Derniers Avis : Outrage - Page 3

Plongée dans le milieu des yakuzas qui courent à leur perte, tel est le pitch de ce film hyper-violent comme les japonais et les sud-coréens savent nous délecter. Malheureusement le film se prend les pied dans son scénario qui se veut alambiqué mais qui est finalement simpliste. Du début à la fin, tout le monde trahit (et tue) tout le monde afin de monter en grade au sein de la hiérarchie de la mafia nippone. Le film devient donc lourd, long, indigeste. Ce ne sont pas la bonne performance des acteurs, les beaux mouvements de caméra et les clins d’œils au cinéma américain qui le sauvera. Le film s'est perdu à l'image de ses personnages. Dommage pour un tel réalisateur.

Subjugué par Aniki, mon frère qui fut ma grande découverte du cinéma de Takeshi Kitano, je suis depuis un grand admirateur de l'acteur/réalisateur/scénariste. Un petit retour en arrière m'avait permis de découvrir d'autres de ces œuvres toutes aussi réussies sur le monde des Yakuzas (Sonatine, mélodie mortelle, Hana-bi). Avec Outrage, j'étais donc impatient, frétillant mais malheureusement, au terme de cette heure quarante de visionnage, un peu déçu.
Dans cette histoire qui nous plonge au coeur de la mafia Japonaise, on suit l'itinéraire de plusieurs personnages, tous issus des différents clans qui la compose. On s'attarde sur Otomo, le personnage joué par Kitano mais ce que l'on retiendra d'Outrage, c'est que le film n'a pas vraiment de héros. Il se contente de dépeindre le quotidien de trahison, de violence et d'honneur dans lequel baignent tous les protagonistes. Comme d'habitude, c'est d'une violence dure et brève. Comme d'habitude, quelques pointes d'un humour qui se veut décalé par rapport à la froideur dans laquelle évoluent les personnages. Mais malheureusement, si le visage impassible de Kitano nous hypnotise toujours et que l'ensemble reste intéressant avec une fin pressentie mais réussie, son film manque ici cruellement d'humanité. Cette absence de véritables liens autre que criminel entre les personnages qui ne ressemblent finalement qu'à des durs à cuires nous empêche d'éprouver quoique ce soit pour le destin qui les attend. Leurs relations restent en demi-teintes derrière leur "métier" et ce manque nous empêche de pleinement nous émouvoir de ce que le récit nous apporte.
Sans être un très grand film de Kitano, Outrage n'en reste pas moins un film honorable sur le monde des Yakuzas avec quelques scènes qui témoignent encore de la maitrise du récit de son réalisateur.

En grand fan de Kitano on ne peux qu'être déçu de cet opus du japonais.
Le film est un long jeu de dupes entre yakuzas ou la mort semble l'unique issu,une critique du milieu décrit comme un serpent se mangeant la queue, tant les gangsters japonais ont tiré un trait sur les traditions et autre codes d'honneurs ( "Se couper un doigt ne serre plus à rien" hurle un chef de clan ) voilà comment Kitano nous présente le crime organisé du pays du soleil levant, une pirouette inattendue au vu de la filmo du bonhomme.
Si les scènes très violentes s'enchaînent avec une régularité métronomique et avec force originalité il faut bien l'avouer, on a beaucoup de mal à trouver un réel intérêt à cette succession d' éliminations de rouages humains, la faute à une mise en scène paresseuse et sans magie.
La poésie, l'humour ainsi que les superbes ellipses qui faisaient toute la splendeur des films de Kitano sont ici quasiment inexistants, reste un casting fourni, plutôt à la hauteur, des clins d’œil aux "affranchis","Le parrain 2" et "Casino" que l'on attend pas, et la présence de Kitano, toujours aussi charismatique mais noyé dans ce film chorale, très violent qui n'apporte guère d'eau au moulin du genre, et s'avère mineur au vu d' une filmographie de grande qualité.

Un beau bordel, c’est le spectacle auquel on assiste avec Outrage (beau bordel qui néanmoins tient la route dans une certaine mesure). Ainsi s’attarder sur le synopsis ne serait pas très pertinent. La réelle vocation de ce film est dans le constat, celui de faire état d’un monde mafieux en pleine dégénérescence, dans lequel les traditions sont bafouées, où la fidélité n’a plus que très peu de valeur et où l’égoïsme prime. Voilà donc ce que Takeshi Kitano nous dévoile ici. Bien lointain de la vision à laquelle on a pu être habitué. La première chose qui frappe dans ce film est d’ailleurs la place qu’occupe celui-ci. Bien qu’étant un élément central du film, son rôle d’Otomo, chef d’un petit clan, ne se démarque pas plus qu’un autre contrairement à ses précédents films (ce qui ne l’empêche pas d’être toujours lourd de charisme). Il décide ici au contraire de nous donner une vue d’ensemble des faits. Il faut être ainsi attentif pour arriver à suivre. Quant au film en lui-même, une certaine forme d’absurdité est présente. Cependant, jamais il ne vire dans le burlesque et tient à nous le rappeler par des scènes de meurtres particulièrement brutales. On s’éloigne ainsi des travaux précédents du réalisateur, pour obtenir ce résultat cinglant, violent, et surtout maîtrisé par le ténor du genre. En définitive, on a le droit à un univers centré sur les Yakuza que l’on ne connaît que très peu. Kitano joue avec les codes du genre qu’il maîtrise pour nous livrer un assez bon moment de divertissement.

Pour "Outrage", ne cherchez pas les éclats de génie qui ont marqué les précédents films de Takeshi Kitano. En effet, sur la base d'un scénario peu recherché (voire même bidon), le réalisateur japonais nouis sert un film de yakuza assez basique dans lequel la violence succède à la violence sans fonds. Du côté de la forme, petite déception là aussi puisque, loin d'une réalisation typée Kitano, celle-ci reste assez basique. Etant amateur à la fois de films de yakuza et de films violents, "Outrage" m'a plutôt plu notamment certaines scènes brutales et percutantes. On est tout de même loin d'un Kitano trés inspiré.

Excellent film sur les yakusas , le rythme est un peu lent mais le tout est réaliste
Du grand Takeshi Kinato a voir !

Beat Kitano nous présente le côté sombre des clans Yakuza dirigés par des hommes froid, dures, insensibles et d’une hypocrisie totale. On a l’impression que nul ne peut survivre au pays de ces Yakuza là… La violence, omniprésente, prend de l’ampleur au fur et à mesure que le film s’enfonce dans la vengeance surenchérie, illégitime et incompréhensible hormis aux yeux de la vieille baltringue : le grand patron… Un film noir marqué par une mise en scène sobre et épurée, une photographie sombre, contrastée, magnifique. Contrairement à "Mémoires d’un Yakuza" de Saga Junichi, les codes de conduite des clans sont ici bafoués comme si Kitano prenait plaisir à déprécier son domaine de prédilection… On aurait sans doute apprécié davantage de force dans le récit ainsi que la musique principale du film soit plus présente sur la bande son. Un film à la délicieuse saveur de l’honneur, de la trahison et du sang…

J'ai découvert ce film par hasard et le visioné fut une très bonne surprise car ce film à son univers bien à lui et même s'il ne plaira pas à tout le monde ce film vaut vraiment le détour

"Tu ne pensais pas que j'allais venir seul?... De nos jours il faut penser à sa carrière." Cette réplique pourrait résumer le film. Kitano joue avec son film comme un gosse qui casse ses jouets, démontant allègrement les codes du film de yakuza qui ont fait sa notoriété. Fini les grands gosses qui comparaient la taille de leur flingue entre deux exécutions. Fini le code d'honneur strict et hyper-codifié, et place aux complots, trahisons et vengeances en série. Plus personne n'a de parole, et que le meilleur gagne! On reste néanmoins dans le genre du film de yakuza, très fermé, qui ne plaira pas à tout le monde : Exécutions sur exécutions, la mort n'est qu'une formalité chez Kitano. Le film avance comme une partie d'échecs et seuls les plus malins s'en sortiront. Notons aussi le sens de l'absurde, habituel chez Beat Takeshi, poussé à son paroxysme : Apparition d'un étranger (chose extrêmement rare dans le genre) (ici l'ambassadeur du Ghana, qui va vite regretter ses magouilles avec un gang), absence de héros (Kitano est un yakuza parmi les autres) et des "intimidations" musclées (lacération au cutter, baguettes dans l'oreille, dépeçage de bouche à la fraise de dentiste, entre autres). Cette mise à l'écart du code d'honneur, d'habitude si présent, est-elle un choix du réalisateur pour nous montrer l'évolution de la mafia japonaise (ici, même les femmes ne sont plus épargnées), ou bien Kitano s'est-il tout simplement lassé de son genre de prédilection, allant pratiquement jusqu'à le détruire?

Je ne m'attarde pas sur le synopsis car l'histoire est assez complexe même si tout à fait compréhensible. Il est surtout fait état d'un monde en pleine déliquescence où les traditions sont bafouées, où la fidélité fait place à la manipulation, où la traitrise et l'égoïsme prime sur tout le reste.

Voilà le monde que Takeshi KITANO nous dévoile dans ce film. On est bien loin des fantasmes de Yakuzas tout puissant n'est ce pas façon TARENTINO ou KAUFMAN n'est ce pas?

Ce qui surprend de prime abord, c'est que KITANO n'est pas le personnage principal du film. D'ailleurs, il est absolument impossible d'en sortir un du lot. En effet, plutôt que de s'attarder sur la destiner d'un personnage, KITANO propose de nous dépeindre un micro-cosme.

Chose qu'il fait avec un brio certain tout en ajoutant une grosse dose d'absurdité. En effet, comme ne pas qualifié d'ubuesque ce film où les trahisons sont tellement multiples qu'elles se contredisent, ou un écart quasi-anodin, va générer une boucherie. C'est tellement peu crédible que le film en devient déroutant mais jamais risible.

Bref, ce film, brillant, met en scène un monde yakuzas qu'on attend pas. KITANO le tourne dérision, joue avec ses codes (qu'il a parfaitement assimilé) mais aussi avec le spectateur pour au final proposer un film absolument épatant. Passer à côté serait une ineptie. Foncez!

Bref, si vous êtes en manque de polars particulièrement radicaux, vous trouverez de quoi sustenter avec "Outrage".

Sûr qu'il s'agit d'un film de yakusa, mais le scenario est un peu plat, l'humour un peu lourd, et la violence un peu lourde aussi. Bon pas vraiment un film exceptionnel. Un film "pas mal"

Un film plutôt réussi de Kitano avec une histoire intéressante même si l'histoire est un peu longue a se mettre en place.

Cette fable sur le rapport de l'homme au pouvoir joue la carte de l'absurde au point de perdre le spectateur en route, la faute à un scénario trop complexe, de non sens.

"Outrage" permet à Kitano de parachever ce qu'il a commencé dans des films comme "Sonatine" ou "Jugatsu", qui dépeignaient les yakuzas comme de grands enfants chicaneurs ; mais dans "Outrage", ces grands enfants ont perdu cette candeur qui les rendait rigolos et touchants malgré leur dangerosité, et sont devenus soûlants et pathétiques à force de se taper dessus, de se tirer dessus, de se livrer à des rites dépassés, comme le tranchage du petit doigt, pour revendiquer la place de chef suprême (en plus, preuve supplémentaire de leur dégringolade morale, les yakuzas d'"Outrage" n'hésitent plus à dégommer des femmes, chose qu'ils n'osaient jamais faire dans les opus précédents de Kitano consacrés au crime organisé nippon) (à un moment dans le film, le personnage de Kitano accomplit un acte profondément adulte en se rendant à la police pour échapper à la spirale de violence puérile qui se déchaîne autour de lui ; est-ce une façon pour l'acteur-réalisateur, âgé aujourd'hui de 65 ans, de signifier qu'il en a fini une bonne fois pour toutes avec les films de yakuzas ?).