Avec en tête d'affiche l'impeccable et magnétique Ricardo Darin, Carancho est à la frontière du polar, du drame et de la romance. Capable de plongée intimiste dans un univers noir, le film ne se perd pas en digression pour mieux se concentrer sur son récit et sur ces personnages transcendant sa très belle histoire d'amour quasi-désespéré vu la noirceur du propos. C'est aussi l'occasion de souligner la qualité de réalisation de Pablo Trapero réalisateur de grand talent livrant un final en plan séquence magnifique de dextérité.
Pablo Trapero a réalisé avec "Carancho" un film noir mêlant romance et drame social. Ricardo Darin est parfait dans le rôle d'un avocat sans scrupule spécialisé dans les accidents de la circulation à Buenos Aires. Un soir, il croise le chemin de Lujan, jeune médecin urgentiste de nuit qui se drogue afin de tenir le coup. Leur rencontre est la lumière de ce récit sombre et désespéré reflétant l'image d'une société pourrie par le cynisme et la corruption. Martina Gusman apporte une présence sensible et fragile au personnage de Lujan. Même si la mise en scène se perd parfois dans une narration inutilement alambiquée, "Carancho" marque essentiellement par son réalisme cru et son atmosphère lugubre traversée par le charme de la rencontre de deux âmes cassés par la vie.
Vivre d'arnaque aux accidentés de la route via une institution mafieuse et passer sa vie à squatter les services d'urgences ça n'a rien de romantique!? Carancho est romantique!
Film noir et même plus, glauque ! Mais un bon film à l’exception du scénario un peu évasif. Une mise en scène oppressante, des bruits de circulation continuels qui prennent habilement la tête, deux acteurs excellents. La romance des deux héros, chaotique mais passionnée, fait un contrepoint réussi à la critique sociale et politique. Et puis c’est une œuvre utile à la sécurité routière… en sortant du cinéma, on aborde les feux tricolores avec prudence !!!
Le cinéma argentin se porte très bien actuellement,merci pour lui!Et c'est vrai qu'à la vision de "Carancho",on est sidéré de voir à quel point les Argentins,en l'occurence Pablo Trapero,sont douées,pour mêler le pamphlet social et le drame intime.Deux oiseaux de nuit,un avocat véreux qui vole l'assurance des accidentés de la route,et une urgentiste exténuée qui se shoote à l'adrénaline,se rencontrent sur un accident.Ils ne se connaissent pas,mais s'apprivoisent rapidement.Ce qui les rapproche?La solitude,la lassitude physique,l'impossibilité de se sortir d'un quotidien morose et tragique.Ricardo Darin,encore génial d'ambiguïté et Martina Guzman,cabossée et lumineuse à la fois,forment un duo au jeu âpre,intense,qui survivent plus qu'lis ne vivent.Le constat sur la corruption quasi généralisée de la société argentine a de quoi faire grinçer les dents.Les maladresses existent,entre un montage saccadé,une traduction française hasardeuse ou un trop plein de rebondissements à la fin.Cependant,les excès proviennent des meilleures volontés,et la mise en scène de Trapero,qui distille une atmosphère à couper au couteau,suffit à elle seule le visionnage d'un film aussi morbide que vivant.
Déçu! c'est le premier mot qui me viens a la bouche. Je m'attendais a bien mieux, le scénario est original, les acteurs pas mauvais du tout mais c'est bien trop lent! Ça sonne creux, et on a tendance a vouloir secouer sa télévision pour que ça soit moins "mou du genou". Pourtant cela sentais bon le film d'auteur agréable.
Un excellent film, un scénario sortant de l'ordinaire et une réalisation d'une qualité exceptionnlle. Le plus marquant est le naturel qui se dégage des scènes touchant à l'intimité des deux personnages. Le tout bien évidemment poré par deux acteurs absolument splendides! A voir
Que manque t-il à ce « Carancho » pour qu'il soit vraiment enthousiasmant? Un manque de scènes marquantes peut-être, ou l'impression d'avoir déjà vu cette intrigue de temps à autre ailleurs. Reste qu'il a de la gueule ce polar argentin, bien joué par Martina Gusman et la star locale Ricardo Darin, mais surtout mis en scène avec intelligence et talent, malgré un léger manque de nervosité parfois. Reste un beau final et une oeuvre nettement au-dessus de la moyenne cette année : « Carancho » demeure donc plus que fréquentable.
Un pur drame orchestré par 2 très bons acteurs : Ricardo Darin ("dans ses yeux") et Martina Gusman ("Leonera"). Un film dénonciateur sur les pratiques apparemment coutumières au Brésil, un thème qui ne nous touche pas vraiment. Quelques transcription en français très maladroit dans le script mais excusable et une fin où on en rajoute une louche évitable. A part cela, un bon film très typé hispanique avec ses phrases longues où l'on a besoin d'expliquer tout, ses choix, volonté et sentiment. Des phrases "impudiques" qui donnent une tonalité propre à ce cinéma. Également, toujours des surprises dans ces scénarios, inventifs et parfois scotchant. Un film à voir 3.5/5 !!!
Le cinéma argentin est décidémen plein de resources à l’image du cinéma espagnol des années 90. Cette histoire d’amour sur fond d’escroquerie à l’assurance permet à Pablo Trapero de nous rappeler que l'Argentine à peine sortie de la profonde crise économique de 2001 demeure un pays en voie de développement non débarassé des maux qui minent les nations en marge de la prospérité. On avait sans doute trop vite oublié le marasme dans lequel se trouvait alors l’Argentine qui n’a aujourd’hui que le 62ème PIB/Habitant. Le film se situe résolument dans les quartiers populaires de Buenos Aires où sévissent l’absence de services publics et son pendant la corruption. Sosa est un avocat miteux révoqué du barreau qui survit en mettant ses compétences au service d’une officine peu reluisante qui arnaque les petites gens en leur subtilisant la quasi totalité des indemnities arrachées aux compagnies d’assurance. Dans ce type d’arnaque l’escalade vers le pire est toujours à craindre, c’est ainsi que le plus souvent les accidents sont provoqués pour plus d’efficacité au détriment bien sûr de la santé et parfois de la vie des pauvres hères volontaires bien malgré-eux pour ces aventures sans retour. Sosa est donc un type peu recommendable qui utilise les plus pauvres pour tenter de se sortir de sa propre condition d’exclu de la classe bourgeoise. De l’autre côté de la barrière se trouve l’hôpital qui soigne les blessés et chez qui les escrocs doivent trouver des complicités ou au minimum un silence bienveillant. Là se trouve Lujàn, jeune doctoresse qui multiplie les gardes pour accumuler les heures indispensables à sa titularisation. Pablo Trapero nous montre l’indigence des services publics argentins dont l’hôpital est sans doute le signe le plus criant du malaise d’une société. C’est “Urgence” chez les pauvres que nous montre le metteur en scène avec une jeune doctoresse harassée par la charge de travail et de ce fait toujours à la limite de l’erreur de diagnostic. Pour noircir un peu plus le tableau, Lujàn se drogue pour oublier son quotidien. Ces deux-là qui n’auraient sans doute pas dû se recontrer vont tomber amoureux et sombrer ensemble dans le pire de ce que laissaient présager leurs destins respectifs. Le film porté par deux formidables acteurs fait de ses deux héros, les Bonnie and Clyde bien involontaires d’un plongeon dans l’abîme d’une société toujours à la limite du chaos où seuls survivent les plus riches.
"Carancho" est un film bien réalisé et pas mal interprété, mais il est d'une lenteur franchement handicapante, et a vrai dire il se passe pas grand chose.. Il y a quelque chose de légèrement saisissant dans l’atmosphère, dans l'histoire bien qu'elle soit assez mal racontée, et c'est parfois presque envoutant, mais ça souffre vraiment d'un certain manque de rythme.