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    Oncle Boonmee (celui qui se souvient de ses vies antérieures)
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    serbitar38
    serbitar38

    7 abonnés 178 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 11 mars 2013
    Fantasmagorie intéressante, une parenthèse poétique et apaisante au milieu de tout ce conformisme et de toute cette hyperactivité. Certaines séquences allégoriques et sensorielles sont soulignées par des lumières et des plans magnifiques, mais hélas trop peu nombreuses. Car la majeur partie du film est tellement ancrée dans le réel et sa banalité et rythmée par des longueurs interminables que l'émotion s'en trouve aseptisée, même dans les moments clés, et laisse le spectateur sur le banc de touche avec pour seul compagnon l'ennui. Dommage, trop inaccessible.
    anonyme
    Un visiteur
    0,5
    Publiée le 2 décembre 2012
    Oncle Boonmee est décidément le film le plus exécrable que mes yeux aient vu. De bout en bout et du début à la fin, il ne se passe absolument rien, on s'ennuie à mourir, on ne pige strictement rien car les scènes n'ont absolument aucun rapport entre eux. De la pourriture confirmée à éviter de grandes pompes. Mais alors, peut-être que c'est de l'art contemporain, ça reste un ratage, un merdage et un viandage total style "chintok". Oncle Boonmee ou quand la Palme dort.
    alexdelaforest
    alexdelaforest

    38 abonnés 206 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 28 août 2014
    Je ne savais pas si c'était moi ou le film, je pense maintenant que c'est le film qui assez vide et niais.
    Cluny
    Cluny

    74 abonnés 593 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 21 octobre 2012
    Les fidèles lecteurs de ces critiques peuvent en témoigner, j'ai toujours accordé une place importante au cinéma asiatique, qu'il provienne du Japon, de Chine, de Hong-Kong, de Taïwan, des Philippines, de Thaïlande, de Corée du Sud et même de Corée du Nord. Alors, la Palme d'Or pour un réalisateur thaïlandais, dont de surcroît j'ai réussi à apprendre le nom, voilà qui devait me ravir. N'ayant vu aucun de ses trois précédents films, je commandais en DVD "Tropical Malady" pour me faire patienter. Première douche froide : rarement je me suis autant ennuyé devant un film, particulièrement la deuxième partie où Keng part dans la jungle.

    Mais bon, si Tim Burton, Benicio del Toro et Emmanuel Carrère se sont tant battus pour ce que Libération qualifie de "paradis de cinéma", il doit bien y avoir une raison, même si d'autres critiques avaient de quoi renforcer mon inquiétude : pour les Inrocks, il s'agit "d'un film pour tous ceux qui considèrent encore le cinéma et la création comme une aventure, un voyage sans GPS en terre inconnue", pour Libé, d"un "tissu serré de métaphores, exultés comme autant de râles poétiques" ou pour Télérama d'"un calme synonyme de disponibilité absolue, d'extralucidité ; un superpouvoir".

    Préparé par la vision de "Tropical Malady", alerté par les dithyrambes de la critique, j'ai donc compté la durée du premier plan, un plan fixe sur un buffle attaché filmé entre chien et loup : 53 secondes. Nous voilà installés dans la "disponibilité absolue", celle des évocations vagabondes qui ont commencé à émerger, du style "Pourquoi le buffle se laisse reprendre aussi facilement alors qu'il avait mis l'énergie de la chèvre de Monsieur Seguin à se libérer ?" ou "Tiens ? On roule à gauche en Thaïlande ?" Il faut dire que la matière essentielle du film est composée de scènes anodines, souvent des discussions faites de dialogues du type "Nos tamariniers ne sont pas aussi beau que ceux de Penchaborn" ou "Regardez, une courge ! - Elle est énorme...".

    Les Inrocks évoquent ces scènes pour souligner qu'elles sont suivis par de "furieux coups d'accélérateurs". Certes, il m'est arrivé deux ou trois fois de sortir de ma torpeur devant une rupture de rythme, mais à chaque fois pour bien peu de temps, tant la surprise annoncée est immédiatement désamorcée par son traitement banal, comme l'apparition à la "Blow-up"d'un singe bondissant sur une photographie ou le coït d'une princesse avec un poisson-chat.

    Alors que "Tropical Malady" était divisé en deux parties très distinctes, "Oncle Boonmee" est constitué de six bobines de 20 minutes constituant chacune un segment narratif et présentant une esthétique propre. Ce choix d'une durée unique aurait pu représenter une contrainte créatrice ; il ne fait que renforcer l'impression de coq à l'âne déjà présente dans "Tropical Malady", où une scène sans grand intérêt se voit couper arbitrairement, et où ici on passe de l'irruption du fils réincarné en singe aux yeux rouges à la progression nocturne d'un palanquin dans la jungle.

    Je me suis interrogé pendant tout le film sur les raisons qui faisaient que je restais à ce point extérieur à ce que Apichatpong Weerasethakul semblait vouloir dire. Etait-ce de mon fait, notamment à cause d'une ignorance des éléments de la culture bouddhiste et thaïlandaise ? Etait-ce le manifestation d'un manque d'ouverture et d'une prégnance du cartésianisme qui m'empêcherait à ce point de me sentir concerné ? Ou n'était-ce pas plutôt la conjonction d'un rythme délibérément alangui, d'une distance paresseuse avec les personnages et de l'aspect suranné d'effets Méliès cheap ?

    Plus que le film lui-même, c'est l'engouement du jury de Cannes et d'une partie importante de la presse pour cet objet filmique d'un autre temps qui me laisse perplexe. Même si ça m'ennuie de partager à ce point l'avis du Figaro, force est de constater qu'après quatre années de Palmes d'Or assez enthousiasmante (particulièrement " Le Vent se lève", " Entre les Murs" et "Le Ruban Blanc"), le Festival de Cannes retombe dans ses vieux travers de couronner un film à la fois avant-gardiste et suranné condamné à une diffusion confidentielle.

    Critiques Clunysiennes
    http://www.critiquesclunysiennes.com
    Uncertainregard
    Uncertainregard

    112 abonnés 1 285 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 14 septembre 2012
    Qu'il est difficile de parler des oeuvres de Joe (Apichatpong Weerasethakul)! Je me rends compte d'ailleurs que je n'aie pas encore émis de commentaire sur "Tropical malady" qui avec "Oncle Boonmee" sont les seules oeuvres que j'aie vues de cet incroyable réalisateur. Ces films ne sont pas faciles d'accès, c'est certain, le rythme est excessivement lent, peu de dialogues et la compréhension de ses histoires est difficile voir impossible tant son cinéma a pour seul objectif de nous faire ressentir et rêver. Peu de réalisateurs osent se lancer dans ce genre de projet ce qui signifie que la tâche ne doit vraiment pas être aisée (et commercialement intéressante pour obtenir son financement). Mais voilà, Joe maîtrise complètement son art, des images époustouflantes, des sons envoûtants, une mise en scène poétique, onirique et contemplative, filmant la jungle avec un éclairage improbable voir dans une sombre obscurité, des personnages/animaux fantastiques avec des effets simples et rudimentaires mais diaboliquement efficaces. Dans "Oncle Boonme" on retrouve les mêmes thèmes abordés: réincarnation, mythologie, toutes les légendes que l'on croit sortir de ses souvenirs d'enfance. C'est magnifique et à déguster dans le noir et le silence totale car aucun élément perturbateur ne peut être toléré...
    anonyme
    Un visiteur
    0,5
    Publiée le 19 août 2012
    Un film qui ne ressemble à rien ! que c'est long... on dirait un film d'école de fin d'étude.
    Honteux au jury qui ont donné une palme d'or à un tel film...
    streetplane
    streetplane

    1 abonné 16 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 11 août 2012
    Ou est la rêverie, le monde imaginaire et merveilleux des morts, réincarnés ou pas. Les images et les plans sont plats, banals, le rythme est d'une lenteur insoutenable sans véritable raison, on assiste à des scènes entières (le mong qui passe sous la douche, se sèche et s'habille) sans aucun intérêt narratif ou esthétique. Comment peut-on attribuer une palme d'or à ce qui n'est pour moi qu'un très passable exercice d'étudiant en cinéma? Cette palme d'or est une injure aux merveilles du cinéma, tous genres confondus.
    Vincent P
    Vincent P

    23 abonnés 40 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 24 juillet 2012
    Un des plus beau film existant. Il fait écho en nous aux différents mystères qui nous habite, à savoir l'amour, la mort, l'inconnu, et qui sait à nos vies antérieurs.
    Le monde que nous donne à voir Weerasethakul est un univers où s'entrelace vivants et morts, humain et inhumain, passé et présent, telle une superposition de différents de degrés de réalité (tel la scène final, superbe).
    On se laisse porter dans cet étrange rêve de la même façon que la princesse effectue la danse charnelle avec le poisson-chat, sans faire de distinction net entre réalité et imaginaire.
    On ressort de ce film vidé et purifié tel l'oncle boonmee dont l'âme s'écoule en un petit ruisseau, allongé la grotte de ses origines d'où on ressurgit ses vies antérieurs.
    anonyme
    Un visiteur
    0,5
    Publiée le 21 juillet 2012
    Je remercie encore ce film des mois plus tard pour m'avoir fait avoir plusieurs crises de fou rires au cinéma et plus c'était sérieux et que le public ne riait pas plus le rire me revenait en force : surtout quand j'ai vu apparaitre d'un seul coup des singes aux yeux rouges, ou quand lentement les personnages se trainent pendant au moins dix mn dans une grotte, ou quand des fantômes surgissent sans que cela étonne personne. Donc franchement j'en garde un souvenir inoubliable, et donc quand je vois des singes ou des chimpanzés apparaitre dans un film je m'en méfie, comme dans le film "holy motors", film semblable à oncle boonmee : sans queue ni tête et absurdes.
    anonyme
    Un visiteur
    1,5
    Publiée le 25 juin 2012
    Comme The Tree of Life, ce film n'a suscité aucun intérêt pour moi si ce n'est son côté esthétique. Insuffisant, donc, puisque très vite, Oncle Boonmee s'est transformé en fond sonore et visuel pendant que je vaquais à mes occupations. Le bonus, tout aussi naze (oui, je voulais quand même essayer de comprendre, mais bon...) révèle bien la personnalité du réalisateur qui aimerait bien se retrouver à la place du spectateur qui découvre le film pour la première fois, car son expérience va être tellement merveilleuse! Un petit problème d'ego monsieur Weerasethakul ?
    anonyme
    Un visiteur
    1,0
    Publiée le 5 mars 2013
    Un film sans véritable histoire, à l'esthétique très soignée. Un long métrage qui se ressent. Mais, pour moi, c'est raté...
    anonyme
    Un visiteur
    3,0
    Publiée le 30 mars 2012
    Un exploitant agricole thailandais est sur le point de mourir. Il reçoit la visite de sa femme défunte et de son fils disparu, et se souvient de ses vies antérieures.
    C'est simple, beau, poétique et évoque un monde partagé entre les mythes et la réalité, le souvenir et le présent.
    Les scènes sont des actes simples de la vie courante où les fantômes de ses proches viennent lui apporter une explication sur la raison de leur disparition, évoquer la place affective qu'ils occupaient de leur vivant (voir la très belle scène avec son épouse dans sa chambre).
    Ces scènes de vie rurale sont entrecoupées d'évocations mystiques, d'interrogations sur la nature.
    Le vieil homme se rend dans une grotte, lieu originel de sa vie, car il est en paix avec lui même, heureux de savoir qu'il rejoint ceux qu'il pourra ainsi continuer à aimer, les proches qu'il a connus sur terre.
    Comme s'il n'avait fait que passer dans ce monde matérialiste où les vivants accomplissent les rituels sociaux qui les empêchent de comprendre les signes de la nature.
    Ce film reste difficile d'approche, voir un peu hermétique car il fait référence à une culture mal connue des orientaux. Chez eux les fantômes font partie de la vie car on se souvient tous les jours des êtres que l'on a chéris un jour.
    Cette belle approche existentialiste s'accompagne d'une description poétique imagée (les revenants, un homme-singe, le buffle sacré, la princesse et le poisson).
    Mais la vie reprend vite le dessus comme le démontre ce final sur l'enterrement et la vie de bonze que doit avoir une personne proche du défunt, portant ainsi le deuil pour l'accompagner vers l'au-delà.
    Ce dernier s'empressera de se dévêtir de cette tenue de bonze pour retourner vers une vie courante plus attractive, celle du désir.
    On est loin ici des images formatées et le réalisateur nous propose un cinéma moderne, un peu contemplatif, ce qui risque de déplaire aux amateurs de films d'action notamment.
    Palme d'or à Cannes en 2010, c'est la récompense d'un autre cinéma.
    Hotinhere
    Hotinhere

    547 abonnés 4 954 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 19 septembre 2022
    L'histoire du trajet d'un homme à l'approche de la mort, rattrapé par ses vies passées. Beau, poétique mais un peu ennuyant. Palme d'or 2010.
    Clingo
    Clingo

    58 abonnés 128 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 26 février 2012
    Bon je l'ai vu, et je suis assez en colère .

    Mais en colère contre moi en fait, j'ai vu le film sans l'avoir prévu ( ça c'est pas grave ), et j'étais assez fatigué ( ça l'est ). Du coup je suis passé à côté du début, mais le film impose une telle fascination au fil des minutes que même un narcoleptique ne pourrait pas s'endormir devant ce pur objet cinématographique. Ce qui m'a le plus interpelé, c'est l'audace de Weerasethakul. Rien - ou si peu - n'a changé depuis Blissfully Yours ou Tropical Malady, mais à chaque fois le style du cinéaste thaïlandais fait mouche quand il filme ce que nous n'avons que très rarement l'occasion de voir sur un écran : la trivialité, le quotidien, le rien. La segmentation en deux parties des deux films cités plus haut m'avait fait penser à Mulholland Drive. Mais la comparaison avec le Lynch ne s'arrête pas là, tant l'oeuvre d'Api travaille une certaine trivialité ( pas au sens de vulgarité évidemment ), qui finalement se retrouve souvent chez Lynch ( et puis le fils-singe, ne dirait-on pas la créature du cauchemar dans MD dans sa manière d'apparaître, de s'imposer ? ). Ce qui fait la différence ensuite, c'est bien sûr la manière de mettre en scène, et à ce niveau, Oncle Boonmee est remarquable. Ce cinéma est si radical que je conçois tout à fait qu'on puisse s'ennuyer du début à la fin ; mais ne pas reconnaître la qualité du travail d'Api, soit avoir un point de vue subjectif, je ne le conçois pas.

    Simplement parce que l'audace est là, devant nous. Montrer le temps tel qu'il est, qui ose faire ça ? Faire ressentir la durée d'une séquence, et par conséquent placer le spectateur dans une position qu'il a rarement l'occasion ( la chance ) d'occuper est une expérience tellement unique qu'il serait dommage de la refuser. Certains diront que le travail de Weerasethakul est vide de sens, qu'en tant que cinéaste il ne propose rien. C'est oublier que le septième art n'est pas qu'un art de l'espace ( l'expression " mettre en scène " est en soi trompeuse ) mais qu'il s'agit aussi d'un art du temps ( et de la narration, mais ici cela nous intéresse moins ). Et si je suis si fasciné par les films du réalisateur, c'est peut-être parce que j'ai l'impression d'assister à la naissance d'un certain cinéma, parce que je constate ma chance d'être contemporain d'une oeuvre qui redéfinit les films, en ce sens qu'Api établit une sorte de réhabilitation du temps au cinéma. Bien sûr, des cinéastes comme Tarkovski ou Bela Tarr ont déjà emprunté le chemin sur lequel marche le thaïlandais aujourd'hui, mais personnellement j'adhère davantage au style de ce dernier.

    La différence réside certainement dans l'aspect mystique propre à un film comme Oncle Boonmee, qui donne constamment cette impression paradoxale d'être familier et lointain à la fois, de nous faire comprendre certaines choses tout en gardant un voile sur d'autres, et quand bien même nous ne comprenons pas ce qui se joue à l'écran, c'est un mystère qui se révèle plus satisfaisant encore que sa résolution. Je vais chercher loin, mais quand j'y réfléchis - parce qu'en plus le film nous fait réfléchir...- je me dis que ce qui m'attire dans un film pareil, c'est l'effet 2001 : avoir la sensation qu'il y a là un discours sur l'être humain et le monde, qui dit certaines choses qui nous sont accessibles, mais qui en même temps préserve un certain mystère parce que finalement la vérité est ailleurs et que certaines réponses sont faites d'une impénétrable matière. C'est l'existence même donc, sur laquelle nous nous posons tant de questions auxquelles il est impossible de répondre. Pour en savoir plus, il faut peut-être mourir. Ou alors faire comme Api, " tuer " le cinéma et en proposer un autre, le refaire, s'inspirer des vies antérieures qu'il a eues pour le modeler à nouveau et le hisser à un degré qualitatif élevé.

    Expérience de cinéma unique, à vivre intensément, le film - et c'est la raison de ma note - est légèrement moins bon que Tropical Malady, qui me semble plus intéressant au niveau du rythme. La fin par exemple, malgré une idée géniale, me paraît moins passionnante que tout le reste. Et ça fait un peu sortir du trip...
    anonyme
    Un visiteur
    0,5
    Publiée le 28 novembre 2011
    Dubitatif. Enervé. Gêné. Il y a beaucoup de mots qui peuvent résumer ce qu’on peut ressentir après avoir subi cette épreuve. Il est toujours étonnant de ressortir d’une séance en se demandant bien si on ne s’est pas trompé de salle, avec une très forte envie de crier à l’escroquerie intellectuelle. Je ne me souviens pas avoir été aussi blasé depuis Inland Empire qui avait pourtant mis la barre très haut en terme d’arnaque artistique…

    Quand le héros d’un film meurt et que l’on en éprouve un infini soulagement, ce n’est déjà pas très bon signe. Il faut aussi dire que l’agonie a été longue, pénible, et d’un désintérêt total. Tout commence pourtant bien. La première scène est silencieuse, lente, magnifique : un buffle, une forêt, la nuit, des animaux qui bougent, la magie opère, la poésie prend. Puis à partir de là, plus rien. Ou presque : un vieil homme va mourir, il revoit certains passages de sa vie à travers des fantômes qui viennent lui rendre visite. Puis il se rend dans une grotte pour mourir, le tout à vitesse réelle.

    J’ai beaucoup lu que le film risquait d’être déconcertant, dur à pénétrer. Dont acte : je n’ai strictement rien compris. Les images de la jungle ne sont pas spécialement belles, les personnages ne sont pas intéressants et l’ensemble baigne dans une lenteur ouatée qui touche tout, y compris les acteurs qui débitent leurs dialogues d’un éternel ton monocorde qui entretient l'effet puissamment soporifique de l'objet. Un film ne doit pas forcément avoir des rails et tout expliquer pour être passionnant, il peut même être totalement incompréhensible au premier abord et projeter un mystère, un univers, des images magnifiques, des scènes marquantes. (pour ceux qui en doutent, voyez ou revoyez Mulholland Drive). Rien de cela ici : la jungle n’est filmée que rarement, on y rentre peu et on ne voit pas le bestiaire fantastique et onirique auquel on pouvait s’attendre. La fameuse scène de l’orgasme par poisson-chat interposé a quelque chose d’incongru, de surprenant et de poétique mais elle est complètement perdue au milieu du film et sans aucun lien avec le reste. Vous n’êtes pas la pour comprendre ou ressentir des choses, vous êtes là pour admirer le délire…et si vous n’admirez pas, circulez y a rien à voir.

    Tout cela est donc d’une lenteur et d’un calme tellement inhabituels dans le cinéma contemporain qu'on peut vaguement percevoir un certain charme, mais l’effet est surtout un ennui abyssal et un très désagréable sentiment d’être totalement à l’extérieur de l’œuvre. On peut voir un film et ne pas l’aimer, tout en comprenant qu’il peut plaire ou toucher des gens. Ici, on ne comprend pas ce qui peut avoir de l’intérêt, jusqu’à cet interminable prologue, tout aussi incompréhensible que le reste dans le cadre d’un appartement en ville partagé entre la douche et les fantômes.
    On se console en ce disant que ce n’est pas tous les ans qu’on a la chance de voir une Palme d’Or complètement nulle. Et on en vient à se demander si, éreintés par leurs deux semaines cannoises, les critiques ont encensé ce film juste parce qu'il leur a permis de faire un petit somme très agréable de deux heures...

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