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Bertie Quincampoix
108 abonnés
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4,0
Publiée le 4 décembre 2021
Palme d’Or du Festival de Cannes 2010, Oncle Boonmee est souvent considéré comme « difficile » en raison de sa supposée lenteur et du mystère, voire de l’opacité, qui entoure son scénario. Le film du cinéaste thaïlandais Apichatpong Weerasethakul opposerait ainsi grand public et critique cinéphile. Ceci étant dit, et si l’on prépare un minimum son état mental à une ambiance contemplative, on prendra un plaisir fou à se laisser transporter dans un film dont plusieurs séquences frôlent le sublime. D’une grande beauté plastique, onirique et sensuel, mais aussi politique et bucolique, ce film qui évoque la mort avec une douceur incroyable se laisse suivre comme un rêve éveillé, un ensemble d’images et de sensations à accepter comme elles nous viennent. Éblouissant.
Boonmee est malade, en fin de vie. Sa belle soeur l’accompagne dans son quotidien, ainsi que son neveu. Un soir, sa femme, morte depuis des années revient les voir, ainsi que son fils (sous une forme animale) qu’il pensait disparu à jamais. Ce film est très lent, on prend le temps, c’est contemplatif. C’est également poétique, avec le retour des fantômes du passé pour accompagner Boonmee vers sa mort prochaine, dans le but de le rassurer sur ce qu’il se passera pour lui après sa mort. La place donnée aux animaux et à la nature est très importante, en effet Boonmee a des souvenirs de ses vies antérieures, sans parfois savoir si c’est sous forme animale, voire même végétale. Il y a également un côté “conte” avec l’histoire du poisson chat et de la princesse. L’ensemble est assez mystique. Néanmoins, j’ai trouvé le film trop métaphorique, les idées qu’on veut faire passer sont à peine esquissées, c’est dommage car on sent qu’il y a des éléments très intéressants (un côté politique peut-être à un moment) mais par manque de connaissance de la culture politique et religieuse thaïlandaise, je pense ne pas avoir bien saisi toutes les idées que le réalisateur souhaitait faire passer, je n’ai pas trouvé cela assez clair.
J'ai pas tout compris. Il y avait de grosses maladresses et je ne sais pas si c'était voulu. J'étais plutôt dérangée par les ronflements de mon voisin. Malgré tout ça j'ai bien aimé l'abondance des évocations liquides, la fluidité de l'ensemble, la lenteur douce qui amenait le héros vers une mort acceptée.
Bon je l'ai vu, c'est celui que j'ai préféré du bonhomme. J'ai vraiment aimé les moments qui sortent de l'ordinaire, mais même dans ces moments il ne se passe rien. Mais lorsque les hommes singes, dans la pénombre juste avec leurs yeux rouges, immobile regardent la caméra, ça vaut son pesant de cacahouète. Franchement au début je pensais avoir été conquis, mais j'ai lâché quand même le déroulement de l'histoire (entre la fatigue et le mec qui ronflait à côté). Mais honnêtement je ne me suis pas trop fait chier, (enfin dur de faire pire que dans Tropical Malady). Mais là A.W. a l'intelligence de ne pas mettre une intro de 107 ans et de rentrer direct dans le vif (un comble) du sujet. Du coup à l'inverse de blissfully yours ou de tropical malady l'ennuie ne guette pas en première partie et pour alors désintéresser totalement du film, même lorsque ça redevient meilleur (pour Tropical Malady). Sinon j'attends de voir le grand prix pour savoir s'il méritait la palme d'or, mais je pense que c'est une palme osée, mais qui sera un échec, sur les 12 ou 13 personnes qu'on était dans la salle 5 sont parties avant la fin. Et puis la scène du repas est vraiment bien réussie ! Et puis même si j'ai pas compris grand chose, je suis content de l'avoir vu.
On ne compte pas les palmes cannoises complètement anecdotiques. Cette palme-ci est pleinement justifiée. C'est un film extrêmement original, puissant, perçant, sans esbroufe, sans bruits inutiles. Il faut avoir un goût certain pour la contemplation, la lenteur et les théories animisto-bouddhistes pour apprécier pleinement le film. Mais si on est capable de s'abandonner à cette ambiance, à cette poésie, si on sait se laisser porter, si on n'attend rien, si on sait être hors du temps et de l'espace, seulement immergé dans le vert de la forêt thaïlandaise et pleinement présent à l'instant, alors on en est très récompensé.
Oncle Boonme, palme d'or improbable mais intéressante, est un film contemplatif et spirituel lent sans être pour autant ennuyeux. Faut-il se laisser happer par une atmposphère étrange et fantômatique. Ce film plutôt expérimental dans lequel se côtoient des hommes-singes êt des femmes fantômes est une sorte de rêverie entêtante et délicate ou la mort est vue comme une source d'apaisement. Si certaines scènes surprennent notamment l'accouplement du poisson chat et de la princesse , sans lieu avec le récit principal, une certaine poésie s'en dégage. Oncle Boonme n'est pas un film qui se laisse facileme,y comprendre et aborder. La fin problématique soullève bon nombre de questions mais ce voyage étrange entre tradition et contemplation vaut tout de même le détour. Mais à trop conceptualiser son art, Weerasethakul rend son film parfois hermétique et fait que l'on a tendance à passer à côté de certaines scènes et concepts trop abstraits pour convaincre. On peut d'ailleurs se demander l'intérêt d'une oeuvre assez pauvre narrativement et aussi dépouillé que complexe. Peut-on ou doit-on parler d'une certaine forme de pédantisme ou de pseudo-intellectualisme, pas sûr pour autant mais le débat peut-être lançé...
Une énigme… à laquelle, je l’avoue, je n’ai pas compris grand-chose. C’est du cinéma asiatique et ce n’est probablement pas ma culture. C’est du cinéma lent, répétitif, contemplatif, avec de très belles images et une caméra pertinente, je n’en disconviens pas, mais qui me touche très peu… Le propos est lui aussi un peu en dehors de mon entendement - et de mon intérêt - d’occidental : les vies successives, les fantômes… La seule réflexion qui m’ait vraiment intéressé est celle de la place du mort lorsque le vivant auquel il s’attache meurt à son tour… Et la palme d’or à Cannes ? Enigme aussi ? Ah non, le président du jury était Tim Burton : avec son ego démesuré, il a dû penser que Weerasethakul rendait hommage à son cinéma !
Une expérience singulière et fascinante. L'histoire en tant que telle laisse perplexe: ce n'est pas vraiment linéaire, c'est plus une affaire de sens et de perception. Les images sont magnifiques, l'atmosphère est sublime de sérénité. On tente de comprendre l'ensemble, mais soyons honnête c'est souvent difficilement déchiffrable. Impossible de disposer des toutes les clés, est-ce une question culturelle ? Ou de principes philosophiques obscurs que nous ne maîtrisons pas ? Cette incompréhension ponctuelle est assez frustrante. Mais le film est tellement beau.
Pour apprécier "Oncle Boonmee", il faut accepter de lâcher prise... Ici, point de narration ni de péripéties, tout est sensations, impressions, atmosphère. Mourant, Boonmee vit en bordure d'une jungle réprésentant la mort. Elle est inquiétante, bruissante, inconnue mais aussi ensorcelante et apaisante. Resté en bordure, d'où il reçoit la visite de fantômes, il finira par s'y enfoncer pour aller trouver la mort dans une grotte, sorte d'utérus où se finit cette vie et commencera la suivante. Apichatpong Weerasethakul nous invite à nous plonger dans un mode de pensée radicalement différent du notre. Un monde peuplé des fantômes des morts, un monde où la vie est un cycle sans cesse renouvelé, un monde où l'on se souvient de ses vies antérieures, un monde enfin où la vie et la mort sont inextricablement liées. On se laisse ainsi bercer par la poésie orientale de ce conte, par le bruissement magique de la jungle et par la douce beauté de la mise en scène.
Ce film est avant tout une extraordinaire aventure onirique et un grand apaisement. Il nous apprend aussi à envisager la mort avec sérénité. Il faut toutefois faire l'effort intellectuel d'accepter un processus narratif fantasque, succession de scènes d'ordre merveilleux, au lien scénaristique ténu, qui nous rappellent avec douceur le cycle de la vie (l'allusion, métaphorique ou non, au vagin est récurrente, jusque dans la mort, le héros décidant de finir ses jours dans une grotte). Le réveil est lui beaucoup plus brutal, peut-être un peu artificiel. Les événements en Thailande arrivent en effet comme un cheveu sur la soupe ce qui constitue la principale faiblesse du film; le retour à la réalité étant accompagné d'une grande lucidité et d'une certaine sagesse. Enfin, il faut aussi ajouter que les images sont magnifiques.
Cette plongée dans l'univers d'Apichatpong Weerasethakul ne se fait pas sans heurt tant ce film reste hermétique à moins de trouver son compte dans sa langueur contemplative. Les quelques apparitions fantomatiques n'éveillent pas non plus l'intérêt.
Bon, je ne m'attendais pas spécialement à aimer. Il faut dire que j'ai déjà vu un film de ce réalisateur et j'avais détesté. Ce cinéma ne me parle pas. Je ne trouve pas ça si poétique, si onirique que ça. Mais, au moins, dans Oncle Boonmee il y a un scénario, il y a l'ombre d'une histoire, pas toujours évidente mais qui permet de servir un peu de fil conducteur tout du long. Après le tout est surtout très contemplatif, la mise en scène et la photographie sont au service de cet aspect très contemplatif, ça passe ou ça passe pas, perso je reste assez en dehors de tout ça car je considère que le spectateur n'est pas vraiment invité dans cet univers.
Oncle Boonmee (celui qui se souvient de ses vies antérieures) est tout de même un très mauvais film, qui est à la limite du nanar. C'est assez comique que ce film ait reçu la Palme d'Or à Cannes, ce qui en dit long sur ce festival, prêt à remettre un prix à un film, dès lors que celui-ci offre un vernis d'authenticité et de réflexion philosophique sur le sens de la vie (mais il n'en est rien, le film n'offre pas grand chose à se mettre sous la dent). Le film se rapproche plus d'une blague que du film artistique. L'histoire frise le ridicule, faussement contemplative mais totalement absurde. Il n'y a strictement rien à retirer de ce film, si ce n'est le ton pédant du récit. L'arrivée des créatures nocturnes en est même drôle (avec des costumes mine de rien plutôt crédibles). C'est vraiment à regarder avec du second degré (en se moquant du festival cannois qui distribue des prix à n'importe quel film). Typiquement le genre de film qui fait plaisir aux gens qui aiment se sentir intelligents en regardant un film.
Palme d'or à Cannes en 2010, cet opus du cinéaste thaïlandais AW, est connu pour être un des films primés par cette haute récompense à n'avoir séduit que le plus petit nombre de spectateurs.
Il faut dire que l'univers du cinéaste est largement tourné vers sa culture spirituelle siamoise, emprunte d'animisme et à tout pour laisser au bord du chemin le spectateur occidental.
Si pour ma part, " tropical malady" prix du jury lors d'une précédente édition cannoise ne m'avait pas convaincu, " oncle Boonmee" m'avait laissé un bien meilleur souvenir.
Plus d'une décennie plus tard, en le revisitant, mon avis s'est un peu modifié. Si la première partie m'a séduit : elle permet de connaître le personnage de Oncle Boonmee, propriétaire terrien dans la campagne thaïlandaise, malade, entouré de sa belle sœur et d'un employé fidèle sent la mort arriver ( l'esprit de sa femme et de son fils décédé viennent lui rendre visite).
AW nous donne à voir une culture ou les croyances conduisent les esprits des disparus à vivre au milieu des vivants.
Filmé en plan long, les scènes animées par des dialogues peu nombreux, "oncle Boonmee" envoûté le spectateur qui se laisse prendre, pendant sa première partie sans doute la plus réussie.
La seconde qui commence avec l' histoire d'une princesse est sans doute ( le spectateur l'interpretera à sa guise ) un retour, moins réussi artistiquement, sur une vie antérieure vécue par oncle Boonmee et le film ( a mes yeux) perd en intensité hypnotique.
Expérience mystique venue d'un autre univers mental que le nôtre, le cinéma de AW à ses aficionados.
Selon moi, le grand intérêt de "Oncle Boonmee" est d'ouvrir la porte au spectateur occidental et lui montrer un peu, à travers l'expérience universelle du rapport à la mort et aux défunts, ce que ce signifie appartenir à une autre culture.