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    Chongqing Blues
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    Yves G.
    Yves G.

    1 498 abonnés 3 516 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 26 novembre 2020
    Un père, capitaine au long cours, revient à Chongqinq, au Sichuan, où il a quitté quinze ans plus tôt femme et enfant. Son fils vient d'être tué lors d'un fait divers sanglant : une prise d'otages dont il a été l'auteur dans un supermarché et qui a mal tourné. Le père cherche à comprendre les circonstances de ce drame. Pour ce faire, il reprend contact avec ses proches : son ex-épouse qui lui reproche amèrement sa défection, un ami de longue date dont le propre fils était très proche du sien, le docteur que son fils a pris en otage et enfin la jeune femme qui venait de le quitter en le plongeant dans le désespoir.

    "Chongqinq Blues" avait été projeté au festival de Cannes en 2010. Mais il était resté longtemps inédit. Le succès mérité du dernier film de Wang Xiaoshuai, "So Long, My Son", a incité ses distributeurs à le programmer en salles où il est sorti en catimini entre deux confinements.

    Qui a aimé ce dernier film trouvera un intérêt particulier à voir "Chongqing Blues". Car il y trouvera les paysages - les bords du Yang-Tsé - et les thèmes - la relation père-fils mise à mal par le fossé intergénérationnel que la Chine post-maoïste ne cesse d'élargir - qui sont à la base du succès de "So Long, My Son".

    Les gratte-ciel gris qui dominent les berges du Fleuve bleu, filmés dans une brume épaisse, disputent les premiers rôles de ce film cafardeux à ce père et à son fils. On suit l'enquête que mène le premier en reconstituant touche par touche les derniers moments du second, capté par des caméras de sécurité.

    Mais "Chongqinq Blues" n'a pas le souffle de "So Long, My Son". Son histoire manque de complexité, sa morale est un peu courte pour soutenir la comparaison avec son autrement plus subtil successeur. On le regardera pour ce qu'il est : un palimpseste à partir duquel a été réalisé une œuvre autrement plus achevée. 
    Ykarpathakis157
    Ykarpathakis157

    4 708 abonnés 18 103 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 10 août 2020
    Un homme plus âgé qui passe de longues périodes en mer se rend à Chongqing pour la première fois en 14 ans après que son fils a été tué par la police lors d'une prise d'otages. Il cherche à savoir ce qui s'est passé et à quoi ressemblait son fils, mais son ex-femme le fuit et le meilleur ami de son défunt fils ne lui dira pas grand-chose. Le film raconte la quête de l'homme pour savoir ce qui s'est passé et à quoi ressemblait son fils. Les plans de Chongqing sont sympas mais l'intrigue ressemble un peu à d'autres films. Bien que nous découvrions ce qui est arrivé au fils à la fin et que son père ait un certain sentiment de fermeture, ce qui reste sans réponse c'est pourquoi l'homme a quitté sa famille en premier lieu et pourquoi il a causé tant de douleur à sa famille. Il y a des gens qui disent que les films chinois supposent que le public doit être conduit tout au long du film pour savoir ce qui s'est passé. Mais cette fois le film a omis pourquoi l'homme est parti. Et le film porte bien son titre car si vous avez le blues vous l'aurez encore plus a la fin du film...
    velocio
    velocio

    1 321 abonnés 3 153 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 5 août 2020
    Voilà 10 ans que je me demandais pourquoi ce film, en compétition à Cannes en 2010, n'avait jamais eu droit à une sortie dans les salles de notre pays, alors qu'il s'agit d'un des meilleurs films de l'histoire du cinéma asiatique, largement supérieur à "So long, my son" du même réalisateur, encensé par la critique et plébiscité par les spectateurs. Ce film sur la nostalgie est vraiment à voir.
    Pascal
    Pascal

    163 abonnés 1 699 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 20 janvier 2024
    Présenté en CO (Cannes 2010) et reparti la corbeille vide, cet opus du cinéaste chinois Wang Xiaoshuai ( auréolé du grand prix à Berlin pour "Beijing bicycle" -2002) mérite d'être connu.

    Xiaoshuai fait figure aujourd'hui avec son compatriote Jia Zhang Ke ( ce dernier sans doute - selon moi- à la tête de la filmographie la plus relevée de l'Histoire du septième art contemporain ) de la signature la plus titrée de la sixième génération du cinéma de l'Empire du milieu.

    "Chongqing blues" est un opus de Xiaoshuai qui sorti dans les salles de l'Hexagone après les succès public justifiés de "11fleurs" et de " So long my son", bien qu'il ait été réalisé avant.

    Xiaoshuai propose un scénario intimiste, dont le thème principal porte sur les conséquences du rejet d'un enfant par un de ses parents ( ici son père) et la difficulté ( ici l'impossibilité ) pour cet enfant devenu adulte de dépasser cette blessure.

    A la différence de Jia Zhang Ke qui traite de manière frontale les problèmes sociaux suscités par les choix économiques du gouvernement de son pays, Xiaoshuai sans les négliger totalement, les abordent dans son oeuvre mais par le prisme du ressenti intime de ses personnages.

    Ici, c'est un père, marin au long cours qui a abandonné sa femme et son fils ( aucun motif explicatif ne sera donné au spectateur) revient sur ses pas après avoir appris la mort de son fils, auteur d'une prise d'otage et tué par la police.

    Réflexion sur la culpabilité, le rejet affectif et ses conséquences sur les êtres qui en sont victimes, cet opus du cinéaste chinois trouve des correspondances avec certaines préoccupations thématiques de Bergman et d'Antonioni ( trilogie de l'incommunicabilité notamment).

    Au plan formel on ne peut nier que "Chongqing blues", n'atteint pas la perfection stylistique du cinéaste suédois ni de l'italien, mais l'amateur de cinéma introspectif ne manquera pas ce film dont l'ambition n'est pas la moindre de ses qualités.

    On notera que la ville de Chongqing, (grande mégalopole située au centre du pays) ou se déroule l'action, a été fondée pour accueillir les déplacements massifs de population après la construction du fameux barrage des trois gorges.

    Son développement économique spectaculaire est peut-être une forme d'illustration de l'absence de corrélation systématique entre les soucis matériels et ceux d'ordre psychologique, si l'on en croit la part de désespérance contenue dans les vies des personnages décrits ici.
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