'abat sur Chongqing. « La brume, les nuages, le ciel lourd font que les gens ont un peu le blues en permanence », mais il s'agit aussi du blues que ressent le père en son fort intérieur. Le titre original de Chongqing Blues est Rizhao Chongqing, Rizhao étant la ville où se rendent les jeunes à la fin du film. Son nom signifie « ensoleillement », clin d’œil à ce père qui, « découvrant progressivement sa vie, son passé et son fils, fait entrer un peu de soleil dans le brouillard » selon le réalisateur.
Alors qu'il avait décidé de filmer caméra à l’épaule et avec peu d’éclairage, Wang Xiaoshuai s'est rendu compte qu'il serait difficile de filmer sur le vif au milieu de la foule qui anime constamment Chongqing. Il a donc fallu recréer beaucoup de situations avec un grand nombre de figurants.
Le film s'inspire d'un fait divers « très simple et banal » mais qui cache une histoire de famille. « Je suis souvent à la recherche de petites histoires emblématiques de la Chine contemporaine. [...] Ces histoires permettent de s’interroger sur les changements récents que la Chine a connus et deviennent un point de départ pour un film », témoigne le réalisateur.