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    Le Cheval de Turin
    Note moyenne
    3,5
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    62 critiques spectateurs

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    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 10 décembre 2011
    Hypnotisant... C'est la première fois qu'un film m'a emmené ailleurs..... dans une autre dimension... et ceci sans aucun produit....lol. Trève de plaisanterie, ce film est un pur chef d'oeuvre.
    anonyme
    Un visiteur
    0,5
    Publiée le 10 décembre 2011
    Alléché par les critiques des journaux et des spectateurs,et persuadé de voir un beau film,je fus ,après même pas 5 minutes dans un état d'exaspération qui alla grandissant pour finalement partir sans regret après 1 heure de calvaire!!

    la première image interminable(plus de 10 mn) du cheval au pas dans un vent glacial commence à m'énerver ,les scènes répétitives dans la maison d'une glautitude absolue,le discours incompréhensible du visiteur venant chercher sa gnole,m'ont fait quitter ce film d'une avec un soulagement évident et une envie de crier :"quelle connerie "..
    SmEuG
    SmEuG

    48 abonnés 248 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 9 décembre 2011
    Le moins que l'on puisse dire, c'est que Bela Tarr a un style très particulier qui en rebuterait plus d'un. Maître du plan-séquence, ses films peuvent paraitre incroyablement long et ennuyeux à partir du moment où l'on accroche pas à son cinéma. Mais il a un talent que personne ne pourra jamais lui enlever. Derrière la froideur, le noir et blanc cafardeux de son oeuvre, se cache un maître de la caméra qui n'a jamais renié vouloir se délivrer du côté factice des fictions au cinéma pour se tourner vers une approche plus réaliste et authentique dans la manière de filmer. Cela peut paraître étrange au vue de l'éventail stylistique baroque dont ses films font preuve, qui pourrait tendre vers un cinéma "faux".
    Le premier plan du Cheval de Turin confirme le contraire. Il a beau surenchérir dans l'esthétique, le film sonne incroyablement réel. Le film est vivant, du pur cinéma sensoriel. Lorsque le vent fouette sans relâche les mentaux gris des deux personnages, c'est comme s'il venait claquer sur nos propres visages, quand Ohlsdorfer gémit en ingurgitant ses patates vaporeuses, la sensation de brûlure nous contamine, lorsque les jours se répètent inlassablement, toujours plus silencieux mais couverts par cette musique hypnotique et cataclysmique, on ne peut s'empêcher de croire à notre propre folie, à une fin certaine qui s'approche de petit à petit. Bela Tarr pose donc la question du jusqu'au-boutisme de l'implication du spectateur au cinéma, n'hésitant pas à lui faire subir la même boucle infernale que celle que celle qu'il inflige à ses personnages. De cette façon, il brise une partie de la magnificence picturale et harmonieuse de ses précédents films pour le bien et la cohérence de son histoire. Pourquoi sublimer une vieille bicoque insalubre quand celle-ci se doit d'être sombre et étouffante?
    Le film n'en demeure pas moins (d'avantage?) incroyablement beau et soigné, certains plans sont à tomber par terre, en particulier celui d'ouverture ainsi que le plan final.
    Le Cheval de Turin raconte spoiler: la fin du monde (ou d'un monde)
    de façon symbolique, terrifiante et demeure l'un des meilleurs films de l'année.
    Philippe2312
    Philippe2312

    4 abonnés 24 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 7 décembre 2011
    Je dois ecrire au minimum 50 caractères : Splendide.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 7 décembre 2011
    C'est le premier film de Bela tarr que j'ai pu voir au cinéma. Pour les autres je me suis contenté de la version DVD. Alors, je ne sais pas si c'est le fait de le voir sur grand ecran, plongé dans la tranquilité de la salle de cinéma, absorbé par l'image qui nous envahit, mais pour moi, ce film de Bela Tarr est celui qui va le plus loin dasn l'hypnotisme. Bela Tarr a ici transposé la forme de "variation" que l'on peut trouver en musique dans un film. Les même scène toujours filmé mais sans jamais être vraiment les même, et cette issue qui se dessine peu a peu au fill du film et nous abandonne sur l'eternité.
    Une nouvelle forme de cinéma.
    Requiemovies
    Requiemovies

    210 abonnés 1 153 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 6 décembre 2011
    EX-PE-RIENCE. On ne peut décrire autrement ce film de Bela Tarr. La mise en scène (comprendre « cadres et mouvements » uniquement) est d’une beauté à tomber, associée à une lumière grise crépusculaire. Peintures animées ou images peintes ? la frontière est alors bousculée par Tarr ((étrangement Gerry m’avait donné cette impression (en mieux cependant)). Expérience de cinéma car il est bon de noter la dimension temporelle de l’œuvre, parfois nuisible à l’ensemble, c’est lent, très lent, long et bon. Paradoxe, quand le temps de scénographie est une des valeurs les plus importantes du film. On en sort cependant perturbé, vidé, moralement et physiquement, essayant de chercher au plus vite un rayon solaire. C’est avec cette dernière sensation que le mot cinéma nous revient à l’oreille quand on peut considérer que le 7ème art est présent pour bouleverser les codes du formatage blockbuster qui fêtera bientôt ses 40 ans. Le dernier plan d’un noir et blanc lumineux résume à lui seul l’ensemble du film, en parler serait le dénuder avant l’heure. Comme tout grand moment d’extase les préliminaires visuels et sensoriels sont de mise et Tarr, pour un dernier film ( ?) l’a compris et nous l’offre comme une ode à l’art.
    http://requiemovies.over-blog.com/
    anonyme
    Un visiteur
    1,0
    Publiée le 6 décembre 2011
    Une étoile, parce que j'ai vu mieux de ce réalisateur -c'est tout de même une des rares fois où j'arrive à m'endormir au cinéma
    Peu de plans qu'on l'on puisse qualifier de beaux et jouer uniquement sur le registre du statique est inacceptable pour un réalisateur comme Bela Tarr
    Dommage!
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 4 décembre 2011
    Film d'une force incroyable. Pas facile, mais dans le même temps cinematographiquement pour moi parfait.

    Magnifique critique sur cinéfiches.com:


    "Expérience cinématographique ultime qui met en scène et en abyme notre propre perdition existentielle, une invariable glissade vers le néant alentour qui vente et grouille dans les soupentes. En effet, sommes-nous tellement éloignés de ces deux personnages emblématiques de la nature humaine, avec sa récurrence quotidienne, ses insoupçonnables banalités et ses obstinés croyances, ballotés entre des besoins primaires incontournables, des activités professionnelles contraintes et des tâtonnements culturels limités ? Avec ses faramineux plans-séquences, dévidés jusqu'à l'extrême, dans une puissante psalmodie visuelle, hypnotique et catatonique, Bela Tarr déconstruit le monde et démasque les apparences, pour parvenir à un cinéma primaire, souverain, d'avant le regard, d'avant la narration, attestant de la vacuité de vivre et de l'inéluctable avènement d'un silence atterré et définitif, sans damnation ni rédemption..."
    stebbins
    stebbins

    507 abonnés 1 747 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 4 décembre 2011
    Jusqu'au bout de la mort, il y a peut-être l'éternité... Ultime grand Tarr, Le Cheval de Turin est un long périple dépressif composé de trois personnages, d'une ferme, d'un puits et d'un vent constant dans les oreilles. Il va sans dire que ce film-testament ne ménage pas son spectateur, ne cherchant jamais l'attraction, encore moins la facilité : l'oeuvre est pénible voire même indigeste, imbibée de noirceur et de désespoir, rarement verbeuse, presque antipathique. Et pourtant sa puissance est là, farouche mais palpable, au gré d'interminables plans-séquence, d'un rutilant Noir et Blanc, d'une musique obsédante... Bela Tarr n'a jamais été aussi loin dans sa quête d'un cinéma pur, jouant essentiellement sur la cadence irrégulière des gestes, des mouvements et des déplacements de ses sujets filmés. La caméra, héroïque et fluide, permet l'hypnose d'une durée a priori impraticable, poussée à bout. Sous ses dehors d'épave rongée par le vent Le Cheval de Turin s'impose comme une colonne massive ombrant le vieil homme et la fille, tarissant le puits et faisant valser les feuilles mortes... Rarement un film aura aussi bien retranscrit l'impitié de la Faucheuse. Le Cheval de Turin est un chef d'oeuvre.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 3 décembre 2011
    Eprouvant, radical et pure
    traversay1
    traversay1

    3 655 abonnés 4 881 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 3 décembre 2011
    Le monde a été crée en 6 jours. Dans Le cheval de Turin, il s'éteint durant le même laps de temps. 30 plans séquences composent le film, qui dure 2h26. Un homme, sa fille, un cheval vieillissant. Dehors, le vent souffle en tempête. Dedans, la routine du quotidien : elle l'habille, ils mangent une pomme de terre bouillie, avec les doigts, il ou elle regarde par la fenêtre. De longs silences. Un cheval rétif. L'eau que l'on prend au puits. Et puis, l'obscurité. La fin. Les habitués du cinéma de Bela Tarr y retrouveront un univers familier. C'est néanmoins son film le plus sombre, le plus aride, le plus lancinant avec ce thème musical hypnotique, qui revient comme un leitmotiv. Exigeant, fascinant, désespéré, Le cheval de Turin n'ennuie pas (question de point de vue, évidemment), de par ses subtiles variations sur la répétition des gestes de chaque jour. Ses images en noir et blanc sont grandioses, surtout celles de l'extérieur, comme échappées d'un film muet soviétique ou nordique (Sjöström, Dreyer). Radical, rude, fruste, le film a des allures de testament. Un adieu au monde. Et au cinéma, puisque Tarr affirme qu'il a réalisé là, son ultime film.
    anonyme
    Un visiteur
    3,5
    Publiée le 3 décembre 2011
    Je l’attendais depuis des mois… Le dernier film de Béla Tarr ! Et peut-être malheureusement le dernier tout court selon son réalisateur puisqu’il peine de plus en plus à financer ses films. Il faut dire que ne sortant que dans deux salles à Paris, il a peu de chances de faire beaucoup d’entrées.
    En même temps, je comprends un peu, ce genre de film est bien loin des blockbusters qui peuplent nos écrans et peut en rebuter plus d’un.
    « Le cheval de Turin » part de l’histoire de Nietzsche qui un jour de 1889 à Turin étreint un cheval en pleurs et sombre dans la folie pour ne plus en sortir, c’est le destin de ce cheval et de ses propriétaires dont parle le film. Alors que Dieu a crée le monde en six jours, on voit le monde se détruire en six jours, le cinéaste montre ces six journées identiques (du moins au premier abord) du père et de sa fille, le lever, chercher l’eau dans le puits, regarder le monde par la fenêtre et manger une pomme de terre, le coucher. Chaque journée est filmée sous un angle différent mais avec toujours ces magnifiques plans séquence maîtrisés à la perfection par Béla Tarr. La caméra, par ses lents mouvements, distille l’action où chaque parole est rare – mis à part l’irruption d’un voisin débitant comme une mitraillette des textes Nietzschéen. Il faut regarder, réfléchir, s’évader, revenir à l’écran, penser, ce film laisse une place immense au spectateur mais l’amène irrémédiablement vers l’obscurité et la fin du monde.
    Comme toujours au cinéma, au bout d’une heure je me sens mal dans mon fauteuil et les mouvements des voisins – ou plutôt des gens qui rentrent cinq minutes dans la salle pour s’apercevoir peu après qu’ils se sont trompés de film – me troublent un peu, c’est dommage, j’attends avec impatience le DVD (mon canapé est plus confortable !) car tout ceci a un peu nui à l’évasion de mon esprit.
    La musique, toujours la même, répétitive, lancinante nous conduit lentement vers la dernière scène qui est merveilleuse, l’éclairage est magique, on sent qu’il a été réglé au millimètre, les deux personnages glissent vers le néant, puis le générique, sans musique, la salle qui ne s’éclaire pas (le projectionniste n’était plus dans sa pièce), nous plonge à notre tour dans ce néant. C’est bien difficile après de revenir à la surface de la rue de Rennes et de ses décorations de Noël.
    gimliamideselfes
    gimliamideselfes

    3 098 abonnés 3 970 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 3 décembre 2011
    En ce moment il y a plein de monde à Strasbourg, est ce pour aller voir le dernier film de Bela Tarr dans le seul cinéma qui le passe de l'est de la France ? Que nenni c'est pour s’émerveiller devant des décorations de noël et boire du vin chaud, m'empêchant à moi pauvre étudiant de faire mon approvisionnement hebdomadaire des denrées de première nécessité : endives et haricots verts.
    Pourquoi je raconte ma vie ? Parce que ce qui se passe dans le film est encore moins palpitant que ça. Il y a eu plus d'action lorsque j'ai monté les marches du cinéma que durant le film. Ce qui explique peut-être que les touristes se ruent sur les manalas et pas sur la salle de cinéma.
    Alors j'ai dû voir si ma mémoire est bonne trois films de Tarr que j'ai tous apprécié, voir adoré, ma préférence allant largement aux harmonies werckmeister. Alors c'est sans crainte particulière (si ce n'est d'être déçu) que je vais au cinéma (devant payer pour une fois ma place, la carte illimitée de marchant pas).
    Alors le film a les mêmes défauts et les mêmes qualités que les autres Tarr je dirai (pour ce que j'ai pu voir). Il y a des moments magnifiques, le premier plan, avec la musique, ressemblant à du Dark Ambiant, cette caméra tournant autour du cheval, je trouve ça sublime, le film aurait pu durer 2h26, avec juste ce plan, je pense que j'aurai adoré. En fait les scènes dehors je les aime beaucoup, on entend ce souffle du vent, on voit les feuilles voler, il y a une vraie atmosphère de fin du monde, et la fin du monde, c'est un thème qui me fait me lever le zizi. Je suis donc au paradis (façon de parler).
    D'ailleurs c'est une approche totalement différente de celle de Melancholia (vaguement sur le même sujet de la fin du monde), qui se faisait dans l'exceptionnel et le fracas, et ici qui se fait dans la routine, le quotidien, l'ordinaire et le silence.
    Alors oui le film est très avare en dialogue, et tant mieux lorsque ça parle ça m'intéresse beaucoup moins, surtout une scène où il y a un monologue (le seul du film), ça me saoule très rapidement, parce qu'au lieu de suggérer par la mise en scène, là il le raconte, alors certes la mise en scène ne peut pas raconter avec la même précision qu'avec les mots, mais malgré tout, laisser au spectateur imaginer ce qui se passe, c'est bien plus efficace.
    D'ailleurs en parlant de silence, il est bien marrant de voir des gens clamer haut et fort que the artist est audacieux (tout en étant un hommage vibrant au muet qu'ils disent, alors que bien souvent ils n'ont jamais vu de film muet), parce que là on a un film de 2h26, avec 2 personnages, pas très beau, un père et une fille, marqué par la vie, qui passent leur temps à manger des patates et à chercher de l'eau dans un puits, et tout ça avec quasiment aucune parole. Lequel est le plus audacieux ? ce film ou bien le film qui va faire du nivellement par le bas pour que le grand public ne s'ennuie pas ?
    Bon après je ne suis pas pleinement convaincu par ce cheval de Turin pour plusieurs raisons, tout d'abord lorsqu'ils sont à l'intérieur, j'ai l'impression qu'il n'y a que de la mise en scène, c'est à dire je sais que je regarde un film, tous les zoom, tous les mouvements de caméras sentent le manque de naturel, je n'arrive pas à trouver vraie la scène que je regarde. Et puis les zoom vers la fille qui regarde par la fenêtre, je ne trouve pas ça très beau. Parce que cette fille malgré l'austérité du film, je n'arrive pas comme chez Bresson ou Dumont à sentir son âme. Pour moi c'est juste une fille bien filmée. Et ça me gène un peu.
    Alors qu'à l'extérieur, on a ce bruit du vent qui vient couvrir les bruitages, on a une ambiance qui n'est que très peu palpable à l'intérieur. Et moi des paysages ruraux, couverts de brume, j'adore ça. Autant voir les deux manger leur patate au bout de la 3° fois, je me dis mouais, autant lorsqu'elle va chercher de l'eau, j'en redemande, ce vent faisant bouger ses cheveux, il se passe quelque chose à l'écran, qui donne une putain d'ambiance apocalyptique.
    Aussi, le film se passe après le passage avec Nietzsche, du coup on ne voit pas le moustachu embrasser un cheval, ce qui aurait pu être magnifique, mais qui aurait pu rompre avec l'austérité du film. Néanmoins, certaines scènes avec le cheval sont assez émouvante (toute proportion gardée), car en fait j'ai l'impression qu'il est plus humain que les deux humains, qui me semblent un peu désincarnés. à travers d'eux, je ne vois pas d'invisible, alors qu'une scène avec le cheval peut rappeler une scène de Au Hasard Balthazar (en moins bien). Mais dans le film je n'ai pas vu ce qui aurait pu faire s'émouvoir Nietzsche, je ne l'ai pas senti. Je trouve ça dommage.
    Enfin un autre défaut du film, par moment, c'est les transitions. Les plans sont tous très long, genre le plus court doit faire lui-même plus de 5 min. Et à plusieurs reprises lors de ces transitions, ça ne semble pas naturel, le raccord me dérange en tant que spectateur, alors que d'autres ne se remarquent même pas.
    anonyme
    Un visiteur
    3,0
    Publiée le 2 décembre 2011
    Ultime film de Bela Tarr -dernier sorti en salle mais aussi dernier tout court- on pouvait attendre du plus célèbre réalisateur hongrois (pas dur en même temps), une conclusion digne de ce nom pour une filmographie qui n'a cessé de parler, justement, de la Fin. Le synopsis est un peu étrange, il parle du cheval que Nietzsche a enlaçé en 1889, première étape d'une folie qui le suivra dans sa tombe dix ans plus tard. Le Cheval de Turin, c'est le quotidien d'un père et de sa fille qui survivent tant bien que mal dans la Hongrie profonde, où tout annonce la fin du monde.

    A Torinói Ló s'ouvre magnifiquement et se conclue admirablement, le principal problème, c'est qu'entre les deux s'écoulent plus de deux heures. On ne dira pas qu'elle sont mauvaises, on comprend très bien l'intérêt de la monotonie dans la réflexion de Bela Tarr, mais il n'en reste pas moins qu'en voulant moins marquer l'oeil et l'esprit que les soumettre à une langueur crépusculaire, le réalisateur hongrois prend le risque de mettre trop de distance entre l'image et son évocation. C'est dommage de laisser le spectateur face à ces vides cinq fois répétés, car même si Tarr varie le point de vue des banalités qu'il filme, il ne parvient guère qu'à ne changer la position de sa caméra, sans apporter de nouvelles perspectives autres que strictement visuelles.

    Malgré tout, le film reste agréable à l'oeil et à l'oreille : la lancinante mélodie de Mihaly Vig, magnifique, est une nouvelle fois partie intégrante d'une idée de cinéma où le son compte autant que l'image, autant par sa présence que par son absence. Le film a quelques atouts, mais cette conclusion tarrienne (excusez l'adjectif) apparait comme un exercice trop personnel. Bien heureusement, à l'approche de la fin (du film, du monde, de la carrière de Tarr) le film devient plus essentiel, plus évident. En d'autres circonstances cette splendide conclusion aurait été une apothéose, ici, elle est parfaite pour elle même, pour ce qu'elle évoque indépendamment du film. Un silence, puis la nuit. Le crépuscule avant l'Aurore. Eternel recommencement. Qui a dit que la Fin devait être un grand fracas ? Qui a dit que la Fin était la Fin ? Surement pas Nietzsche.
    anonyme
    Un visiteur
    1,0
    Publiée le 2 décembre 2011
    Lorsque le plaisir est complètement absent alors que les images répétitives et désespérantes s'immobilisent sur l'écran, pourquoi n'être pas bon avec soi et sortir de la salle ? C'est le talent de Bela Tarr, chantera le choeur des critiques, que de vous fasciner.
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