Julie Delpy est une gymnaste, elle sait faire le grand écart cinématographique comme personne! Laissant les châteaux et l'austérité de sa redoutable «Comtesse», elle revient enthousiaste et pleine de nostalgie sur «Le skylab». Elle nous invite dans une famille au complet à l'occasion de l'anniversaire de la grand-mère et nous immisce par la même occasion dans la fin des années 70. Populaire et franchouillarde, cette œuvre voit les répliques fuser d'un peu partout en même temps, le film parle de tout, de rien, mais possède une énergie toujours vivifiante même autour d'une table.. Le sens de la répartie d'un casting de choix, et d'une écriture aussi fine que réaliste, fait des merveilles. Julie Delpy épate par une réalisation sans faute, une reconstitution pleine de minuties et une capacité à gérer un casting aussi fourni. Même si la petite Albertine joue à la narratrice, il n'y a pas de réel personnage principal, la réalisatrice-actrice dirige pas moins d'une vingtaine de comédiens en permanence et pourtant elle n'en délaisse jamais un seul, exploitant les talents de chacun de la meilleure des façons. Il faut dire que tous les interprètes, même les enfants, sont remarquables de justesse : on retiendra en particulier les performances de Julie Delpy, Eric Elmosnino, Aure Atika, Valérie Bonneton ou Vincent Lacoste pour ne citer qu'eux. Film choral s'étalant sur un petit week-end, le récit est assez simple mais le souci du détail et les choix audacieux de la réalisatrice, comme «l'histoire qui fait peur» sous la tente, apportent un charme tout particulier. S'il manque peut-être un petit quelque chose pour en faire un grand film, «Le skylab» est de ces films attachants qui nous cloue un sourire permanent. C'est frais, drôle, tendre, animé, ça bouillonne d'humanité ... Et même si c'est parfois un peu longuet, on serait bien resté un petit jour de plus chez mamie...