Une journée de vacances en famille. Le skylab c'est ça, une (grande) famille qui se retrouve le temps d'une journée pour célébrer l'anniversaire d'une mami. Julie Delpy fait donc ce qu'elle sait faire de mieux : Filmer avec simplicité des gens simples. Tout y passe, le repas cacophonique du midi, la virée à la plage, et la soirée où les illusions des enfants convergent avec les désillusions des parents. Petits et grands s'entremêlent dans ce ballet de personnages où réflexions absurdes et blagues de mauvais goût rythment la danse.
On peut reconnaître au film de réussir à rendre à ce bordel désorganisé une certaine cohérence, on ne se perd pas entre les personnages, il y a peu de confusions et on profite sans encombres des diverses situations. Les dialogues sont drôles, touchants, inventifs, et l'impression d'improvisation de la part de certains personnages ajoute une vraie valeur ajoutée au film. Ce casting bourrée de têtes connues se révèle plutôt sympathique, Eric Elmosnino en tête de liste, impeccable en grand enfant blagueur. L'absurdité de certaines discussions fait mouche et c'est tout cet attirail de folies entremêlées qui fait la grande force du film.
On a cependant vite fait le tour de table et après une première partie qui redonne le sourire on se lasse rapidement. La séquence de la plage terminée il n'y a plus grand chose à se mettre sous la dent, ce n'est plus très drôle, pas vraiment émouvant, et à moins d'avoir une nostalgie qui se rapproche de celle de Julie Delpy on reste assez insensible aux dernières minutes. La menace du skylab qui pèse sur les têtes s'estompe, la cacophonie aussi, et c'est presque avec indifférence que l'on termine ces 24 heures de rire qui n'auront été marrantes qu'un tiers du temps. Je ressens le même gêne qu'avec 2 days in New York, c'est drôle, la vulgarité est usée à bon escient, mais ça manque de consistance, de punch, de second souffle.
Julie Delpy fait donc un nouveau film qui plaît mais qui laisse un goût amer. Les caricatures esquissées sont plaisantes, on se ravit de les voir tomber dans l'absurdité, de faire planer une certaine nostalgie d'une époque passée, mais on finit par décrocher inévitablement. C'est dommage mais c'est aussi la marque de fabrique de la réalisatrice, dont j'apprécie le travail sans pouvoir y adhérer complètement.