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marseyopolis
18 abonnés
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0,5
Publiée le 5 janvier 2011
Une vraie escroquerie… Bon, les chèvres sont bien. Mais le reste… On dirait un mauvais film de fin d'etude d'un étudiant en cinema intello, dont les pietres images n'existent qu'avec un argumentaire pompeux de deux cent pages pour comprendre ce qu'il veut dire… ridicule, et meme pas envoutant (parce que l'histoire, pourquoi pas, et le traitement, pourquoi pas, sauf que là, c'est raté)
De longs plans sur de la fumee , sur des arbres , sur de la poussiere , sur une brebis , pas de dialogues , pas de musique , pas de scenario , pas de montage ,ce sont certainement les rush d'un film... ou une escroquerie pseudo intellectuelle...
Il y a 6 ans, le calabrais Michelangelo Frammartino avait réalisé un premier long métrage, "Il dono", dans lequel il suivait le quotidien des derniers habitants d'un village de Calabre quasiment abandonné. Dans ce qui est son second film, présenté à la Quinzaine des Réalisateurs de Cannes 2010, Frammartino s'intéresse cette fois-ci principalement aux chèvres d'un village calabrais, peut-être le même. Je vous vois déjà rigoler ! Ou bailler d'avance : un film de fiction dans lequel le rôle principal est tenu par un troupeau de chèvre, en quoi cela peut-il nous intéresser ? Eh bien, figurez vous que vous avez peut-être tort ! C'est bien sûr un film très contemplatif, dans lequel il n'y pratiquement pas de dialogues (en tout cas, les chèvres ne sont pas sous-titrées !) mais c'est avant tout un film esthétiquement très réussi et quasiment documentaire (la fabrication du charbon de bois, par exemple). Toutefois, c'est aussi un film dans lequel on trouve suspense et matière à rire. Certes, le moment le plus haletant est celui où un chevreau s'égare dans un fossé, perd le contact avec son troupeau et passe de longues minutes à le retrouver. Certes, le gag le plus drôle voit un chien retirer la pierre placée sous les roues d'un camion qui se met alors à dévaler la pente. J'ai l'air de plaisanter, mais, sérieusement, "Le quatre volte" est un film qui mérite d'être vu, pour peu que vous vous intéressiez à la nature et que vous ne rechigniez pas à contempler la vie tranquille d'un village, de son berger et de ses chèvres. Au moment du Festival, une revue de cinéma américaine avait pointé des connexions avec Antonioni et Vermeer. Personnellement, j'ai plutôt senti, parfois, l'influence de Jacques Tati.
Le Quattro Volte décrit donc un territoire à la frontière, celle qui sépare notre époque du passé illustré ici par des pratiques et des coutumes séculaires, celle qui confronte les croyances archaïques aux mœurs modernes. Paradoxalement, c’est la partie la plus conventionnelle, celle consacrée à l’humain, qui avec le recul des trois suivantes, semble la moins passionnante tant l’évocation magique et profonde des autres éléments nous entraîne sur des sentiers rarement empruntés. Il faut également ajouter que le film n’est pas dépourvu d’un humour inattendu qui allège l’ambiance solennelle, mais nullement ennuyeuse ou lourde. Le Quattro Volte se révèle une œuvre limpide, interrogeant sans didactisme ni ostentation le contemporain au travers de l’examen drôle et poétique des usages d’une communauté villageoise au cœur de la Calabre et finit par porter en triomphe la matière, au détriment de l’objet, qui ne meurt pas mais ne cesse de se transformer.
Dans un village de montagnes en Calabre. Un vieux berger se soigne à la poussière d'église, un chevreau découvre la vie, un sapin centenaire est abattu pour la fête du village et est transformé en charbon de bois.
Le tout est présenté sans une parole. Tous, berger, chèvres et arbres, sont reliés les uns aux autres, représentant le cycle de la vie, la réincarnation...
Le Quattro Volte (2010) est un documentaire qui risque d'en dérouter plus d'un (si on a pas pris la peine de se renseigner sur le film avant de le découvrir) car ce dernier, d'une durée de 90 minutes, est totalement dénué de dialogue (donc d'une quelconque narration) et de musique (seul le bruit de la nature, des animaux et des véhicules viennent rompre ce silence monotone). Découpé en trois parties bien distinctes, Michelangelo Frammartino nous emmène à la découverte d'un vieux berger mourant avec ses chèvres, puis on assiste à une cérémonie (religieuse ?) au centre d'un village et enfin, on découvre une technique pour transformer du bois en charbon. Si l'ennui prédomine, il faut tout de même reconnaître que le film dépayse et envoute à la fois, avec son côté poétique et mystique. Un documentaire amorphe et aux plans fixes interminables où la beauté des images et cette contemplation forcée devrait en ravir (ou en rebuter) plus d'un.
Cycle de vie complet à la campagne. L'Homme, les bêtes, la nature. Vie & mort. Renaissance. Le tout dans une succession de (magnifiques) plans-séquences poétiques. On en sort comme après une ballade dominicale en famille. Revigoré. Toutefois, si la première partie est de très bonne facture, la seconde apparaît plus fade, et la troisième, bien que magnifique visuellement, tourne davantage du côté documentaire.
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2,5
Publiée le 18 juin 2019
On se pose une ou deux questions en regardant "Le quattro volte". A quoi sert la poussière d'èglise ? Comment fabrique t-on le charbon de bois ? il n'y a bien que dans ce faux documentaire ètrange et envoûtant, où l'on suit un vieux berger, que l'on peut trouver les rèponses! Sur le cycle des quatre saisons, cette chronique de Michelangelo Frammartino bènèficie de nombreux plans sèquences rendant ce village perchè sur une colline dans le sud de l'Italie plus contemplatif! Même si "Le quattro volte" ne suscite guère l'enthousiasme, c'est un film à voir parce qu'il y a quelques belles scènes (la naissance d'un chevreau), parfois drôles (le chien qui enlève la cale d'une camionnette) et souvent instructives...
Raconter le synopsis n'est pas chose facile. Un vieux berger tousse beaucoup. Il se soigne en mélangeant de la poussière ramassée à l'église et mélangée à de l'eau. Un jour, il perd la précieuse poussière en faisant ses besoins. Il va à l'église, qui est fermée. Il meurt. On suit ensuite la naissance d'un chevreau puis son apprentissage. Il se perd, et échoue au pied d'un arbre. Le film décrit ensuite la vie de l'arbre, jusqu'à ce qu'il serve de mât pour une fête de village. L'arbre finit en charbon de bois, puis en fumée, dans une sorte de féerie vaporeuse de toute beauté.
C'est beau, magnifiquement lent, cadré avec une rare élégance et tous les éléments de la nature semblent littéralement habités. Les jeux de lumière magnifient les objets filmés. Pourtant, il serait inexact de parler de panthéisme, ou de ré-incarnation, car le film n'est ni religieux, ni fantastique. Il est ... il est ... ce qu'Oncle Boonmee n'a pas pu ou su être !
Passée la première demi-heure un peu convenue, le film parvient à une densité rarement vue, et tout cela sans aucun dialogue. D'autres critiques sur Christoblog : http://chris666.blogs.allocine.fr/
Film hors norme évidemment, comme le cinéma en donne à voir parfois. "Le Grand Silence" ou plus loin dans le temps "L'ile nue" partagent avec "Le Quattro volte" le goût du silence et l'absence totale de dialogue. Je conseille éventuellement de se renseigner sur "l'histoire" de ce film avant d'aller le voir. Sans cela, je me serais sans doute ennuyer. Mais quand on sait que le film nous fait passer de la vie d'un vieil homme à celle d'une petite brebis puis à celle d'un arbre, on est curieux de voir comment le cinéaste va faire un film avec tout cela. Mais comme ledit cinéaste est très intelligent et sait magnifiquement mettre en scène, on est charmé ! Ce film comporte l'un des plans séquences les plus incroyables de toute l'histoire du cinéma : des brebis libérées, un chien énervé, un enfant égaré, une camionnette accidentée et une procession religieuse où les gens se déguisent comme le Christ lors de la passion. A voir !!!!! Je ne sais pas qui a dressé ce chien, mais je veux son nom ! Bref, un film auquel on peut repenser sans cesse pour y chercher toujours de nouveaux sens.
Une peinture impressionniste de la vie tranquille d'un village médiéval calabrais, parachutée de la 4ème dimension. Le cycle des quatre éléments, qui n’obéissent qu’à une seule loi : celle de la nature. Autrefois, la Calabre était pour moi synonyme de pizza. Désormais, elle rime avec paysages superbes, traditions et ennui mortel : le silence, un arbre, des chèvres... Contemplatif, déroutant, fascinant, burlesque, singulier, magique.
Voilà un film comme on en voit peu.. loin de tout carcan narratif.. au diable Aristote... et vive la liberté ! Rafraichissant, déroutant, fascinant... j'y retourne avec plaisir !
Il y a dans les critiques cinématographique des journaux papiers une inclinaison hypocrite et bienpensante qui tend à donner à tout film quelque peu 'en marge' un statut de chef d'œuvre. C'est clairement le cas pour 'le Quattro Volte', hélas ce film n'est qu'un simple parallèle fait avec le néant et le vide. Des chèvres qui déambulent, un vieillard qui marche puis meurt.. Et puis quoi ? Rien d'autre.. Quelques belles images/plans, et alors ? Autant regarder un documentaire après tout.. Quand comprendra t-on que la poésie se trouve avant tout dans les mots, elle n'existe pas d'elle-même rationnellement. Les arbres, immenses paraboles centenaires, les prairies, le ciel, le chant des oiseaux ne sont que ce qu'ils sont et deviennent poésie par l'intermédiaire de l'homme, poésie ou horreur d'ailleurs.. Et d'autre part ( pour ne pas tomber dans un traité philosophie stérile ), qu'est ce qu'un film ? Le fondement de tout film n'est-il pas d'être un divertissement, un bon moment à passer ? Un des corollaires de tout art n'est-il pas de susciter l'émotion plutôt que d'amener la recherche de celle-ci ? .. Questions, questions ; le seul point positif que je retire de cette séance.. Questions..
Une certitude, le réalisateur s'est fait plaisir en tournant ce film. Il n'est cependant pas sûr que ce plaisir soit partagé par les spectateurs, car raconter laborieusement quelques anecdotes sur un mode essentiellement contemplatif ne risque pas de retenir l'intérêt du plus grand nombre. Mais le pire dans ce film est la peinture désastreuse qui est faite des habitants de Calabre, région réputée pour ses enlèvements avec demande de rançon et l'omniprésence de la mafia locale, la N'drangheta (crimes et délits en tous genres). La population locale y est présentée - à tort ou à raison - comme une tribu d'attardés mentaux, aux superstitions innombrables et aux distractions infantiles. Point n'était besoin de cela pour la déconsidérer aux yeux des Italiens du Nord et des nations européennes en général...
Entre œuvre contemplative et documentaire méthodique, cet opus champêtre se prête avec humilité à toutes les références et complexités d'interprétation. Quelque soit son état d'esprit, on ne peut que placer très haut les fortes impressions ressenties au long des quatres étapes de nature généreuse et de vie authentique.