Alors que la nouvelle vague roumaine fait bien moins d'écume qu'il y a 2 ou 3 ans, Radu Muntean reste une valeur constante de ce cinéma où la densité psychologique semble aller de pair avec une grande sobriété dans la mise en scène. Après Le papier est bleu et, surtout, Boogie, Mardi, après Noël représente malgré tout une légère déception. Les longs plans séquences et la prégnance des dialogues sont habituels chez le cinéaste roumain, habile en général à capter l'essence du quotidien et des êtres, dans une apparente banalité des situations. Son dernier film ne déroge pas à la règle mais l'argument, la fin d'un couple, est relativement mince et le réalisateur peine, cette fois-ci à créer un véritable climat et à imposer un regard sur un thème rebattu. Il n'ennuie pas son monde, mais il ne le passionne pas non plus, une triste sérénité s'installant peu à peu après que le mari ait avoué à son épouse son choix de la quitter pour sa maîtresse. Sérénité ou apathie, c'est selon, mais rien qui ne vienne troubler l'ordonnancement d'un film un peu trop sage et pudique.
Mardi après noël est une oeuvre pour le moins intéressante, probablement parce qu'elle a le mérite de proposer une histoire, de la montrer sans artifices à son public et quoi qu'on en dise le travail de Radu Muntean sur ce film est plus que satisfaisant. C'est pour ma part mon premier film roumain et après celui-ci je serais presque curieux d'en voir un ou deux autres notamment de ce réalisateur.
La force de ce film est avant tout narrative et on soulignera le bel effort fait sur le script qui bénéficie de dialogues parfaitement construits et dans la veine de ce que déploie le réalisateur roumain. Ce dernier prône le réalisme du quotidien sur ce film qu'il veut sobre de bout en bout. Ainsi la mise en scène ne sera composée que de plans fixes où le réalisateur laisse la scène se déroulée, se contente simplement de mettre le spectateur face au fait accompli, sans jugement de valeurs et avec une neutralité de tout instant.
Ainsi le film doit aller chercher sa force autre part que dans les mouvements de caméra et la dynamique de réalisation. Et c'est là que Mardi après noël se montre comme un film assez fort car de bout en bout on accroche à cette histoire pourtant simpliste mais racontée avec tant de sincérité et de justesse qu'elle en devient troublante. Le film va puiser énormément de son énergie dramatique dans le trio d'acteurs que Radu Muntean met littéralement en exergue (Je me suis d'ailleurs posé la question du nombre de prises nécessaires pour obtenir un tel resultat). Car lorsque le réalisateur se décide à poser sa caméra, le défi de réaliser un film passionnant se corse indéniablement et le fait d'avoir penché pour le pur numéro d'acteurs c'est avéré être un choix payant, tout passe par eux. Que ce soit par Brănescu Mimi parfait symbole de l'errance ou Oprişor Mirela qui joue à la perfection cette femme déchirée de toute part ou même encore la charmante et désirable Popistaşu Maria qui brille par sa fraîcheur.
En tout cas ce film reste une réussite notamment par son ambiance emprunte de mélancolie et d'instants futiles, par la façon dont Radu Muntean parvient à transcender son histoire composée d'instants du quotidien et sublimée par un une honnêteté et une réalité qui en deviennent poignantes. Globalement le défi est réussi même si le film n'est pas parfait et pour preuve il montre ses limites en même temps qu'il montre ses qualités. C'est à dire que là ou le film puise sa force, c'est à dire sa simplicité apparente, il en puise aussi ses limites par manque de proposition nouvelle. Il faudra donc se contenter de ce que le film nous propose et c'est déjà pas mal.
Radu Muntean nous délivre ici un film d'une douceur remarquable, le réalisme des dialogues et situations constituent un des points forts de son oeuvre. Cependant il montre ses limites dans son aspect convenu et un poil prévisible.C'est un film qui plaira surement à pas mal de cinéphiles et qui se doit d'être vu. L’expérience est belle mais pas révolutionnaire.
Le film en déroutera plus d'un, surtout s'ils se sont fiés à la bande-annonce. Celle-ci laisse entrevoir un film déroutant et poétique avec un homme entouré d'une multitude de femmes. Le film ne correspond pas à cela : c'est un morceau de réel. Une histoire d'adultère totalement réaliste filmée avec les décors, les dialogues, et surtout la temporalité du réel. On discute pendant 10 bonnes minutes du modèle d'appareil dentaire pour la fille ou des cadeaux de noël à faire à ses parents. On est surpris de voir que les Roumains ont exactement le même mode de vie que nous (trait pour trait, jusqu'à la voiture...) donc on a même pas le plaisir du dépaysement !! Mais dans ces longs plans séquence où la lumière et la couleur sont magnifiques, on apprécie de voir ces comédiens-personnages nous devenir si vite familiers et l'on a finalement aucune envie de partir à la fin. On vient de se faire de nouveaux amis, pourquoi les quitter si vite ?
L'histoire est simple, connue de tous, un mari trompe sa femme... mais l'intérêt du film réside dans l'intimité que le réal a apporté à cette histoire, son réalisme, son choix d'acteurs. Très mélancolique comme film.
Le cinéma roumain fait une nouvelle fois la preuve de son étonnante vitalité. Voici un film admirable servi par des acteurs excellents. Le sujet est un des préférés du 7 ème art . Il est ici traité avec une grande justesse , une grande élégance et surtout avec une extraordinaire sensibilité. Pas de scènes d'hystérie mais un jeu tout en retenue qui sied à merveille au sujet. Des scènes magnifiques, un suspense tout au long du film : Paul quittera t'il sa femme et sa petite fille qu'il adore. Quel dommage que ce genre de film sorti presque dans l'anonymat ne puisse pas rencontrer le public qu'il mérite. Je l'avait le mardi après Noël ; hasard du calendrier mais la petite salle affichait complet. Si vous avez la chance d'avoir une salle près de chez vous qui diffuse ce film précipitez-vous.
Qu’on se le dise, le cinéma roumain à défaut d’être (re)connu regorge de talents auquel le discret mais non moins doué Radu Muntean mérite entièrement sa place. À l’instar de son compatriote Cristian Mungiu (4 mois, 3 semaines et 2 jours, Palme d’Or en 2007), le réalisateur signe avec Mardi, après Noëlune œuvre de cinéma sensible, aussi bien émouvante que dérangeante par son incroyable réalisme et sa grande cruauté...La suite sur Vivons curieux !
Un très beau film roumain qui film des personnages saisissant de vérité. Le premier plan (fixe sur des corps en mouvements et nus) donne le ton : c'est du grand cinéma roumain à quoi l'on a à faire. De très belles interprétations par les acteurs, avec des réactions imprégnés de réalisme face à des évènements, des chocs ou difficultés que que l'on a tous pu connaître. A voir absolument
Totalement dénué d'intérêt. Une plate histoire d'adultère vue et revue cent fois mais sans la moindre touche personnelle et suivie au jour le jour par une caméra sans imagination. Une succession de longueurs. Si c'est ça la "nouvelle vague" roumaine, vraiment pas de quoi s'extasier.