Un film un peu abstrait, à méditer plusieurs heures, peut-être à voir plusieurs fois. Les longueurs que certains lui reprochent sont bien là, mais se révèlent essentielles à ce genre de films, et témoigne plutôt d'un espèce de fantasme visuel de l'artiste-cinéaste que du désir d'ennuyer et de perdre le spectateur. Dans la sublimité de chaque image se trouve un objet rappelant la modernité, pour que l'on garde toujours un pied dans la réalité. L'impression que le réalisateur était amoureux de ses personnages et que les acteurs étaient amoureux les uns des autres a persisté tout au long du film. Je ne suis pas certaine d'avoir tout compris, mais j'en suis ressortie les yeux plein de magie, d'émerveillement, d'apaisement, d'harmonie...
Nul, nul, nul et archi nul. A tout point de vue. L’histoire est d’une lenteur absolu. Tout est fait pour endormir le spectateur : des plans qui n’en finissent pas, aucune action, une introduction d’une longueur incroyable et surtout les bruits de la nuit. Cette ambiance aurait pu être calme et apaisante, à défaut d’être intéressante. Même pas. Apparaissent ensuite des personnages à demi-fantastiques ou décédés, comme si c’était normal. Si au moins ils n’étaient visibles que par le mourant, cela aurait pu se justifier. La encore, même pas. Ces apparitions sont juste ridicules, et n’apportent grand-chose. La morte apprend au mourant qu’elle aussi avait peur à l’approche du trépas : perspective ni rassurante, ni instructive, on aurait pu s’en passer. L’apothéose survient avec la scène absolument immonde de la princesse qui se fait prendre par un poisson chat. Et que personne ne vienne me dire que mon problème vienne de mon regard trop Européen. Une princesse prête à tout pour être plus belle, qui se plaint de ne pas être aimé alors que les hommes se jettent à ses pieds… Rien de plus bassement terrien. Qu’elle s’achète un pot d’anti-ride et aille voir un psy, elle aurait au moins une chance d’efficacité. Pour ne rien gâcher, le jeu des acteurs est très amateur, tout comme la façon de filmer. La beauté des paysages ne rattrape en rien ce tas d’immondices. Je n’explique les quelques bonnes critiques données à ce film, que par l’existence de personnes qui se croient artistes en reconnaissant l’art dans ce qu’elles ne comprennent pas. Leurs vies doit bien être dénuée de sens.
Une énigme… à laquelle, je l’avoue, je n’ai pas compris grand-chose. C’est du cinéma asiatique et ce n’est probablement pas ma culture. C’est du cinéma lent, répétitif, contemplatif, avec de très belles images et une caméra pertinente, je n’en disconviens pas, mais qui me touche très peu… Le propos est lui aussi un peu en dehors de mon entendement - et de mon intérêt - d’occidental : les vies successives, les fantômes… La seule réflexion qui m’ait vraiment intéressé est celle de la place du mort lorsque le vivant auquel il s’attache meurt à son tour… Et la palme d’or à Cannes ? Enigme aussi ? Ah non, le président du jury était Tim Burton : avec son ego démesuré, il a dû penser que Weerasethakul rendait hommage à son cinéma !
A prendre comme un conte composé de différents tableaux. Ça reste quand même très hermétique. En fait la séquence que j'ai préféré, que j'ai même trouvée très belle c'est celle de la princesse et du poisson chat (qui fait très titre de conte d'ailleurs).
Sans intérêt. Circulez, il n'y a rien à voir (outrageusement sous exposée, l'image reste désespérément sombre) ni à comprendre (quelqu'un peut-il m'expliquer le sens de cette très, très longue séquence de diapo photos de grands singes-humains-fantômes tenus en laisse en compagnie de soldats ? Sans parler de la scène pseudo-érotique de la princesse et du poisson-chat ?). Et surtout, pourquoi la Palme ?
Si la perspective de regarder 10 mn une vache attachée à un arbre dans la pénombre vous excite, si des "fantômes" dans des "déguisements" ridicules annonant des dialogues assomants vous captivent si un grand film contemplatif distillant un ennui sans repis vous transporte, CE FILM EST POUR VOUS! Je l'ai vu à Cannes pour sa projo officielle comme le precedant Weerasethakul (tout aussi imbitable). J'etais certain qu'une certaine critique se pâmerait devant cet océan de jolie vacuité absconse et y verrait un chef d'Å“uvre. Bingo!
Certaines longueurs, mais dans l'ensemble ce film est beau, tendre. Une véritable méditation qui nous transporte dans un autre monde. Il est inutile de chercher à comprendre, à rationaliser, il suffit juste d'apprécier et surtout de ressentir !
Non mais franchement qu'est ce que ce film ? Et pourtant l'auteur de ces modestes lignes en a vu des films étranges , complexes, expérimentaux. Mais là... On entre dans un monde qui n'a ni queue ni tête, un monde inintéressant au possible, ou l'ennui pour ne pas dire l'emmerdement total est l'élément majeur. Un film désespérant.
Difficile d'apprécier, encore moins de noter, un film qu'on a à peine compris. C'est mon cas, j'ai été attiré par l'ambiance de la première partie du film, mais j'ai vite été largué. Le côté fantastique et surréaliste est très présent, mais il manque vraiment les codes pour comprendre toute la symbolique, du coup on sort avec un sentiment d'inachevé très subjectif.
J'avais trouvé interressant Tropical malady (2004), une sorte d'hallucination mêlant animisme et homosexualité avec déjà ce jeu sur le temps de la narration qui avait fait fuir la moitié de la salle avant la fin de la séance. Au moins la surprise était là. Avec oncle Boonmee, l'alchimie ne prend plus, on reste comme en suspension dans cet univers bouddhiste, invité à une contemplation qui se refuse à nous dans sa maladresse et frustré de ne jamais pouvoir rentrer dans une histoire dont de toute façon quelqu'un a jeté les clés. C'est aussi la limite d'un cinéma si intimiste et si militant : il se fout de prétendre à l'universalité, ce qui est louable, mais en même temps il s'affiche comme un objet distant, lisse, que seul un regard anthropologique ou une bonne dose d'herbe peut parvenir à décrypter. On peut comprendre que Tim burton ait pesé pour que Oncle Boonmee soit récompensé à Cannes. Les représentants de l'industrie qui saluent l'intransigeance asiatique, ça avait de l'allure. Mais A.W. palme d'or : où est le sens ?
ça n'a ni queue (sauf celle du poisson chat !) ni tête. Mais, de quoi s'agit-il au juste???? J'ai tellement cherché "les vies antérieures" pendant une bonne heure, que j'ai fini par m'endormir !!! 1/2 étoile pour quelques belles images et je suis gentil...
A deux cinéphiles on est allé voir et nous étions très déçu. Beaux images, mais l'histoire, mystique semblait décousu et un peu simplette. On s'est demandé pour quoi ça avait gagné le palme d'or.
Pour apprécier "Oncle Boonmee", il faut accepter de lâcher prise... Ici, point de narration ni de péripéties, tout est sensations, impressions, atmosphère. Mourant, Boonmee vit en bordure d'une jungle réprésentant la mort. Elle est inquiétante, bruissante, inconnue mais aussi ensorcelante et apaisante. Resté en bordure, d'où il reçoit la visite de fantômes, il finira par s'y enfoncer pour aller trouver la mort dans une grotte, sorte d'utérus où se finit cette vie et commencera la suivante. Apichatpong Weerasethakul nous invite à nous plonger dans un mode de pensée radicalement différent du notre. Un monde peuplé des fantômes des morts, un monde où la vie est un cycle sans cesse renouvelé, un monde où l'on se souvient de ses vies antérieures, un monde enfin où la vie et la mort sont inextricablement liées. On se laisse ainsi bercer par la poésie orientale de ce conte, par le bruissement magique de la jungle et par la douce beauté de la mise en scène.